Proximité chaleureuse

Par Mohamed Koursi

Le magnifique stade Miloud-Hadefi, revêtu de gazon naturel, a vibré au rythme des chansons et des slogans à la gloire de l’Algérie. Deux équipes, ainsi est la logique du sport, pour une finale épique. Mais, sur le terrain, comme dans les gradins et de l’autre côté des écrans de télévision ouverts sur l’immensité de notre pays, une communion autour d’un seul amour : «l’Algérie ya yemma» . Il y a des images puissantes, chargées d’une forte symbolique, d’autant plus fortes parce que spontanées. Ces enfants portés par leurs parents à qui le Président passait autour du cou la médaille, cet enfant qui embrasse le Président, lequel s’est prêté naturellement au «cérémonial» des selfies. Ce jeudi, ce n’était pas qu’un match de finale de coupe d’Algérie. Si nous avons assisté à quelque chose de déjà-vu en matière de passion autour de la balle ronde, il y avait, en même temps, quelque chose de nouveau, de différent, de magnifiquement irrésistible. La joie d’être ensemble et de faire d’une fête et de retrouvailles, entre les supporters de clubs et de villes différents, un moment de grande fraternité. Oui, il nous semble bien que l’aigreur et le sentiment de lassitude qui laissaient exploser leur colère épisodiquement, dans un passé récent, s’atténuent. Cette année de la mémoire, du 5 juillet 2022 au 5 juillet 2023, est une année jalonnée de bonnes nouvelles, même si, dans les interstices de nos joies, se sont glissés quelques nuages. Bien sûr, le prix du mouton provoque les bourses modestes. Les maquignons «professionnels» ou occasionnels arrivent toujours à modifier le cours «normal» du marché, en introduisant leur grain de sel. Les réseaux sociaux et quelques reportages de médias qui versent dans l’inédit et le spectaculaire n’ont pas arrangé les choses avec cette nouvelle tendance étrangère à nos us et coutumes de fanfaronner sur le prix du mouton qu’on s’est offert. Mais, sinon, sur le front social, malgré la spéculation (qui subit une répression), les familles ont passé une année à l’abri, grâce aux nombreuses mesures prises par l’État : revalorisations salariales, des pensions, de l’allocation chômage, ainsi que l’importation de produits de consommation ciblés et le dégel de centaines de projets qui ont offert des perspectives d’emploi à des milliers de jeunes.
Les Algériens ont éprouvé de la fierté de voir leur Président, la démarche décidée, arpenter le tapis rouge du Kremlin qui fut la résidence du tsar. Une fierté immense, sachant qu’au même moment, sur la rive nord de la Méditerranée, des «nostalgériques» glosaient sur une visite attendue et croyaient trouver, dans un couplet de notre hymne national, un programme politique contemporain, oubliant, au passage, le « sang impur qui devrait irriguer leurs sillons » tel qu’imaginé par Rouget de Lisle.
À Saint-Pétersboug, l’Algérie a rappelé au monde les valeurs cardinales de sa politique étrangère : paix, dialogue politique et règlement par voie pacifique des différends. À coup sûr, les déclarations de notre Président sont rentrées dans l’histoire. L’Algérie, née libre, est un pays souverain dans ses décisions et positions. Et aucune pression ne la fera pencher dans un camp contre un autre, convaincue qu’elle est que, dans toutes les guerres, les civils, les femmes et les catégories vulnérables sont les plus sacrifiés. Voilà pourquoi, au-delà des antagonismes, l’Algérie a bénéficié d’un soutien international pour occuper un siège au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. C’est que le monde, même pris dans des turbulences violentes, se cherche une issue pacifique. L’Algérie a exposé sa vision et explicité les démarches à engager pour y arriver. Antonio Guterres, comme de nombreux pays, y compris parmi ceux dont les positions vis-à-vis de certaines questions régionales et internationales ne sont pas les mêmes, l’ont exprimé sans détour. L’Algérie entend donner un contenu pratique et concret à la notion de démocratie. Celle-ci ne sera effective que si les institutions régionales et internationales acceptent la nouvelle logique de l’histoire. Permettre à la majorité et non aux puissants de dire et d’agir pour le bien de la communauté internationale.

M. K.

 

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