
Maître de conférences en sciences politiques à l’université Mohand-Oulhadj de Bouira, le Dr Rabah Zaoui affirme à El Moudjahid que la «Déclaration d’Alger» sanctionnant le Sommet arabe contient de nombreux points positifs qui indiquent l’étendue de la «contribution effective» de l’Algérie à la résolution d’un certain nombre de problèmes. «Ces mêmes points, précise-t-il, ont fait l’objet d’un consensus entre tous les pays arabes, parmi lesquels, je citerai ceux mentionnés dans le volet des relations avec les pays voisins et les partenariats, où la nécessité de construire des relations saines et équilibrées entre le Groupe arabe et la communauté internationale.
L’environnement méditerranéen a été souligné sur la base du respect des règles de bon voisinage, de confiance, de coopération fructueuse et d’engagement mutuel envers les principes inscrits dans la charte des Nations unies, au premier rang desquels le respect de la souveraineté des États et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures».
L’appel de l’Algérie
A ses yeux, ces points sont étroitement liés à l’appel de l’Algérie à la nécessité d’une plus grande implication de la Ligue des États arabes dans le système international et comment l’environnement géopolitique auquel appartiennent les pays arabes peut contribuer à établir de véritables partenariats avec ces organisations. Le politologue mettra en avant le deuxième point portant sur l’importance des forums de coopération et de partenariat qui réunissent la Ligue des États arabes avec divers partenaires internationaux et régionaux en tant qu’espaces importants de consultation politique, de construction de ponts de communication et l’établissement de partenariats équilibrés fondés sur le respect mutuel et bénéfique pour toutes les parties. A propos de l’espace maghrébin, il compte de nombreuses initiatives régionales qui offrent un certain nombre de partenariats pouvant être engagés, surtout que le président Tebboune a souligné que «les pays arabes ne manquent pas de capacités, mais plutôt de la détermination d’aller vers un renforcement de la présence arabe dans l’espace régional et international, selon des règles claires et de véritables partenariats, en prenant en compte les intérêts du monde arabe et obéissent à la règle du gagnant-gagnant». Evoquant le quatrième volet, ce dernier est, selon ses dires, étroitement lié à ce qui a été présenté dans l’idée selon laquelle, les pays arabes sont appelés à renforcer leur position et comment l’escalade des tensions sur la scène internationale «éclaire plus que jamais les déséquilibres structurels» des mécanismes de gouvernance mondiale. «Il est de ce fait urgent de les aborder dans le cadre d’une approche qui assure la parité, l’égalité entre tous les pays».
Un nouveau pôle mondial
Pour le Dr Zaoui, il est primordial de mettre fin à la marginalisation des pays en développement qui se retrouvent «à chaque fois sur la touche», rappelant que l’Algérie est l’un des premiers pays à appeler à la nécessité pour les pays arabes de participer au façonnement du nouveau système international post Covid-19 et la guerre en Ukraine, en tant que groupe harmonieux et unifié. «Les pays arabes, plaide-t-il, doivent prendre part à la création du nouveau pôle mondial en tant que partie active qui ne manque pas de volonté, de capacités et de compétences et d’autres atouts économiques surtout pour apporter une contribution efficace et positive dans ce domaine, c’est-à-dire la transformation d’une partie marginalisée en un acteur régional ».
Sous un autre angle, confiera le spécialiste, même les Algériens appellent à l’implication effective du Groupe de contact ministériel arabe qui comprend l’Algérie, l’Egypte, la Jordanie, les Emirats arabes unis, l’Irak, le Soudan et le Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes dans les efforts visant à cristalliser une solution politique à la crise ukrainienne. Par conséquent. Je pense que la déclaration d’Alger est une déclaration intégrée qui reflète le succès du sommet d’une part, et le succès de l’Algérie dans l’organisation et le rapprochement des pays arabes d’autre part», conclut le Dr Zaoui.
Mohamed Mendaci
(*) Maître de conférences en sciences politiques à l’université de Bouira