
«Judicieuse et très remarquable». C'est en ces termes que l'avocat Farouk Ksentini a qualifié la décision du président Tebboune qui a ordonné, en réunion du conseil des ministres, la révision du projet de loi relatif au rassemblement pour le renforcement de l'unité nationale, en limitant la catégorie des bénéficiaires à ceux qui se sont rendus après l'expiration de la loi sur la concorde civile. Au sujet du projet de loi qui sera donc enrichi par un texte complémentaire, notre interlocuteur a précisé que son élaboration s’inscrit en conformité avec l'esprit et la philosophie du processus de réconciliation nationale. Une philosophie qui conforte, a-t-il expliqué «le principe de rassembler le maximum de personnes pour les faire bénéficier des dispositions de clémence et de réconciliation nationale». «Pour y arriver, a ajouté Me Ksentini, le président de la République n'a pas hésité à allonger les délais pour ceux qui se sont rendus mais qui ne se sont pas présentés à temps, c'est-à-dire avant l'expiration des délais sur la concorde civile». Il se dit ainsi convaincu que «cette directive du chef de l'État aura pour effet d'éteindre définitivement la braise qui s'était allumée à l'occasion de la décennie noire et dont l'Algérie veut se défaire à jamais». Sur sa lancée, le président de l'ex-Commission nationale de protection et de promotion des droits de l'homme ( CNPPDH) a aussi estimé que le processus de réconciliation nationale constitue «cet événement aussi important que l'est celui du 1er Novembre 1945 ayant permis à l'Algérie de s'émanciper du joug du colonialisme et de recouvrer sa souveraineté». «Si le 1er Novembre 1954 et le révolution qui s'en est suivie ont consacré l'indépendance de l'Algérie, la réconciliation nationale, quant à elle, nous a ramené la paix civile qui est aussi importante que l'indépendance», a-t-il expliqué. Autrement dit, a insisté Me Ksentini, le processus de réconciliation nationale mérite d'être glorifier, au vu de son impact crucial sur la vie de la nation et aussi tenant compte du fait qu'il ne pouvait y avoir de développement sans la paix civile. Pour revenir au projet de loi relatif au rassemblement pour le renforcement de l'unité nationale, celui-ci tient compte, rappelle-t-on, des différentes étapes de la réconciliation nationale qu'a connue notre pays, à commencer par les mesures de clémence, de concorde civile et jusqu'à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le projet de texte propose aussi de renouveler, à l'occasion de la commémoration du 60e anniversaire de l'indépendance nationale, les valeurs de tolérance et de privilégier l'approche du dialogue national en incarnant une initiative visant à ouvrir de nouveaux horizons à la réconciliation nationale. Le projet de loi s'inscrit en outre dans le cadre des réformes pour l'instauration de l'Algérie nouvelle et la concrétisation de la vision de M. Abdelmadjid Tebboune qui est un président rassembleur, qui s’est toujours nourri du débat qui agite la société, avec une main tendue en permanence à tous, sauf à ceux qui ont franchi les lignes rouges et qui qui ont largué les amarres avec leur patrie.
Karim Aoudia