Cancéreux sous traitement : Peut-on jeûner ?

Plusieurs patients atteints d’un cancer tiennent à respecter le jeûne du mois sacré de Ramadhan, et ceci même en cours de traitement par radiothérapie externe. toutefois, si l’on souffre d’une pathologie lourde, on en est théoriquement dispensé et on peut prendre son traitement médical dans son temps, puisque avec de telles pathologies, jeûner est dangereux. Et pour cause, c’est tout l’organisme qui est déséquilibré. Jeûner induit des carences au niveau du métabolisme. Le pire scénario bien sûr, c’est la mort, surtout si la personne est sous chimiothérapie. le jeûne est impossible à suivre, car la personne a besoin de se remplir l’estomac pour reprendre des forces, car ce type de traitement très lourd provoque plusieurs effets indésirables : nausées, vomissements, fatigue, troubles cardiaques, lésions de la bouche ainsi que des réactions allergiques. Pour la sénologue docteur Amina Abdelouahab, si le jeûne est une bonne thérapie pour certaines maladies, il y a des limites à ne pas dépasser. Durant le mois de ramadhan, pour les cancéreux il y a énormément de contre indications et de contraintes, dira-t-elle, soulignant que ceux qui viennent de découvrir leur maladie peuvent faire carême, par contre ceux qui sont sous traitement, sous chimiothérapie ou doivent subir une intervention chirurgicale, des traitements qui vont affaiblir, dans ce cas, il est fortement conseillé de ne pas jeûner s’ils ne veulent pas aggraver leur cas et souffrir davantage. La personne souffrant d’un cancer doit surveiller son poids pour être stable, une forte perte de poids aggraverait son cas : «Je conseille à tous les cancéreux de ne pas jeûner durant la période de traitement.» Certains patients, a-t-elle ajouté, pensent que jeûner durant la chimiothérapie est bénéfique pour accentuer la guérison, cela est faux, de nombreuses études effectuées de par le monde n’ont pas prouvé scientifiquement que le jeûne est bénéfique pour les cancéreux sous traitement. Elle regrette cependant que plusieurs oncologues conseillent à leurs patients de jeûner durant la période de la chimiothérapie : «lorsque j’ausculte ces mêmes malades, je les retrouve dans un état déplorable, et c’est pour cette raison que le cancéreux sous traitement doit s’alimenter.» Ceux qui ont terminé leur traitement doivent consulter leur médecin traitant ou référent, seul habilité à les autoriser à faire carême ou pas.

Mohamed Mendaci

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