Conseil des ministres, l’Etat gâte les familles algériennes à l’occasion de l’aïd-el-Adha : Des moutons à 40 000 DA

Cette décision a été prise, hier, par le Président de la République lors de la réunion du Conseil des ministres.
Cette décision a été prise, hier, par le Président de la République lors de la réunion du Conseil des ministres.
  • Cette décision a été prise, hier, par le Président de la République lors de la réunion du Conseil des ministres.

Le prix unitaire des moutons importés, à l’occasion de l’Aïd-El-Adha, sera de 40.000 DA. La nouvelle, sitôt annoncée, a fait le tour de tous les foyers algériens, à travers les réseaux sociaux. 

Le président de la République aura donc tenu son engagement : les familles algériennes, qui bénéficieront du million de moutons importés, pourront satisfaire au rituel du sacrifice à un prix très abordable. Il n’y a qu’à se rappeler des prix des moutons pratiqués l’année dernière pour prendre conscience du cauchemar d’où les Algériens reviennent : un agneau de six mois, pesant pas plus de 35 kg vivant (soit une carcasse de viande d’environ 18 kg), était cédé à 50.000 DA au minimum et à 60.000 DA en moyenne. Les prix des moutons, quant à eux, tutoyaient les sommets : de 70.000 DA jusqu’à 120.000 DA. Autant dire qu’acheter un mouton pour l’Aïd-El-Adha, jadis à la portée des citoyens de classe moyenne, était devenu un projet auquel il fallait réfléchir à deux fois, sinon plus, et auquel de nombreuses familles ont dû renoncer, la mort dans l’âme. Soucieux, comme à son habitude, de respecter le caractère social de l’Etat algérien, M. Tebboune s’était engagé à briser la spirale de la surenchère sur les prix des moutons afin de les rendre à la portée du citoyen au revenu moyen, en attendant la concrétisation de la nouvelle politique agricole qu’il a lancée et qui fait de la modernisation de l’élevage ovin et bovin une priorité. D’où la décision, prise durant le mois de Ramadhan, soit près de trois mois avant l’Aïd-El-Adha, d’importer un million de moutons. En somme, il a pris le bélier par les cornes. A supposer que, dans le pire des cas, la carcasse de viande extraite d’un mouton importé pèse 20 kg, cela reviendrait à une moyenne de 2.000 DA le kg, sachant qu’actuellement, le kilogramme de viande ovine coûte, au minimum, 2.500 DA. C’est presque gratuit. Plus même : en fixant le prix du mouton importé à 40.000 DA, c’est toute la chaîne de valeur de la production ovine locale qui sera impactée. En effet, en vertu de la loi de l’offre et de la demande, la mise sur le marché d’un nombre aussi important de moutons, à ce prix-là, ne manquera pas de faire baisser ostensiblement le prix du mouton local. Ainsi, même les familles qui n’auront pas eu la chance d’acquérir un mouton importé auront la possibilité d’acheter un mouton local à un prix raisonnable, du moins bien plus bas que les prix pratiqués l’année dernière. C’est l’impitoyable effet dominos : un prix d’appel attrayant se répercute inévitablement sur les prix de la concurrence. Autre enseignement à tirer de la décision du Conseil des ministres : l’engagement d’importer un million de moutons est parti pour être bel et bien tenu. En effet, le fait qu’on en arrive à fixer le prix d’un produit est annonciateur de la disponibilité dudit produit. Les premiers arrivages de dimanche indiquent que les modalités d’acquisition et de paiement ont été menés à terme et que la machine de la livraison s’est mise en branle. Pas moins de 9 ports commerciaux, répartis sur tout le littoral algérien, sont mobilisés pour accueillir, sur six semaines, des dizaines de navires et leurs cargaisons de moutons. Pour l’Etat algérien, les préparatifs pour l’Aïd battent déjà leur plein.

F. A.

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Le premier navire avec 15 000 moutons est arrivé à bon port : L’engagement du président mis en œuvre

Vers les coups de 2h30 du matin, durant la nuit du samedi à dimanche, le navire intitulé ‘‘Apus’’, avec 15.000 moutons à son bord, a accosté au port d’Alger. Ce premier chargement bien arrivé en provenance de la Roumanie, déchargé dans de bonnes conditions, avant d’être acheminé, ensuite, aux sites dédiés à la mise en quarantaine, a annoncé le début de l’opération d’importation des moutons de l’Aïd. Cette dernière se poursuivra durant les jours à venir. En application des instructions du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, tous les moyens humains et matériels ont été mobilisés au niveau du port d’Alger afin d’assurer le bon déroulement du débarquement de cette première cargaison. Présent sur les lieux, en collaboration avec tous les responsables concernés représentant les divers secteurs, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Hamid Bensaâd, a déjà fait des déclarations rassurantes au profit des citoyens. « Comme premier lot, nous allons recevoir plus de 500.000 têtes de moutons à partir de la Roumanie. Donc, et pour garantir une répartition équitable de ces bêtes, qui concernera toutes les wilayas du pays, nous avons déjà désigné 9 ports stratégiques, bien équipés et partagés sur tout le littoral national pour leur réception » a-t-il souligné. Et d’ajouter « Cela nous facilite l’organisation des diverses étapes de cette opération d’envergure, à l’image de la mobilisation de camions transporteurs et des mesures de contrôle (une mise en quarantaine de plus de 5 jours est obligatoire), ce qui nous permet de protéger le consommateur ». Concernant les prix des moutons, ils ont été fixés, hier soir, lors du Conseil des ministres. En effet, la proposition du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, de vendre ces moutons importés à 40.000 DA, comme prix national unifié, a été maintenue. Avec le début de la réalisation de cette campagne, il est aussi essentiel de mentionner que cette opération n’a pas pour but de casser la volonté des éleveurs algériens, ni de briser l’énorme travail qu’ils effectuent, auquel, les hautes autorités du pays, accordent toute l’attention nécessaire, et ce dans le cadre des diverses formes d’appui et de soutien octroyés aux agriculteurs. Bien au contraire, il s’agit d’une décision sage prise par le Chef de l’Etat, visant plusieurs objectifs à la fois. Elle permet, entre autres, de préserver le cheptel local au moment où le monde connaît de grandes transformations météorologiques, telles que la sécheresse et le changement climatique. Ces dernières ont fortement impacté de multiples filières agricoles, engendrant de lourdes conséquences, à l’instar de la pauvreté des pâturages. Cela signifie que l’importation de moutons donnera la possibilité aux éleveurs de mieux gérer leurs richesses ovines en attendant des jours meilleurs. Aussi, et devant cette situation qui a, auparavant, provoqué une hausse des prix des moutons, l’importation constitue une alternative pour stabiliser le marché local d’ovins. Les citoyens peuvent, à l’occasion de cette fête d’Aïd al-Adha, acheter des moutons à des prix raisonnables. Dans ce contexte, les citoyens ont fortement apprécié la décision des hautes autorités du pays, qui n’épargnent aucun effort dans le but d’assurer le confort des citoyens, toutes couches sociales confondues. L’inscription déjà de milliers d’employés sur les listes des personnes désirant acquérir ces moutons importées, en est la meilleure preuve.

Z. D.

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