
Une enveloppe financière de 5 milliard de centimes a été allouée pour assurer le développement de 28 villages recensés comme zones d’ombre dans la daïra d’Ibn Ziad. Amal Lamaini, cheffe de daïra d’Ibn Ziad explique que les pouvoirs publics à Constantine ont recensé plus de 200 zones d’ombre dont 28 zones reculées et dépourvues des commodités les plus élémentaires dans la daïra.
Dans cet entretien, elle aborde les problèmes essentiels : déficit en eau, régression de l’activité agricole, difficultés d’ouverture de pistes et réhabilitation des routes communales. Elle évoque les projets de développement local, notamment la réalisation de forages pour mettre fin à la pénurie, notamment dans les zones enclavées (El Malha, Ain Kebira, OuledBoukhalfa, Bab Troche).
Le déficit en eau potable concerne l’ensemble des zones enclavées des deux communes d’Ibn Ziad, des mesures sont-elles prévues ?
Amal Lamaini : Pour raccorder sept zones enclavées des deux communes de la daïra au réseau d’eau potable, un projet sectoriel de réalisation d’un forage est en cours d’exécution dans la région Ain Tina. Dans ce sens, le ministère des Ressources en eau a débloqué une enveloppe financière de 60 milliards de centimes pour exploiter les nappes d’eau souterraines. Ce projet sera renforcé par des stations de pompage pour fournir un débit de 180 l/h. Une fois cette infrastructure hydraulique réceptionnée, sept zones d’ombre seront raccordées au réseau d’eau potable
Les sept zones concernées sont Bab Troche, El Malha, zone d’activité Messoud Boudjeriou, Oudjal, Ain el Kebira, Rebi Issa, Ouled Boukhalefa. En effet, le déficit sera résorbé avec la mise en service de ce forage. Il faut savoir aussi que la disponibilité de la ressource dans les différentes zones enclavées diffère d’une région à une autre et bien que la daira d’Ibn Ziad soit située à quelques kilomètres du barrage de Béni Haroun. Cette daïra ne dispose pas d’une station de traitement des eaux du barrage, raison pour laquelle le déficit est constamment ressenti. Pour assurer l’eau au niveau des zones d’ombre les plus peuplées, les services des communes la distribue régulièrement par camions citernes, notamment dans la zone d’ombre El Malha très peuplée.
Ouverture de nouvelles pistes et réhabilitation du réseau routier sont l’une des préoccupations des pouvoirs publics, la daïra d’Ibn Ziad a-t-elle bénéficié d’opérations en ce sens ?
Des opérations de réhabilitation des routes de wilaya et communales et l’ouverture de nouvelles pistes sont en cours de réalisation à travers le périmètre de la daïra dans le cadre du désenclavement des zones d’ombre recensées en 2020.
Je cite à ce titre, la réhabilitation d’un chemin communal reliant les zones d’ombre Derssoune et Messidasur un linaire de 7 km ainsi que l’entretien d’un chemin communal qui donne laccès à la RN 27 dans la zone d’ombre Dar El Oued dans la commune Messaoud Boudjeriou. A Ibn Ziad, plusieurs projets de revêtement de chaussée sont en cours de réalisation, notamment au niveau de la zone d’ombre Mechta Bab Troche où une importante opération de réhabilitation d’une partie de la RN 11 est en cours sur un linaire de 3 km.Au total, huit projet de mise à niveau du réseau routier sont actuellement en cours afin améliorer l'état des routes et désenclaver les populations des régions reculées.
Concernant l’activité économique, existe-t-il des projets d’investissement spécifiques à la région ?
Tous les projets lancés dans les 28 zones d’ombre de la daïra d’Ibn Ziad au nord de Constantine visent à redonner vie aux populations et à relancer l’activité sous toutes ses formes. Il est question actuellement de valoriser l’activité économique locale dans ces zones d’ombre, surtout rurales, par la relance des activités agricoles, l’élevage et toutes les activités liées au monde rural au rendement économique et social. Pour ce qui est de la zone d’activité Messaoud Boudjeriou, cette dernière a été aménagée pour la mettre à la disposition des investisseurs, notamment ceux del’agroalimentaire.
C. D.