
Contacté pour savoir si le sport rime parfaitement avec le jeûne, le Dr. Saïd Henine, médecin du sport, n’y voit pas d’inconvénient, à condition, toutefois, de le pratiquer avec mesure, notamment quand on n’est pas un athlète de performance. «L’on peut pratiquer une activité physique pendant 30 à 40 minutes maximum. Il faut cependant prendre des fruits, tels les abricots secs, un carré de chocolat ou des amandes en cas de malaise. Parfois, l’on peut ressentir une sensation de faim ou un mal au ventre, mais en réalité, c’est juste une sensation d’adaptation du système digestif, pas vraiment de la faim. Beaucoup de personnes adorent faire du sport à jeun le matin, surtout la course à pied, et peuvent courir sans problème jusqu’à 1h30 sans ressentir la sensation de la faim. Mais c’est parce qu’elles sont habituées à ce type d’effort et que leur organisme sait très bien gérer les choses. Pour pratiquer du sport pendant le Ramadhan, il est également indispensable de boire de l’eau abondamment quelques heures avant de commencer le jeûne pour éviter le risque de déshydratation, d’éviter de pratiquer des exercices durs quand on n’est pas entraîné pour cela et d’arrêter immédiatement si l’on ressent une douleur abdominale, une accélération du rythme cardiaque, une douleur au niveau des muscles ou des maux de tête. Le praticien conseille également d’éviter de consommer des boissons contenant de la caféine, le thé ainsi que les boissons gazeuses pendant le S’hour, il faut absorber des repas équilibrés avec des sucres lents, des protéines (produits laitiers, viandes, poissons) des fruits et des légumes. Le Dr Henine évoque, par ailleurs, le jeûne et la circulation sanguine. «Lorsqu’on fait du sport, toute le sang est orienté vers les muscles, le cœur, les poumons et le cerveau, il n’y a presque plus d’afflux sanguin vers le tube digestif, c’est ce que l’on appelle ‘’l’ischémie transitoire’’». Juste après le sport, il se produit l’effet inverse. D’un seul coup se produit un relargage du sang vers le tube digestif, certainement ce que la nature a trouvé de mieux pour absorber les nutriments nécessaires pour régénérer l’organisme après l’effort. En conclusion, le sport est excellent pour la santé en tout temps, sauf en cas de maladie chronique ainsi que dans d’autres cas particuliers, des avis médicaux spécialisés et autorisés sont nécessaires pour pouvoir orienter la pratique sportive pendant le Ramadhan, et ce, pour éviter tout aléa.
Mohamed Mendaci