Valorisation des déchets : La nouvelle richesse

Ph. T. Rouabah
Ph. T. Rouabah
  • Plus de 4.000 entreprises activent dans l’économie circulaire
Faiza Dahlab a révélé, lors de son passage à notre forum, que l’économie circulaire sera l’un des axes principaux intégrés dans la nouvelle stratégie nationale relative à l’environnement à l’horizon 2035. 
«Il y a une nouvelle loi cadre actuellement en débat qui aura pour objectif de renforcer la stratégie nationale pour donner une nouvelle dynamique prometteuse et mettre en relief les potentialités de l’Algérie dans ce domaine à forte valeur ajoutée.» Revenant sur le programme national de gestion des déchets ménagers, l’oratrice se réjouira du fait que ce dernier a porté ses fruits. «Au début des années 2000, l’Algérie avait opté pour l’enfouissement des déchets. Toutefois, une vingtaine d’années plus tard, les nouvelles technologies acquises par notre pays nous permettent de les valoriser en leur octroyant une utilité économique», a-t-elle lancé avant de noter que la méthode par enfouissement a fini par montrer ses limites, dans la mesure où l’on se privait d’une source non négligeable de richesse. Sur un autre registre, Dahlab a révélé qu’au début des années 2000 notre pays recensait 3.000 décharges sauvages. «Entretemps, les autorités compétentes ont réussi à éradiquer plus de 2.000 décharges. A titre d’exemple, la plus grande décharge publique d’Afrique, celle d’Oued Smar, un ancien point noir de la capitale d’une superficie de 45 hectares, est devenue un parc verdoyant au plus grand bonheur des Algériens», a-t-elle rappelé avant d’ajouter que pour atteindre cet objectif, l’Algérie a importé une technologie de pointe.
 
Un nouveau décret d’allègement fiscal et d’intégration de l’informel
 
«Une importante enveloppe financière a été d’ailleurs mobilisée pour réaliser ce projet écologique. De plus, le parc possède deux stations de récupération du biogaz, un gaz à effet de serre, qui servira à la production d’énergie électrique.» La ministre a, par ailleurs, assuré que cet espace vert sera incessamment accessible au grand public après la livraison des derniers équipements. Concernant la nouvelle vision de la gestion des déchets, Fazia Dahlab mettra l’accent sur la conjugaison de l’ensemble des efforts. «Nous procédons progressivement et à grande échelle au triage et à la valorisation des déchets. Il y a une véritable stratégie dans ce sens. Le mouvement associatif et les opérateurs économiques sont d’ailleurs parties prenantes de ce pari.». 
La ministre a fait part de l’adoption de mesures incitatives au profit des investisseurs dans ce domaine. «Un décret récemment adopté permet d’alléger le taux d’imposition sur l’activité de tri, de collecte et de valorisation des déchets pour accompagner ceux qui veulent développer le secteur», a-t-elle annoncé avant de noter que ce nouveau décret encouragera aussi ceux qui activent dans le marché informel en matière d’économie circulaire afin d’intégrer le circuit normal en leur permettant de créer leur propre entreprise en bénéficiant des avantages fiscaux.
Actuellement, plus de 4.000 entreprises activent dans le domaine de l’économie circulaire, plus précisément dans la récupération et la valorisation des déchets. L’intervenante a également déclaré que son département a procédé à l’élaboration d’études sur le potentiel de notre gisement de déchets valorisables.  
«Alors que l’Algérie produit annuellement plus de 34 millions de tonnes de déchets, nous ne valorisons seulement que 10% de notre potentiel total. En 2020, cette valorisation a permis de gagner plus de 92 milliards de dinars, 151 milliards de dinars en 2021 et 207 milliards de dinars en 2022. Une augmentation exponentielle qui démontre les importantes opportunités que recèle notre pays en la matière.» Fazia Dahlab a assuré que d’ici 2035, notre pays valorisera 35% des déchets ménagers et pas moins de 50% des déchets inertes.  Enfin et dans le cadre de l’économie circulaire, la ministre expliquera que le programme du gouvernement accorde une importance capitale aux startups pour développer des applications et autres procédés innovants. «L’Agence nationale des déchets, (AND) travaille méthodiquement avec ces startups dans ce sens. Ce partenariat ambitieux a permis de créer des applications pour la collecte des déchets qui permettent d’indiquer les horaires de passage des agents chargés de la collecte des déchets mais aussi la localisation de la flotte en activité à proximité», a-t-elle conclu. 
 
Sami Kaidi

 

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