
Par Farid Bouyahia
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que l'Algérie avait demandé officiellement à rejoindre la Nouvelle Banque de développement des BRICS, avec une première contribution à hauteur de 1,5 milliard de dollars, soulignant que l'adhésion de l'Algérie au groupe composé de cinq pays émergents «ouvre de nouvelles perspectives économiques». Dans le même temps, l'Algérie ambitionne d'intégrer le groupe BRICS pour devenir membre à part entière, et n'attend que le feu vert des cinq pays membres. Aujourd'hui, l'Algérie est prête et satisfait en principe aux critères d'adhésion tant du point de vue politique qu'économique et financier (stabilité, finances publiques saines…), ainsi qu'à la lumière des autres facteurs. Il faut aussi tenir compte des progrès accomplis par l'Algérie dans ces domaines. À l’heure actuelle, de tous les programmes régionaux de coopération pour le développement, celui des BRICS se distingue clairement des autres regroupements internationaux, en enregistrant des progrès intéressants. Le groupe se distingue aussi par une approche très pragmatique, où certains membres se caractérisent par un leadership soft et discret. Les institutions financières internationales, y compris les institutions régionales du Sud, sont généralement dominées par les Occidentaux. Jusque-là, elles occupaient une place centrale qui ne leur a jamais été sérieusement contestée. La Nouvelle Banque de développement des BRICS se veut un outil au service du développement économique des pays émergents. Beaucoup d’enseignements devraient être tirés des BRICS, malgré de nombreuses critiques. En effet, si d'autres organisations sont en perte de vitesse, celle des BRICS semble porter ses fruits car la coopération dans cet ensemble fonctionne mieux et sur un rythme de plus en plus soutenu, tant sur le plan de la politique de développement que sur le plan de la diplomatie. En dernière analyse, s’il y a débat sur la question de la philosophie du développement mise en œuvre par les BRICS, il faut lui reconnaître l’immense mérite d’avoir réussi à réunir concrètement, autour d’un projet commun, les principaux pays émergents. Ces derniers voient leur coopération renforcée, en testant une nouvelle stratégie, en rupture avec l'hégémonie de certaines institutions, aujourd’hui chasses gardées des pays développés qui doivent compter —c’est un fait nouveau— sur la présence active des pays émergents. Beaucoup d'analystes considèrent que cela marque probablement la fin d’une époque. Le poids des BRICS sur le plan géopolitique et économique mérite de ne pas être sous-estimé. Désormais, on peut dire que l'Algérie a progressivement repris de l’assurance et veut apporter sa contribution à la coopération internationale de façon dynamique et pragmatique, en s'engageant en faveur des pays du Sud. Cette participation va de pair avec sa croissance et avec l’augmentation de son poids économique sinon politique.
F. B.