64e anniversaire de la bataille d'Issine : «Le sang algérien et libyen s’est mêlé à tout jamais»

Le peuple libyen a soutenu la glorieuse révolution de Novembre 1954 sans rien attendre en retour. Ph. Wafa
Le peuple libyen a soutenu la glorieuse révolution de Novembre 1954 sans rien attendre en retour. Ph. Wafa

À l'occasion du 64e anniversaire de la bataille d'Issine, l'association Machaâl Echahid, en partenariat avec le Conseil consultatif de l'Union du Maghreb arabe (UMA), a organisé, samedi, à Alger, une conférence historique sur cet événement.

Le Secrétaire général du conseil consultatif de l'UMA a indiqué que cette rencontre remémore cette étape historique mais également rappelle la solidarité du peuple libyen avec le combat libérateur des Algériens. «Ce peuple frère vit, actuellement, une période difficile de son histoire qui nécessite qu'on le soutienne comme il nous a soutenus durant notre glorieuse révolution, car les relations entre les deux pays sont profondes et remontent à très loin», a affirmé Said Mokadem.
«Lors de la bataille d'Issine, les chouhada algériens et libyens sont tombés ensemble au champ d'honneur contre l'abject colonialisme». Durant le long combat pour le recouvrement de l'indépendance, la Libye a soutenu de diverses manières l'Armée de libération nationale (ALN)», ajoutera-t-il.
Commentant les derniers événements en Libye, Said Mokadem a salué le travail actif et constant de l'Etat algérien qui n'a ménagé aucun effort pour rapprocher les frères libyens, mettre un terme à leurs divergences et préserver la nation sœur contre toute atteinte à sa stabilité, son intégrité et sa souveraineté. De son côté, Salah Boucha, représentant du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, est revenu sur le déroulement de la bataille stratégique d'Issine qui avait, entre autres objectifs, de desserrer l'étau sur le Nord du pays.
«La bataille d'issine a permis d'ouvrir une nouvelle route pour faire passer les armes au profit de l'ALN. La majorité de l'armement transitait par la Tunisie et il fallait rapidement ouvrir une nouvelle voie». Les moudjahidine avaient décidé, en représailles contre les forces coloniales qui empêchaient la libre circulation avec la Libye, d'attaquer le 3 octobre 1957 plusieurs camions de ravitaillement de l’armée coloniale.
« Le 5 octobre, les Français ont bombardé la ville d'Issine de la localité du Ghat avec une barbarie inégalée. En réponse à l'attaque, le Roi Senouci de Libye a chargé son ministre des Affaires étrangères de protester auprès des Nations unies et d'exiger l'inscription de la question algérienne à l’ordre du jour de l’AG de l’ONU».
Boucha a rappelé que le peuple libyen a soutenu la glorieuse révolution de Novembre 1954 sans rien attendre en retour.
«Nos relations avec la Libye ont toujours été empreintes d’une profonde amitié et de respect mutuel. L'Algérie soutiendra donc avec vigueur la préservation de l'intégrité territoriale de cette nation sœur», dira-t-il.
L’intervenant a, par ailleurs, indiqué que le Président Tebboune a régulièrement insisté sur le fait que l'intégrité de la Libye et la préservation de ses institutions sont une ligne rouge pour l'Algérie.
L'historien Larbi Zoubeiri dira que sans Histoire on ne peut avoir d'avenir. «Il est impérieux de transmettre cet événement héroïque de notre histoire aux générations montantes, Libyens et Algériens partagent une histoire commune et un combat commun contre l'oppression coloniale».
Prenant la parole, le président du Conseil national des droits de l'homme Bouzid Lazhari a affirmé que ce pays frère subit depuis plus de 10 ans une agression des forces impérialistes d'une violence inouïe.
«Notre sécurité nationale est liée à la sécurité et à l'unité de la Libye. L'Algérie fera bénéficier les frères libyens de son expérience en termes de réconciliation nationale et de dialogue pour préserver ce pays et sa cohésion». Le moudjahid si Abdallah Debagh, qui a participé à la bataille, a rappelé que le peuple libyen a soutenu corps et âme la révolution de Novembre et permis de répondre à De gaulle qui voulait séparer le Nord de l'Algérie de son Sud.
Enfin, l'historien Mohamed Lahcen Zeghidi a rappelé que la Libye a abrité une base arrière de l'ALN qui a permis de soutenir durablement la Révolution.
«Issine était également une réponse à la France qui prétendait que la Révolution n'était située que dans le Nord du pays. Nous appelons à une réconciliation nationale complète et totale sans aucune exclusion, entre Libyens, en vue de préserver la stabilité, la cohésion, et la sécurité nationale de leur pays».
Sami Kaidi

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