La BAD a qualifié ce projet de ligne ferroviaire Alger-Tamanrasset comme « stratégique », renforçant la connectivité territoriale et soutenant l’intégration régionale.
Ce mégaprojet de ligne ferroviaire Nord-Sud, reliant Alger à Tamanrasset, lancé au début de l’année en cours sur décision du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, séduit grandement la Banque africaine de développement (BAD). Après avoir minutieusement examiné sa portée socio-économique au niveau national et continental, la BAD a décidé de débloquer un prêt de 747,32 millions d’euros pour les besoins de financement de la première tranche allant de la wilaya de Laghouat jusqu’à El Meniaa en passant par Ghardaïa sur une distance de 495 km. C’est ce qu’a annoncé cette institution financière panafricaine, le 12 décembre, sur son site officiel. La BAD a qualifié ce projet de ligne ferroviaire Alger-Tamanrasset comme « stratégique », en ce sens qu’il « vise à renforcer la connectivité territoriale, stimuler le développement économique du Sud algérien et soutenir l’intégration régionale ». « Ce projet ferroviaire structurant contribuera à transformer durablement les dynamiques économiques du Sud algérien. Il ouvrira de nouvelles perspectives pour le commerce, l’emploi et la compétitivité des territoires », a déclaré Abdoulkader Dileita, responsable de la Banque africaine de développement en Algérie, tout en exprimant la « fierté » de la BAD d’« accompagner l’Algérie dans la mise en œuvre de ses infrastructures stratégiques. » La BAD a également expliqué que ce projet ferroviaire « contribuera directement » à ses « priorités stratégiques » et « s’inscrit dans le quatrième point cardinal relatif au développement d’infrastructures résilientes et à la valorisation des matières premières ». Cela n’est pas tout, cette institution financière continentale a estimé que ce financement « marque également une étape clé » dans son partenariat avec l’Algérie et « reflète l’ambition partagée d’investir dans des infrastructures modernes, résilientes et au service de la croissance inclusive ». La BAD n’a pas manqué de souligner que cette opération de financement s’inscrit pleinement dans « la vision de transformation nationale portée par le gouvernement algérien, qui considère le développement du réseau ferroviaire comme un levier majeur de diversification économique, de réduction des disparités régionales et de transition vers des modes de transport plus durables ». Lors d’une visite officielle en Algérie en novembre dernier, le président de la BAD, M. Sidi Ould Tah, s’est félicité du partenariat solide unissant l’institution financière panafricaine et l’Algérie, saluant au passage l’ampleur des grands chantiers structurants engagés par le pays. Dans une déclaration à la presse à l’issue de l’audience que lui a accordée le président de la République, M. Ould Tah a exprimé « l’appréciation du Groupe de la BAD pour le niveau de développement atteint par l’Algérie, ainsi que pour les perspectives prometteuses de transfert de l’expérience algérienne vers d’autres pays africains, notamment dans des domaines clés tels que l’habitat et le dessalement de l’eau de mer ». Il a, en outre, affirmé la disponibilité du Groupe de la BAD à hisser ce partenariat à un niveau encore plus élevé. Cette nouvelle infrastructure ferroviaire figure parmi les projets d’investissement prioritaires de l’Algérie. Elle vise à améliorer la mobilité des voyageurs et le transport des marchandises, tout en contribuant à la réduction des coûts logistiques et à l’optimisation de l’acheminement des productions agricoles et industrielles. Le projet permettra également de soutenir une exploitation durable et intégrée des potentialités économiques des régions sahariennes. Le coût de la ligne ferroviaire Laghouat-Ghardaïa-El Meniaa est estimé à 2,8 milliards de dollars. Elle est la première étape de ce corridor structurant d’environ 2.000 kilomètres, appelé la Transsaharienne ferroviaire, qui va d’Alger à Tamanrasset avant de se prolonger vers le Niger. Un corridor qui doit désenclaver le Sud, ouvrir une nouvelle voie logistique pour les pays du Sahel et permettre la mise en valeur des ressources minières situées au cœur du Sahara. Mais plus encore, il s’inscrit dans une dynamique de valorisation des ressources minières stratégiques qui fourmillent sous les dunes du désert. Ce mégaprojet fait partie du vaste programme d’expansion du réseau ferroviaire lancé ces dernières années par l’Algérie, à l’instar de ligne ferroviaire Bechar-Tindouf-Gara Djebilet ou encore celle reliant Adrar à Timimoun. Un programme qui vise à faire passer la longueur de ce réseau de 4.000 à 10.000 kilomètres d’ici 2030, avec une vision à long terme de l’étendre à 15.000 kilomètres. Un défi d’envergure, bien au-delà d’un simple projet d’infrastructure, qui s’impose comme un enjeu stratégique majeur pour la transformation locale des minerais et l’intégration régionale.
La ligne ferroviaire Laghouat-Ghardaïa-El Meniaa, dont le coût est estimé à 2,8 milliards de dollars, est la première étape d’un corridor structurant d’environ 2.000 kilomètres, appelé la Transsaharienne ferroviaire, qui va d’Alger à Tamanrasset avant de se prolonger vers le Niger.
M. A. O.