Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelali Hassani Cherif, a appelé au renforcement de la cohésion nationale et à la consolidation du front interne, afin de faire face aux mutations internationales en cours.
Invité hier à notre forum pour expliquer les prises de position du Mouvement par rapport aux questions brulantes qui impactent le pays, le président du MSP insiste et souligne la contribution de ce parti à la défense de la patrie et de ses constantes, à travers la mise en œuvre de programmes et la proposition de solutions allant dans le sens de l’intérêt de l’Algérie. «Nous aurons besoin de renforcer la cohésion nationale et de consolider le front interne pour anticiper toutes les mutations et en tirer profit en faveur de notre pays, de notre économie et de notre stabilité, à même de lui permettre de jouer un rôle axial dans la région et de par le monde», affrme M. Abdelali Hassani Cherif. Le président du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) insiste sur l’importance de la vigilance et la mobilisation pour «contrecarrer les complots ciblant l’Algérie». Il appelle à l’émergence d’un bloc national et d’un consensus se chargeant de la préservation et de la stabilité de l’Algérie.
Dans le même sens, notre invité relève la nécessité de reconsidérer l'action partisane et le rôle de la classe politique dans «la défense des constantes, la préservation du pays et le renforcement du front intérieur». Pour le chef du mouvement islamiste, l’effort national se doit d’être concentré sur le consensus national surtout face au monde en proie, selon lui, à des «changements de tous les instants. «Si nous ne nous y adaptons pas, nous connaitrons inévitablement des problèmes inextricables», avertit M. Hassani-Chérif, Une situation qui nécessite, pour lui, «des efforts concertés de la classe politique au sein d’un partenariat politique efficace». L’invité du forum précise que l’appel de son parti pour un partenariat politique ne signifie en rien sa désintégration. «Notre souci, à travers notre appel à un partenariat politique, est d’aider le pays à faire face aux nombreux défis, aussi bien internes qu’externes auxquels il est confronté».
L’élection présidentielle parmi priorités du parti
Abordant les prochaines élections présidentielles, M. Hassani affirme que ce sont les structures du parti, le bureau politique et le madjlis echoura qui décident de l’éventuelle participation du parti et de la présentation d’un candidat. Dans tous les cas le président du parti assure que le parti a intégré les prochaines échéances électorales parmi ses priorités et rappelle que, depuis 1995, le MSP était présent à tous les rendez-vous électoraux. A la question de savoir si le parti est prêt à renouveler l’expérience d’intégrer le gouvernement si la proposition lui est faite, M. Hassani explique que l’orientation du parti est d’aller vers un partenariat politique et d’appliquer le programme du MSP, «car appliquer un programme qui n’est pas le notre nous exempte de toute responsabilité en cas d’échec, c’est ce qui a changé notre vision, notre conviction est d’aller vers une alliance conditionnée par un partenariat politique», indique-t-il. Ce partenariat politique, auquel appelle le MSP, est une nouvelle démarche adoptée par la nouvelle direction du Mouvement, issue de dernier congrès, dans la perspective de participer au staff gouvernemental.
«Les entretiens avec le Président empreints de franchise»
Evoquant les audiences que le responsable du MSP a eues avec le Président de la République, il précse que ces dernières s’inscrivent dans le cadre de la démarche axée sur la concertation et le dialogue avec les partis politiques et les personnalités nationales, «une démarche à saluer car nous faisons peut-être partie des rares pays qui adoptent cette tradition politique moderne dans les relation avec les partis d’opposition». Qualifiant ces entretiens, l’invité du forum estime que «ces rencontres avec le Président de la République ont été marquées par la franchise et ont permis d’aborder les questions nationales, régionales et internationales en rapport avec la sécurité et la stabilité du pays». M. Hassani révéle, par ailleurs, que les discussions avec le Président ont porté également sur «les moyens de maintenir le soutien algérien à la cause palestinienne, ainsi que sur la responsabilité et le rôle régiona actifs de l’Algérie, dans ce dossier sensible et complexe». Et d’ajouter : «Nous avons également abordé le dossier économique et social, ainsi que les mesures nécessaires pour parvenir à un consensus national et à une vision de développement viable qui assure la stabilité et la prospérité». En réponse a une question sur l’absence des partis politiques sur le terrain et leur remplacement par la dynamique de la société civile, le numéro 1 du MSP estime que, quelle que soit leur efficacité, les représentants de la societé civile ne remplaceront en aucune manière ceux des formations politique et que le débat politique et toutes les tentatives qui vont dans ce sens ne seront jamais efficaces ; de son avs, la comparaison n’a pas lieu d’être.
