Mokdad Aggoune, au Forum d’El Moudjahid : «Nous voulons une vraie industrie automobile»

ph. : B.B
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Le dossier de la promotion de l’industrie, en général, et de l’industrie automobile, en particulier, a été traité, hier, dans le cadre du Forum économique d’El Moudjahid, par le directeur de l’Intelligence économique au ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, président du secrétariat technique pour le suivi du dossier des véhicules, Mokdad Aggoune.

Il dit qu’en décembre 2021, lors de la tenue d’une conférence nationale sur la relance de l’industrie, présidée par le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, un diagnostic a été établi, et des orientations et des instructions furent données à l’effet de réorganiser le secteur de l’Industrie, en général, et de redynamiser l’économie, en particulier. La stratégie repose sur le Plan d’action du gouvernement, basé sur les 54 engagements du chef de l’État.
Cette stratégie vise principalement à augmenter la participation du secteur industriel dans le PIB, à réduire au maximum l’importation et à accroître les capacités de la production locale algérienne.
Une feuille de route a été tracée pour réorganiser le secteur public marchand, à savoir les groupes industriels qui prennent en charge l’économie, améliorer la compétitivité des entreprises, ainsi que la promotion des filières (l’agro-industrie, l’électronique, la sidérurgie, la mécanique… ).
Pour que le secteur de l’automobile puisse vraiment se hisser à la hauteur des espérances, un dispositif est mis en place, à partir de 2022. Il est encadré par deux décrets exécutifs : l’un touche à la gestion et au fonctionnement des véhicules importés, l’autre concerne la construction des véhicules. Ces deux textes ont été promulgués en novembre 2022.

Respect du cahier des charges

S’agissant de l’importation et de la construction de véhicules, tout opérateur désireux de s’installer en Algérie, est assujetti au respect du cahier des charges. La procédure d’importation ou de construction passe par deux étapes : obtenir une autorisation préalable, signée par le ministre, permettant à l’opérateur d’entamer la réalisation de son projet, ensuite obtenir l’agrément. Une plateforme est mise en place pour la bonne gestion des désidératas. Un secrétariat technique valide la recevabilité des documents. Un comité souverain, autonome, intersectoriel est chargé de traiter le dossier pour donner un avis conforme.

Des statistiques encourageantes

Abordant les volets statistiques, M. Mokdad Aggoune a indiqué que 127 dossiers ont été reçus, et sont considérés comme recevables. Sur ces 127 dossiers, le comité a accordé 80 autorisations préalables, concernant tous les véhicules. Un taux qui avoisine les 60 %. A l’heure actuelle, 41 agréments sont attribués, douze marques ont été introduites, dont la majorité, en l’occurrence, 75% sont d’origine asiatique. Sur ces marques, 86% sont chinoises. 25% sont des marques européennes.
En termes de concentration géographique locale, Alger domine au niveau des sièges sociaux. Chaque opérateur est tenu, surtout pour les véhicules de tourisme et utilitaires, de créer un réseau de distribution dans 28 wilayas au minimum. Il doit détenir un agrément et un certificat délivré par le ministère du Commerce, relatif à l’importation des produits et marchandises.
Les ministères de l’Industrie, du Commerce et des Finances ont accordé aux 24 importateurs, tous véhicules confondus, la possibilité d’importer plus de 180.000 véhicules, pour un montant global qui dépasse 1,9 milliards de dollars pour l’année 2023 seulement.
Pour la construction, il y a eu le lancement de Fiat, le 11 décembre 2023. La firme sera suivie par Chery qui va s’installer à Bordj Bou Arréridj, Jac à Ain Témouchent, Hyundai en phase de choisir son site, Gelly vient de choisir son site, à Médéa, Kia, Nissan et Toyota ont obtenu une autorisation préalable d’importation, Suzuki bénéficie d’un agrément. Tout opérateur est le bienvenu dans la mesure où il respecte le cahier de charge, ne cesse t-il de préciser. 30 dossiers sont déposés pour la construction. Ils sont en cours d’examen.
Le taux d’intégration au niveau de la construction est de parvenir à 10% durant la 2e année, 20% la 3e année, 30%, la 5e année. Tout opérateur doit être accompagné par des sous traitants.
En guise de conclusion, le conférencier, a affiché l’ambition des pouvoirs publics de poser les jalons d’une véritable industrie, qui soit pérenne, créatrice de richesses, d’emplois, de valeur ajoutée, avec un impact sur l’investissement.

M. B.

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