Le printemps berbère 45 ans après : L’identité nationale consolidée

«Sans la presse, l’Algérie n'ira pas loin». La déclaration est celle du président de la République Abdelmadjid Tebboune, mais le ministre de la Communication a tenu à la rappeler, hier, devant un parterre de journalistes, au niveau de son département. Quarante cinq ans sont passés sur les évènements du 20 avril 1980, appelés communément Printemps berbère, « Tafsut imazighene », en Tamazight, tant ils ont permis, des années plus tard, à donner à la culture et langue amazighes, un cachet national et officiel dans la Constitution du pays. Le Printemps amazigh est resté depuis un repère et catalyseur incontestables de toutes les luttes qui ont été menées pour la reconnaissance de la culture et la langue amazighes comme un des éléments important de l'identité nationale. Plus de quatre décennies de lutte pacifique de générations de militants, plusieurs acquis ont été arrachés au profit de cette culture millénaire, dont le plus important est la reconnaissance de Tamazight comme langue nationale et officielle dans la Constitution du pays et son introduction progressive dans le système scolaire. En plus de son officialisation et de son enseignement dans les établissements scolaires de la République, Tamazight a fait son introduction dans plusieurs institutions nationales, à l'instar des ministères, des administrations publiques, et bénéficie d'un grand intérêt des pouvoirs publics qui œuvrent depuis plusieurs années à la généralisation graduelle de son enseignement et sa promotion dans tous les domaines. Si El Hachemi Assad, secrétaire général du Haut Commissariat à l'Amazighité (HCA), une institution relevant de la Présidence de la République, créée en 1995, rappelle à chacune de ses déclarations « les nombreux acquis de l'Amazighité dans notre pays ». Ces acquis visibles se sont concrétisés dans un état d'esprit de patriotisme, de détermination et de sérénité et s'orientent définitivement vers la réflexion, la recherche et la production littéraire, scientifique, culturelle et artistique », avait-il assuré lors d’une de ses visites de travail dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Près d'un demi-million d'élèves dans les trois paliers de l'enseignement étudient la langue tamazight à travers plus d’une quarantaine de wilayas du pays. Yennayer, jour de l'an amazigh, est reconnu comme journée nationale fériée, chômée et payée, et il est célébré dans la communion à travers tout le territoire national. Tous ces acquis sont le fruit de plusieurs années de luttes pacifiques, et loin du chauvinisme, qui ont été menées par des militants sincères et patriotes qui ont tout le temps insisté avançant que Tamazight n'est pas un facteur de division mais bien au contraire elle est et demeurera éternellement le ciment fort de l'union du peuple algérien et de l'unité de son territoire.

B. A.

Multimedia