Jeûne et prise de médicaments chez les malades chroniques : Respect indispensable du traitement

La décision de pratiquer ou non le jeûne de Ramadhan est avant tout une décision spirituelle. Le rôle du médecin est donc d’évaluer le risque encouru par le patient, de l’en informer et de négocier les éventuelles adaptations de traitement en prenant en compte les préférences du patient. Des indications claires quant aux critères de rupture du jeûne doivent aussi être énoncées. Pour le professeur Mohand Tayeb Benatmane, chef de service psychiatrie au CHU Mustapha Bacha, l’idéal est de prévoir une consultation 4 à 6 semaines avant le jeûne afin d’éviter toute complication, mais aussi expliquer les risques dans le cas où le patient ne prend pas son traitement à temps. S’agissant des patients souffrant de maladies chroniques, la prise de médicaments durant le mois sacré est indispensable pour assurer la stabilité de la maladie. Les personnes développant des troubles psychiatriques doivent suivre un traitement bien spécifique à travers la prise de trois comprimés par jour ou au minimum deux comprimés par jour, des médicaments qui doivent être pris à 8 heures et à 20 heures, soit 12 heures entre les deux prises. Le praticien explique que nombreux sont les malades chroniques qui font la même erreur en prenant leur traitement thérapeutique . «Ils insistent pour jeûner et disent prendre le traitement de 8 heures du matin à l’heure de la rupture du jeûne et le médicament de 20 heures à l’heure de l’Imsak, ce qui est une erreur monumentale». L’effet du médicament a une durée de 12 heures qui lui garantit la stabilité durant toute cette période, c’est pour cette raison qu’il n’est pas conseillé de changer à sa guise les heures de prise du traitement prescrit par le médecin traitant. Dans le cas d’une maladie psychiatrique, le patient ne doit en aucun cas pratiquer le jeûne du Ramadan, les traitements ne pourront pas être ajustés pendant le mois de jeûne.

Mohamed Mendaci

Sur le même thème

Multimedia