
À l'occasion du 59e anniversaire de la désignation du premier gouvernement de l'Algérie indépendante, l'association Machaâl Echahid et le journal El Moudjahid ont organisé, mercredi, en collaboration avec le musée du Moudjahid, un hommage au colonel Mohamedi Saïd dit Si Nacer, premier ministre des Moudjahidine de l'Algérie indépendante, en présence d'historiens et d'universitaires.
Cette commémoration, dit le chef de cabinet du ministre des Moudjahidine, constitue une belle opportunité de rendre hommage à ceux qui ont tout donné pour que vive l’Algérie libre et indépendante, rappelant le parcours de ce moudjahid, natif de Larbaâ Nath Irathen, décédé le 5 décembre 1994 à l’âge de 82 ans. «Il a rejoint, dès sa jeunesse, les rangs de l'Étoile nord-africaine, puis du PPA (Parti du peuple algérien). Lors de la Seconde Guerre mondiale, il s'est engagé dans les rangs des forces armées allemandes, pour combattre le colonialisme français et anglais», a noté Abdelhafid Khellaf.
Lors du déclenchement de la Révolution du1er novembre 1954, il a rejoint les maquis de la Wilaya III, pour être un des bras droits de Krim Belkacem.
À l'issue du congrès de la Soummam, il devient colonel et commandant de la Wilaya III, en remplacement du colonel Amirouche. En 1958, il est à la tête du comité d'organisation militaire de l'ALN. Nommé ministre d'État au sein du GPRA, Mohamedi Saïd fut, d'autre part, le premier ministre des Moudjahidine de 1962 à 1964 du premier gouvernement de l'Algérie indépendante. L'historien Kacimi assure que Mohamedi Saïd est un moudjahid de la première heure, ses idées sont proches de celles de Mohamed Bouras, fondateur des Scouts musulmans algériens (SMA).
«Il défendait les valeurs nationalistes et spirituelles. Après le déclenchement de la Révolution, il a joué un grand rôle pour mettre en échec l'opération «Oiseau bleu», avec le montage d'une contre-opération impressionnante. Il a réussi également plusieurs opérations réussies dans la Wilaya III», dit-il. Mohamedi Saïd a souvent insisté sur l'unité des rangs et la coordination entre l'ensemble des wilayas. Par sa personnalité, il a aussi a mis un point d'honneur à affirmer que l'islam et la justice sont le pilier du nationalisme algérien. Pour sa part, Chérif Betroun, compagnon d’armes du moudjahid, a rappelé qu'en 1942, les Allemands l'ont parachuté au-dessus de Tébessa pour organiser une révolution contre la France. «Les Français l'ont arrêté et condamné à mort, en 1944, à 8 ans de prison, qu'il a purgés dans la prison de Tazoult (ex-Lambèse), avant de rejoindre les maquis de Larbaâ Nath Irathen, à sa sortie de prison », ajoute-t-il.
Par ailleurs, le colonel Mohamedi a été envoyé à l'académie des officiers supérieurs du Caire, pour parfaire sa formation militaire. En 1962, il est nommé ministre des Moudjahidine et s’est attelé à la préparation des textes de loi pour mettre en œuvre des pensions au profit des Moudjahidine, avec l'installation d'une commission ad hoc.
«Il avait un amour profond pour les enfants de chouhada, qu’il considérait plus que ses propres enfants.» Enfin, le directeur du musée national du Moudjahid, Mourad Ouznadji, a indiqué que le colonel Mohamedi Saïd était connu pour son engagement en faveur de l'indépendance de l’Algérie, en y rappelant ses principaux faits d'armes.
Sami Kaidi