Plus rien ne sera comme avant

Par Amel Saher

La puissance de la colère et du sentiment d’impuissance qui nous traversent depuis le lundi noir, n’a d’égal que le summum de la barbarie et la sauvagerie exercées sur une population civile désarmée. A vrai dire, le bombardement de l’hôpital Ahli El Arab à Ghaza, dont le décompte macabre des victimes se poursuit jusqu’à l’heure actuelle, n’est ni un précédent ni un acte isolé, encore moins une bavure, comme tentent de le présenter des capitales occidentales après avoir échoué à l’attribuer à la résistance palestinienne, avec la complicité des grands médias occidentaux. En effet, bombarder un hôpital, tuer des malades, des blessés, leurs médecins et soignants, est un acte dans lequel se reconnaît, ou du moins on reconnaît, l’occupant sioniste qui a fondé son entité, en 1948, sur un nettoyage ethnique d’un peuple, une nakba. Faut-il rappeler que l’occupant israélo-sioniste a déjà bombardé, le 21 juillet 2014, l'hôpital Al Aqsa à Deir El Balah à Ghaza, faisant plusieurs dizaines de morts. Un acte qui va à l’encontre du fondement même des lois de la guerre. Mais bon, là encore, il s’agit de l’occupant israélien qui se place au- dessus de toutes les lois écrites et morales et qui mérite même et amplement le titre de plus grand bafoueur du droit international de l’Histoire qui puise sa «puissance» de l’impunité totale dont il jouit. Mais l’attaque de l’hôpital Ahli El Arab signe un début de quelque chose. Elle vient d’unifier à nouveau tous les peuples arabes et du monde libre et juste derrière sa cause et balayer d’un revers de main le processus de négociations ou de dialogue qui ne tient pas compte du droit des Palestiniens à établir un Etat indépendant sur lequel il exerce tout sa pleine souveraineté. Car plus personne - même dans les pays occidentaux - n’est dupe pour croire que l’occupant israélien veut la paix. L’entité israélo-sioniste ne se reconnaît dans aucun autre rôle que celui de colonisateur afin d’exercer sa «suprématie» sur les Palestiniens.
Plus rien ne sera comme avant car les évènements tragiques et les tueries de masse qui se déroulent actuellement à Ghaza ont encore une fois révélé au grand jour l’hypocrisie et le double standard des Occidentaux qui forment, aujourd’hui, un bloc soudé derrière Israël, reconnaissant le droit à la résistance aux Ukrainiens face à la Russie mais pas celui des Palestiniens face à leur colonisateur. Le silence complice à l’égard des atrocités perpétrées contre le peuple palestinien sonne comme un réveil de conscience chez tous ceux qui se sont laissés convaincre, pendant un moment, que la cause palestinienne n’était pas la leur et qu’elle ne concernait que les Palestiniens. Car, par ses positions honteuses, injustes, discriminatoires, arrogantes, racistes et suprématistes, l’Occident nous rappelle chaque fois qu’il a ses causes et que nous devons avoir les nôtres.

A. S.

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