L’impact du jeûne sur les malades chroniques

Jeûner est une thérapie qui a fait ses preuves. En revanche, les patients présentant une maladie chronique et surtout celles qui prennent régulièrement des médicaments, sont souvent interdites de jeûne par leurs médecins traitants, même si elles se sentent capables de le faire. 
Pour cela, le Dr Faiza Khalfaoui, médecin endocrinologue et diabète a souligné à El Moudjahid, l’importance et l’impact dangereux du jeûne sur les malades, notamment chronique, rappelant que pour faire le ramadhan, il faut être en bonne santé. 
Certains malades sont donc interdits de jeûne. le Dr Khalfaoui a mis en évidence le diabète comme exemple, indiquant que les maladies chroniques sont nombreuses, notamment les personnes traités par médicaments oraux et non par insuline. Soumis à une surveillance plus systématique et contraignante, ces derniers sont rarement autorisés à jeûner. La même interlocutrice a fait savoir que pour prendre la décision de jeûner ou non, il faut commencer par consulter leur médecins, comprendre les principes médicaux à prendre en compte, puis les précautions à prendre en cas de jeûne. Le Dr Faiza Khalfaoui a mis en avant que les diabétiques qui ne doivent pas jeûner sont ceux, qui ont eu des soucis de santé avant le mois de Ramadan, dont le taux de la glycémie avant le mois de Ramadan n’est pas stable, et qui risquent des complications graves, car ils ne peuvent pas être suivis correctement par un médecin pour des raisons d’indisponibilité. 
Ajoutant dans le même contexte qu’ils ne savent pas gérer une modification de traitement, en cas de perturbation ou d’erreur de prise, ainsi que ceux qui ne se lèvent pas avant l’aube pour s’alimenter, boire et prendre leur traitement à une heure fixe avant le début du jeûne. 
Le Dr Khelfaoui a insisté sur le suivi qui doit se faire tout le long du mois afin d’observer le patient et éventuellement adapter un nouveau régime médicamenteux afin qu’il puisse jeûner. Elle a évoqué que les risques sont toujours constant chez les diabétiques durant la période du jeûne, notamment, le risque d’hypoglycémie  avec des risques de malaise, chutes voire coma. Ainsi que l’hyperglycémie suite à la rupture du jeûne, complications très graves telles que le coma acido-cétosique, les thromboses et donc l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral (AVC). La même intervenante a mis en évidence que la prévention est le seul moyen qu’il faut pour éviter des complications, il est également important d’avoir une bonne hygiène alimentaire comprenant fruits et légumes et d’éviter de consommer gras ou les produits sucrés, il est possible de boire au moins un litre et demi d’eau. Elle a mis l’accent sur l’activité physique qui convient à l’âge et le mode de vie. Il faut fractionner les repas et retarder au maximum le repas de l’aube,  et faire des réserves de sucre lent (pain complet, céréales). Il est obligatoire de contrôler la glycémie pendant la journée, le malade doit contacter son médecin s’il y a des signes de déshydratation  ainsi qu’une soif intense, des urines plus sombres et plus odorantes, des vertiges, des épisodes de fatigue, voire d’évanouissement, des maux de tête, des douleurs diffuses. Par ailleurs, une évaluation médicale après la fin du Ramadan est conseillée. «Elle permettrait d’observer l’impact du jeûne sur son bilan, son poids et l’état général du patient», a-t-elle conclu.
 
Zine Eddine Gharbi 

 

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