L’association des anciens parlementaires algériens a organisé, hier, avec le précieux concours du quotidien El Moudjahid et de la contribution de la dynamique association Machaâl Chahid, une rencontre à caractère historique portant sur les accords de 1968. Lors de cette rencontre, qui s’est également voulu un vibrant hommage à nos valeureux moudjahidine et glorieux chouhada, des familles de martyrs ont été honorées.
Le président de l’association, M. Mustapha Kehileche, a entamé son intervention en mettant en exergue l’importance mais également cette impérieuse nécessité de protéger la mémoire de nos chouhada et de nos moudjahidine. Kehileche notera également que «la liberté d’expression qui est, et restera le fruit du noble combat de nos aïeux moudjahidine et chouhada doit pouvoir être préservé jalousement elle-aussi et être utilisée à bon escient en vue de défendre l’image de la patrie, l’image de ses symboles et de sa glorieuse histoire».
Dans le même contexte, il a poursuivi que «les politiques et les journalistes savent plus que quiconque ce qui se trame contre notre pays». Mustapha Kehileche a également mis à profit cette rencontre pour saluer vivement la décision du président de la République de créer onze nouvelles wilayas. Il a d’ailleurs qualifié cette initiative «d’acquis important ayant des répercussions socio-économiques positives qui s’inscrivent au profit du citoyen et ce, à divers niveaux, notamment ceux relatifs au développement local et au rapprochement du citoyen avec l’administration».
A propos des Accords de 1968, le conférencier a tenu à relever que les négociations d’Evian comportaient déjà un volet relatif à la circulation. En effet, fera-t-il observer, «l'accord prévoyait une liberté de circulation dans un contexte post-indépendance, notamment en raison de l’immigration des pieds-noirs et de tous ceux qui auraient pu choisir de se rendre en France, y compris les harkis». «A cette époque, la circulation était complètement libre et n’était pas limitée. Il suffisait juste de présenter la carte d’identité pour pouvoir bénéficier de cette mesure», a-t-il expliqué. Mais en 1964, les chiffres évoquaient 50.000 personnes qui s’étaient déplacés en France. Face à cette situation, la réaction s’était matérialisée par la réalisation du protocole franco-algérien signé en avril 1964 qui avait alors modifié les accords d'Évian de 1962 en instaurant un premier contrôle de la libre circulation des Algériens vers la France. Ce protocole a entre autres instauré l’obligation d'un contrat de travail pour pouvoir émigrer, conditionnant l'arrivée des familles à l'existence d'un logement décent pour les besoins du regroupement familial. Suite à cela, pas moins de 38.000 Algériens s’y étaient déplacés», a-t-il mentionné.
Après une rétrospective de tous les changements opérés de 1962 à 1968 en matière du flux migratoire en France à partir de l’Algérie, Kehileche a mis en exergue que «les Accords de 1968 ne sont en fait, qu’une modification du régime de libre circulation déjà prévu par les accords d’Evian et que contrairement à ce qui est présenté par certains médias français, le texte est loin d’être un traitement de faveur mais une limitation de la libre circulation avec d’abord ce chiffre de 35.000 personnes par an».
Le président de l’association des anciens parlementaires algériens enchaîne en déclarant qu’une telle démarche «constitue, diplomatiquement parlant, un manquement aux engagements de la France par rapport à ce qui était initialement prévu dans les accords d’Evian». «Aussi et suite aux modifications opérées à travers les années et les différents avenants, l’accord de 1968 a été vidée de sa substance et ne constitue à présent qu’une coquille vide», a-t-il affirmé en se référant également aux déclarations du président de la République à ce propos. Il convient de rappeler que l’Accord qui fait actuellement l’objet de débats politiques en France, avait été signé exactement le 27 décembre 1968 et qu’il établi un statut de circulation, de séjour et d'emploi spécifique pour les ressortissants algériens en France.
S. G.
-------------------------------------
Ils ont dit
Mohamed Bouteldj, Moudjahid : «nos martyrs ont donné une leçon mémorable»
"Le mois de novembre est considéré comme un virage important dans l'histoire de l'Algérie. Grâce aux symboles de la guerre de Libération, les révolutionnaires de l'Algérie sont devenus un modèle du sacrifice dans le monde entier, où ils ont provoqué de grosses pertes aux forces françaises. Avec des moyens du bord, nos martyrs et nos moudjahidine ont donné une leçon mémorable. Je tiens à vous rappeler que plus de quatre gouvernement ont sauté à cause des attentats et des sacrifices de ces hommes".
Mohamed Akhamouk, sénateur : «mon père a refusé la division de l'Algérie»
«Mon père était l'un des symboles de la guerre de Libération. Il a joué un rôle important dans la préservation de l'unité nationale grâce à leurs positions héroïques et historiques. Parmi les positions historiques les plus marquantes pour lesquelles Hadj Bey Akhamouk, fut connu, il figurait son rejet catégorique de la question de la séparation du Sahara du reste du pays. Il avait rejeté l’offre qu’avait faite le général Charles de Gaulle, qui consistait à l’installer comme sultan de toute la région du Sahara. Il a également été reconnu pour sa contribution significative à la stabilité de la région d'Ahaggar et à la diffusion de la justice parmi ses habitants, ainsi que pour son désir d'éduquer les enfants et son intérêt pour la promotion de l'activité agricole dans la région.
La France voulait à tout prix que mon père accepte leur projet, celle de la division du Sahara du Nord, chose qu’il a refusé définitivement, malgré les tentatives, mais il était constant dans ses positions. Mon père voulait l'indépendance toute les terres algérienne. Cela témoigne que les guerriers algériens qu'elle que soit sa région, ils étaient tous sur la même idée et même mot, celui de l'indépendance de l'Algérie. Saluant à cette occasion, le travail de fourmi fait par le journal El Moudjahid dans le cadre de la préservation de la mémoire nationale».
Kaouter Belkacem, la fille du Moudjahid Krim Belkacem : « le serment du 1er Novembre a été respecté»
C'est un bel hommage pour les combattants algériens. Mon père a toujours respecté le journal El Moudjahid, qui représente la voix du peuple et veille toujours pour garder la mémoire nationale. Cette dernière constitue un segment important pour les nouvelles générations. C'est un devoir pour nous afin de mettre en avant les sacrifices de nos hommes et femmes. Il faut savoir que le serment du 1er Novembre a été totalement respecté, car toutes les générations ont veillé sur la préservation de ce précieux héritage».
Propos recueillis par Zine Eddine Gharbi