
L’Association Machaal Echahid, en coordination avec le journal El Moudjahid et le musée national du Moudjahid, a rendu hommage, hier, à une grande figure de la lutte de Libération, Abane Ramdane, et ce, en présence du médiateur de la République, M. Karim Younès,
Les intervenants ont mis en exergue, outre les qualités d’organisateur, l’engagement patriotique de ce militant, le rôle de l’information révolutionnaire dans la confrontation avec la propagande coloniale.
Azzedine Boukena a souligné l’engagement d’Abane Ramdane au sein du mouvement national, relevant l’esprit de décision, la sincérité et le sens très aigu de l’unité nationale qui caractérisaient l’architecte du Congrès de la Soummam. Ahmed Adimi a rappelé que la question de l’information a, d’emblée, été prise en charge par le FLN dès le déclenchement de la Révolution. Des textes le prouvent, notamment la Proclamation du Premier Novembre 1954, la Plate-forme de la Soummam a reflété le vrai visage de la lutte de Libération face aux entreprises de désinformation orchestrées par la presse coloniale et le pouvoir français. L’orateur a fait un rapprochement très étroit entre la déclaration du Premier Novembre et la doctrine d’Harold Lasswell, célèbre communicateur américain et politiste du début du XXe siècle. L’acte d’informer, de sensibiliser et de mobiliser le peuple algérien se faisait également par le truchement de lettres, tracts et journaux publiés par la direction du FLN. A ce propos, l’intervenant a particulièrement mis en exergue, le rôle éminent qu’a joué El Moudjahid, organe central de la Révolution. Selon Monique Gadant, historienne, auteure du Nationalisme algérien et les femmes, ce journal a pu contrer efficacement, la propagande coloniale. Ahmed Adimi a mis l’accent sur l’impact appréciable des radios du FLN, rendant, à cette occasion, hommage au regretté Aïssa Messaoudi qui, à travers les ondes, a galvanisé les combattants et le peuple algériens. Enfin, il a mis en relief l’action des commissaires politiques du FLN en matière de conscientisation et de sensibilisation des Algériens sur la justesse de la cause nationale et battu en brèche les mensonges que colportaient les médias coloniaux.
Fanon, Abane, au service
de la Révolution
Amar Belkhodja a fait un parallèle édifiant entre Frantz Fanon et Abane Ramdane, deux grands esprits qui se sont rencontrés pour se mettre au service de la Révolution.
Abane a donné un souffle incontestable à la lutte de Libération, animé par un puissant sentiment patriotique. S’il avait vécu, il aurait été indéniablement l’un des bâtisseurs les plus importants de l’Etat algérien indépendant, a-t-il affirmé, invitant les historiens à étudier la pensée de ce révolutionnaire à travers les tracts, cette information de l’urgence et véritable média du pauvre. Abane s’attela à cette tâche avec beaucoup d’attention et de pertinence. Le conférencier a affirmé qu’il y avait dans l’ouvrage de Fanon, Les Damnés de la terre, une grande part de l’esprit d’Abane. Face à la violence coloniale, il fallait opposer la violence légitime de la Révolution. Dans son exposé, il a évoqué le concours précieux de l’abbé Alfred Bérenguer, dans sa riposte en faveur de la cause nationale contre la propagande qu’avait concoctée André Malraux en direction des pays d’Amérique latine pour les amener à discréditer le juste combat du FLN. Mohamed Ghafir, membre de la fédération de France du FLN a présenté des documents faisant part des instructions et des directives d’Abane Ramdane aux responsables de cette fédération qui a porté la guerre au cœur même de la France. Enfin, Aïssa Kasmi, ancien cadre de la sûreté nationale, a souligné la valeur militante d’Abane, citant le livre de Mabrouk Belhocine Le Courrier Alger-Le Caire : 1954-1956.
L’unanimité s’est faite pour une plus grande action de vulgarisation de notre histoire des plus nécessaires au regard des actes de déformation et de falsification qui s’accomplissent au nom d’un révisionnisme malveillant programmé outre-mer.
Mohamed B.