
La fraude électorale sera combattue avec tous les moyens et de nouvelles dispositions sont contenues dans le projet de révision de la loi portant régime électoral à cet effet, indique Me Farouk Ksentini.
Joint par téléphone, l’avocat fait savoir que les élections étaient caractérisées par la fraude et il considère qu’avec les nouvelles dispositions du projet de révision de la loi, il y aura plus de transparence. «Dans ces conditions, les élections seront sincères et transparentes. C’est d’ailleurs le but recherché par ce texte qui va assainir définitivement la vie politique de notre pays», souligne-t-il.
Il souligne que «les dispositions nécessaires ont été prises de manière à ce que le financement des campagnes électorales doit strictement défini est limité en vue d’assurer un meilleur contrôle et une traçabilité des financements. Je crois que les dispositions de cette nouvelle loi vont conforter comme il se doit la démocratie, à commencer par le vote. Un vote sincère, sans fraude pour accomplir un pas extrêmement important dans la direction que nous souhaitons», assure-t-il.
Me Ksentini salue par ailleurs les nouvelles mesures encourageant les jeunes à s’engager dans la compétition électorale. «Conformément à ce projet de révision de la loi électorale, les jeunes candidats libres couvriront exceptionnellement 50 % des dépenses de leur campagne électorale. Ce sont des mesures prises pour les aider», se félicite-t-il, ajoutant que céder le flambeau à la nouvelle génération doit se préparer en donnant la possibilité aux jeunes de s’exprimer.
Selon lui, le progrès social démocratique ne se définit que par la transmission du flambeau d’une génération à une autre, soulignant que dans le projet, des dispositions sont prises et toutes les facettes ont été examinées.
«Le projet est valable et je le dis sans la moindre complaisance. En tant que citoyen, je souhaite que ce texte soit adopté pour assainir définitivement l’exercice électoral et passer à l’exercice de la démocratie réelle», relève l’avocat.
De son côté, le spécialiste en droit constitutionnel, Amar Rekhila, indique que le projet de loi comporte une nouveauté en adoptant la liste ouverte. «Ce texte stipule dans sont article 167 que les membres de l'APC et de l'APW sont élus pour un mandat de cinq ans au scrutin proportionnel sur liste ouverte et par vote préférentiel, sans panachage. C’est un acquis qui donne la possibilité à l'électeur d’élire le candidat de son choix», explique-t-il.
Le projet exige que le classement des résultats doit se faire sur la base du quotient électoral qui est déterminé en fonction des voix exprimés aux élections sur le nombre de sièges à pourvoir. Pour le spécialiste en droit constitutionnel, tant que la liste nominative classe les candidats en fonction du nombre de voix obtenus, ceci pose une problématique pour les listes qui n'obtiennent pas le quotient électoral et qui seront exclus des résultats.
«Ceci sera suivi par la division des sièges sur le nombre de voix exprimées, alors que le reste des voix seront accordées aux listes qui n'ont pas obtenu le quotient électoral. C’est une opération consensuelle dans une tentative de représentativité de la minorité», note-t-il.
Rekhila souligne que les partis seront désormais obligés, au même titre que les listes des indépendants, d'obtenir des signatures des électeurs, sauf pour les partis qui ont des sièges dans les conseils élus. Il affirme que le projet de loi permettra de mettre fin à certaines pratiques, notamment au sujet des têtes de liste qui seront dépassées.
Il juge nécessaire de démocratiser l’exercice partisan à travers des élections au sein même des partis politiques (des primaires) pour élire leurs candidats, ce qui permettrait aux compétences au niveau des formations politiques de s’affirmer et de postuler en tant que candidats crédibles.
Kamélia Hadjib