
L’analyste économique, le Pr Brahim Guendouzi, met en avant l’importance de créer un bloc économique arabe, qui constitue, selon lui, un préalable pour signer la consolidation de la Ligue arabe afin d’avancer «ensemble et avec force». S’exprimant à El Moudjahid, il relève que l’édification d’un bloc économique solide repose essentiellement sur trois dimensions essentielles. «Il s’agit, énumère-t-il, de la libre circulation des marchandises, ce qui veut dire consolider davantage la Zone arabe de libre-échange qui existe déjà, la libre circulation des personnes et enfin la libre circulation des capitaux. Cela étant dit, il est question en outre qu’un certain nombre de facilitations communes puissent être impérativement mises en place, et ce eu égard aux grands enjeux qui s'illustrent, notamment, dans la sécurité alimentaire et dans la problématique de la sécheresse qui engendre le stress hydrique, sachant que selon les prévisions des scientifiques, plusieurs pays arabes vont connaître une véritable sécheresse, d'ici à une dizaine d'années.» Pour l’économiste, et outre cet ensemble de préoccupations communes, il est question de se situer dans le contexte géopolitique actuel. «Et là encore, la Ligue arabe a tout intérêt à se positionner par rapport à ces changements géopolitiques qui touchent le monde économique et qui sont le résultat d'un noyau central, à savoir l'énergie ; une richesse dont dispose principalement les pays arabes, lesquels sont, par voie de conséquence, partie prenante de l'évolution géopolitique du monde», ajoute-t-il, avant d’assener que la volonté politique de tous les États membres constitue un «préalable» à la réalisation de cet objectif. «Une fois que ce préalable est réuni, explique-t-il, il faut aller vers des négociations sur des dossiers complexes à faire évoluer. Dès lors, ce serait une avancée énorme, même si les négociations nécessitent du temps, mais l’essentiel est que les démarches se poursuivent pour arriver à l’objectif final.»
Soraya Guemmouri