Sur le volet économique, le président du MSP pense que la situation économique actuelle et la fragilité sociale enregistrée sont liées aux préssions et aux tensions dans le monde. «L’inflation, la détérioration du pouvoir d’achat et la situation socioprofessionnelle des Algériens est affectée par ce qui se passe sur les marchés internationaux. Pour lui , il faut mettre en place une économie génératrice de richesse, avec des retombées positives sur l’ensemble de la société». Et souligner que «le MSP contribuera activement à la préservation des intérêts nationaux en mettant en œuvre des programmes concrets et en présentant des solutions adaptées». M. Hassani Cherif a mis en avant l’importance d’»une stratégie économique proactive, tournée vers des partenariats fructueux». Sur un autre chapitre, le président du MSP appelle à la révision de la loi sur les commune et à libéralisaton des initiatives des collectivités locales pour leur donner plus de prérogatives.
Farida Larbi
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Soutien indéfectible au peuple palestinien :
«L’Algérie ne traitera jamais avec l’entité sioniste»
Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Abdelali Hassani Cherif, a mis fortement l’accent, hier dans le cadre de notre Forum, sur l’action diplomatique de notre pays pour être en phase avec un environnement international en pleines mutations, où se dessine, à grands traits, les contours d’un monde nouveau imbu de valeurs politiques, économiques et géostratégiques dominées par des attitudes hégémoniques et d’une volonté d’assujettissement à des intérêts sans partage.
Il estime que l’Algérie se doit de s’impliquer dans ce monde en renforçant son rôle, sur les plans régional et international, compte tenu du fait qu’elle dispose de nombreuses potentialités susceptibles de l’autoriser à nourrir cet impératif.
Le conférencier a décrit, avec amertume et avec détails, ce qu’endure le peuple palestinien, dénonçant l’injustice permanente, les crimes de génocide, les déplacements forcés et toutes sortes d’exactions consignées dans les chartes et les accords universels, perpétrés à son encontre par l’entité sioniste.
Ce traitement inhumain dispose d’une bénédiction occidentale, notamment américaine et européenne, ceux-là mêmes qui prétendent défendre les libertés et les droits les plus fondamentaux.
Il n’a pas omis de citer certains Etats arabes qui ont abandonné leur décision et souveraineté au profit d’une entité dont l’objectif est de dominer la sphère arabo-musulmane.
L’Algérie, un allié sûr et actif
Nous sommes convaincus que l’Algérie a un rôle effectif à jouer en faveur du peuple palestinien, en sa qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité, de son appartenance à l’Union Africaine et dans d’autres fora internationaux.
Néanmoins, cette implication a besoin d’un soutien populaire, pour faire triompher la question palestinienne.
Il a salué les diverses décisions de notre pays concernant la question palestinienne, qui sont soumises au Conseil de sécurité, et appelé à une poursuite continuelle et persévérante des efforts qu’il déploie, avec un esprit vigilant.
Ce qui s’est produit depuis le 7 octobre 2023 a profondément bouleversé l’opinion publique internationale. Toutes les capitales européennes vivent au rythme des manifestations et des revendications portant sur l’arrêt de la guerre, stigmatisant le siège du peuple palestinien aussi, nous sommes favorables à n’importe quelle initiative susceptible d’alléger les souffrances des Palestiniens, a-t-il indiqué.
La mobilisation populaire, un renfort de taille
L’expression populaire conforte la position officielle de l’Algérie et sa souveraineté ; elle est essentielle pour la décision nationale, qui est une et indivisible, à tous points de vue.
Le MSP soutient l’Algérie dans son projet de résolution déposé au niveau du Conseil de sécurité, la décision de l’UA, empêchant l’entité sioniste de siéger en son sein, ainsi que dans différents espaces internationaux. Il a jugé pertinente la position ferme et permanente de notre pays, si nécessaire au moment où des plans sont échafaudés pour vider de leur contenu, les acquis de la résistance palestinienne. L’Algérie ne fera pas partie des Etats qui ont normalisé leurs relations avec l’entité sioniste, a-il- réitéré et cette volonté requiert un resserrement des rangs, un consensus. Abdelali Hassani, a, dans son exposé au sujet de la scène arabe et régionale, évoqué les tensions suscitées par certaines parties au niveau de nos frontières, attisées pour cause d’accaparement des richesses et de positionnement sur le continent africain.
Ce qui se produit sur nos frontières ouest, la part prise par le Makhzen pour faire de la région une zone d’influence au service de forces étrangères, avec sa colonisation du Sahara occidental, dans son processus de normalisation avec l’entité sioniste, sont des signes, les plus évidents et les plus notoires, d’une complicité nocive à notre égard.
Aussi, l’Algérie s’efforce de riposter contre des plans destinés à maintenir la région dans le giron de ceux qui veulent imposer leur diktat, affirme-t-il.
M. B.
