Membre du comité central du Front de lutte populaire palestinien (FPLP), Mohammed Allouch souligne l’engagement de l’Algérie à porter la cause palestinienne haut et fort, et souligne que l’Algérie a toujours été soucieuse de regrouper et d’unifier les rangs.
Entretien réalisé par Kamélia Hadjib
El Moudjahid : Comment qualifiez-vous les décisions découlant du Sommet de la Ligue arabe ?
Mohammed Allouch : Tout d'abord, nous apprécions hautement l’engagement de l’Algérie, à sa tête le président de la République, envers la cause palestinienne, en portant haut et fort la cause palestinienne et en défendant les droits et principes de son peuple dans sa lutte contre l’occupant. Lorsque Tebboune appelle à la création d'un comité arabe de liaison et de coordination en soutien à la cause palestinienne pour jouer son rôle auprès de la communauté internationale pour la demande d'accorder à l'État de Palestine une adhésion à part entière aux Nations-Unies, ça nous laisse convaincus que l’Algérie est très sérieuse au sujet de cette question. Cette annonce constitue une victoire historique pour la cause palestinienne juste et de la légitimité de la lutte nationale palestinienne sur la voie de la liberté et de l'indépendance. La demande de Tebboune est un pas dans la bonne direction, qui est une correction de la voie arabe qui a dévié pour de nombreuses raisons, entre autres, la normalisation de certains régimes arabes de leurs relations avec l'entité sioniste. Nous espérons que cette démarche entreprise par l’Algérie soit traduite en mesures pratiques et tangibles, en coopération avec toutes les parties arabes, pour remettre la cause palestinienne à sa juste place en tant que priorité en tête des agendas arabes.
Comment qualifiez-vous la position de l’Algérie ?
Nous saluons les efforts et les démarches algériennes dans son soutien au droit palestinien d'obtenir la reconnaissance internationale de l'État de Palestine en tant que membre à part entière de la communauté internationale. Celui qui a le soutien de l’Algérie remportera inévitablement la victoire et atteindra les objectifs pour lesquels il s'est sacrifié. La réhabilitation de la cause palestinienne comme enjeu central de la nation arabe et le soutien absolu et indéfectible aux droits inaliénables des Palestiniens remettent notre cause à la place qui lui sied sur l'agenda de tous les dirigeants arabes comme l'un des principaux piliers de la Déclaration d'Alger. Ces points sont assez clairs et doivent constituer un programme d'action arabe commune, dans le cadre d'une nouvelle stratégie arabe qui approfondisse ses intérêts dans la cause palestinienne en travaillant à mettre fin à toutes les tensions, divisions et fragmentations arabo-arabes, et en plaçant la question palestinienne parmi ses priorités pour relever tous les défis auxquels est confrontée la région arabe en général. Il s’agit aussi de mettre l'accent sur l'initiative de paix arabe, adoptée par le Sommet de Beyrouth 2002, avec tous ses éléments et priorités dans le cadre de l'engagement arabe pour une paix juste et globale en tant que choix stratégique, afin de mettre fin à l'occupation sioniste sur toutes les terres arabes et palestiniennes occupées, sur la base du principe de la terre contre la paix et en respectant le droit international. Cette approche devrait mettre des mesures claires pour empêcher tout glissement vers la normalisation qui a été établie et menée par certains régimes arabes et criminaliser la normalisation sous toutes ses formes avec l'entité sioniste.
Qu’en est-il de la situation d’Al Qods occupée ?
La question de la défense de l’arabisation d’Al Qods et de son statut politique, juridique et religieux est une question arabe globale. Le Sommet d'Alger a renforcé cette tendance arabe à protéger la ville sacrée et les lieux saints musulmans et chrétiens qui s'y trouvent, tout en rejetant et condamnant toutes les tentatives de l'occupation de changer son caractère et son identité arabe et palestinienne. Ceci pour confirmer la préservation d’Al Qods contre toutes les tentatives de l'occupation d'imposer la division de la mosquée Al-Aqsa. Et à partir de là, nous appelons tous les pays arabes à honorer leurs engagements envers Al Qods occupée pour la protéger de la judaïsation et des agressions de la piraterie sioniste. La position du Sommet arabe qui exige la levée du siège injuste imposé à notre peuple inébranlable dans la bande de Ghaza et la condamnation des attaques de guerre répétées par l'occupation sont à saluer. Nous insistons sur l’importance du rôle des pays arabes pour faire pression sur l’opinion internationale et sur l’occupant sioniste pour mettre fin aux agressions perpétrées contre un peuple sans défense.
Comment voyez-vous l'avenir de la cause palestinienne après la tenue de ce Sommet ?
Encore une fois, l’Algérie a toujours été soucieuse à regrouper et à unifier les rangs. Notre peuple palestinien a toujours exprimé sa confiance sans limite pour les dirigeants algériens et les efforts consentis par l’Algérie pour mettre fin à la division et parvenir à la réconciliation nationale dans l'arène palestinienne. Nous avons pu voir, à l’occasion de ce Sommet, toute l'importance qui a été accordée à la cause palestinienne et nous attendons avec impatience la poursuite de cet intérêt arabe pour notre juste cause, avec un travail sérieux pour nous fournir des facteurs de résilience face à l'occupation et d’assurer un réseau de sécurité arabe pour soutenir le peuple palestinien, à la lumière du siège et des mesures punitives et agressives menées par l'occupation. Le peuple palestinien continuera sa lutte face à l'occupation et n'hésitera pas à s'engager dans diverses formes de lutte. Nous demandons aux frères algériens de donner suite aux décisions et aux résultats du Sommet et d’œuvrer pour coordonner les efforts et les positions arabes en vue de mobiliser toutes les forces et capacités arabes pour soutenir notre peuple dans sa lutte nationale et atteindre ses objectifs justes et approuvés par la légitimité internationale. Des changements rapides sont opérés dans le monde et nous devons placer la Palestine en premier lieu comme une question centrale pour tous les Arabes. Si le monde change, nous devons avoir notre rôle et notre place sur la carte internationale.
K. H.
