Inondations meurtrières d’Asfi : les rapports accablants des ONG marocaines

Au moins 47 personnes ont perdu la vie dans les inondations violentes qui ont frappé la ville d’Asfi, sur la côte atlantique marocaine.

Le bilan communiqué par l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), incluant des femmes et des enfants, reste provisoire, a rapporté l’APS. Selon des données et témoignages recueillis sur place par la section Marrakech-Asfi, plusieurs habitants sont toujours portés disparus, tandis que de nombreux blessés souffrent de traumatismes graves. L’AMDH dénonce également des opérations de secours «menées dans de nombreux cas avec des moyens rudimentaires et des capacités quasi inexistantes», en l’absence de services spécialisés d’intervention, soulignent les mêmes sources. Cette défaillance aurait «contribué à aggraver l’ampleur des pertes humaines», a insisté l’Association. «Ce qui s’est produit ne saurait être réduit à une “catastrophe naturelle”, mais constitue un “scandale documenté”», a affirmé l’ONG, rappelant que des rapports officiels avaient déjà alerté sur les risques d’inondations dans la région. L’organisation pointe un «échec structurel majeur», où se croisent «responsabilités politiques, institutionnelles et économiques». Elle a estimé que cette tragédie représente une violation flagrante de plusieurs droits fondamentaux, notamment le droit à la vie et à un logement décent, tels que garantis par les conventions internationales relatives aux droits humains. «Les vies des citoyennes et des citoyens ne sont ni des chiffres dans des rapports officiels ni un spectacle éphémère dans des bulletins vides, mais une responsabilité politique et morale qui exige une reddition de comptes immédiate», a conclu l’AMDH. La Commission démocratique marocaine des droits humains, section régionale d’Asfi, dresse le même constat. Dans un autre communiqué, elle a affirmé que cette catastrophe «a, une nouvelle fois, révélé les dysfonctionnements structurels et la fragilité des infrastructures», mettant à nu l’état «catastrophique» des réseaux d’assainissement et des équipements publics. Elle accuse les autorités chargées de la gestion des affaires locales d’un «mode de gouvernance marqué par la négligence et la marginalisation».

R. I. et agence

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