Forum d’El Moudjahid - Hommage au moudjahid, imam et homme de culture Mohamed-Tahar Aït Aldjet : Le précieux legs d’un sage

Ph. T. Rouabah
Ph. T. Rouabah

L’imamat n’est pas une simple fonction que l’on rémunère, mais une voie spirituelle de formation et d’immunisation de la nation, de rayonnement scientifique et d’éveil des consciences.

Le mérite des imams est d’avoir su se hisser à la hauteur de leur noble mission qu’ils ont accomplie dans le strict respect et dans une obédience parfaite au message de notre sainte religion musulmane.
Ils se sont investis sans retenue pour défendre, dans leur action, leur prêche et leur enseignement, les préceptes d’un islam de la modération, de la tolérance et du juste milieu.
Une nation éclairée est celle qui reconnait à ses imams leur mérite, et il ne peut y avoir de dignité si elle fait preuve de négligence envers leurs droits. C’est ce qu’a souligné, hier, dans le cadre de notre forum, organisé avec la collaboration de l’association Machaâl Chahid, le recteur avec rang de ministre, de la grande Mosquée d’Alger, Mohamed Mamoune El-Kacimi El-Hassini, à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de l’imam, instituée par le Président Abdelmadjid Tebboune. Notre invité n’a pas manqué de rendre un fervent hommage au Cheikh Mohamed-Tahar Ait Aldjet qui s’est distingué par une foi immuable et une haute pureté des mœurs, lui attribuant la qualité de symbole de la oumma et le considérant comme l’une des figures les plus méritantes de notre pays. Et pour cause.
Le défunt a consacré ses efforts à l’enseignement de l’islam et à la saine prédication. Il faisait partie de ceux qui travaillaient sans relâche pour la pérennité d’un islam médian, fortement éloigné de toute forme de radicalisme.
En cela, il était l’héritier et l’humble continuateur d’une voie authentique qui allie spiritualité et législation musulmane. Ce fut un des hommes qui ont supporté le lourd fardeau d’un message où s’harmonisaient les valeurs spirituelles et patriotiques.
Répondant à l’appel de la patrie, cet éminent érudit avait fait son devoir durant notre lutte de libération, outre sa contribution, dès le recouvrement de notre souveraineté, à la formation de plusieurs générations d'étudiants. L’occasion fut saisie par notre invité pour saluer la mémoire de nos valeureux chouhada et les sacrifices du peuple algérien qui s’est engagé sur le chemin du djihad sans accorder nulle attention aux difficultés et à l’âpreté de la lutte.

Esprit de résistance

Le conférencier a rappelé l’existence de documents émanant notamment des services de renseignement français, qui témoignaient, durant la colonisation, de l’activité de ceux qui, dans les zaouïas, se mobilisaient et s’imprégnaient de l’esprit de résistance et d’hostilité à l’égard du colonialisme.
En tant que telles, ces citadelles que sont les zaouias ont consenti un tribut conséquent pour affranchir la patrie du colonialisme et mettre un terme à l’oppression.
Elles ont inscrit leurs contributions dans les pages de l’histoire, depuis les premières insurrections jusqu’ au déclenchement de notre Révolution.
Elles continuent aujourd’hui à jouer un rôle d’éducation, de conscientisation de la société, de prévention contre tout ce qui peut attenter à la cohésion nationale et à s’impliquer dans la lutte contre toutes les tentatives d’occidentalisation culturelle et de perversion de l’esprit.

Un facteur majeur

Notre invité a mis l’accent sur le rôle des medias et leur impact, en particulier sur les attitudes et les comportements, en cette époque de déversement d’informations tous azimuts, de multiplicité foudroyante des réseaux sociaux et des canaux de communication.
Avec des contenus pour le moins pernicieux, se diffusent sans cesse des messages vantant des valeurs qui se situent aux antipodes des nôtres. Il a exhorté les animateurs de nos médias à s’intéresser encore davantage à l’histoire de la résistance algérienne, depuis l’émir Abdelkader jusqu’à la Révolution de Novembre 1954.

Mohamed Bouraïb

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Le guide dévoué

«Mohamed-Tahar Aït Aldjet était associé à la bonne parole, à la Guerre de Libération et à la conciliation. C’est un symbole national et un modèle à suivre pour les générations successives», ce sont, en substance, les avis des présents, hier, au forum de la mémoire consacré à cet éminent moudjahid, imam et homme de culture.
Un homme dont la sagesse et la bonté ont marqué profondément ceux qui ont eu le privilège de le connaître. Sa vie a été un exemple lumineux de ce que signifie véritablement être une personne de bonne parole et de grand cœur.
Mohamed-Tahar Aït Aldjet n’était pas simplement un homme de principes, il était un guide et une source d’inspiration constante pour ceux qui cherchaient à comprendre les subtilités de la vie et les mystères du cœur humain. Sa sagesse, fruit d’une longue expérience de la vie et d’une réflexion profonde, illuminait les conversations, apportant des perspectives équilibrées et empreintes de compassion.
Sa parole, toujours mesurée et empreinte de bienveillance, avait le pouvoir de réconforter, d’apaiser et d’éclairer. À travers ses conseils avisés, ses histoires pleines de sagesse et ses encouragements sincères, il a su bâtir des ponts entre les âmes et offrir des repères précieux dans les moments de doute.
L’héritage de Mohamed-Tahar Aït Aldjet ne se mesure pas seulement à travers les mots qu’il a partagés, mais aussi à travers les actions qui ont accompagné ses discours.
Il a toujours mis en pratique les valeurs qu’il prônait, incarnant l’intégrité, la générosité et la compréhension dans chaque aspect de sa vie. Sa capacité à offrir des conseils empreints de discernement et de compassion faisait de lui une figure de référence pour beaucoup. Il savait écouter avec une attention rare, et ses mots, toujours choisis avec soin, avaient le pouvoir de réconforter et d’éclairer ceux qui se trouvaient en quête de réponses. Cette sagesse n’était pas seulement théorique, mais profondément ancrée dans ses valeurs et dans son comportement quotidien.
Pour lui rendre hommage, les participants au forum ont remémoré ses contributions inestimables et célébré la mémoire d’un homme dont la vie a été un véritable modèle de sagesse et d’humanité. «Que son exemple continue à nous guider et à inspirer nos actions, et que son esprit bienveillant demeure parmi nous», a dit le recteur de la grande Mosquée d’Alger Mohamed Mamoune El-Kacimi El Hassini.

Farida Larbi

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