À l'occasion de la célébration de la journée nationale de la diplomatie algérienne et du 50e anniversaire de la journée de l’unité de la République arabe sahraouie démocratique, le quotidien El Moudjahid, en coordination avec l'association Machaâl Echahid, a organisé, hier, un Forum de la mémoire portant sur «Le soutien de la diplomatie algérienne aux mouvements de libération, le Front Polisario en modèle».
S’exprimant à cette occasion, l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Khatri Addouh Khatri, a fait savoir que le peuple sahraoui a eu, des décennies durant, à constater de visu la constance de la diplomatie algérienne fondée sur des principes enracinés et bien ancrés : ceux du 1er Novembre 1954. «La position algérienne contre toutes les formes d'oppressions et de tyrannies s'inscrit en droite ligne avec le droit international», a-t-il lancé, avant d'ajouter qu'il y a moins de 50 ans, le peuple sahraoui, victime d'un génocide de la part des forces d'occupation marocaines, a trouvé en l'Algérie l'unique porte de sortie pour fuir l'horreur.
La diplomatie algérienne, a-t-il poursuivi, repose sur des valeurs et non sur des calculs, et encore moins sur le deux poids et deux mesures. Mettant à profit cette opportunité, l'ambassadeur a affirmé que la position historique de l'Algérie contre l'oppresseur est une position de principe, qui répond à la politique de bon voisinage et à la défense des victimes de l'injustice. «Voilà près de 50 ans que l'Algérie défend notre cause sur la scène internationale. Feu Houari Boumediène avait déclaré : ‘’Nous n'accepterons jamais qu'un peuple soit égorgé à nos frontières’’», a-t-il soutenu, sous les applaudissements de la salle. Le peuple sahraoui, a précisé encore le diplomate, continue son combat avec la même force et détermination. «La période actuelle est celle de tous les dangers non pas que pour le Sahara occidental occupé, mais pour l'ensemble de la région. En effet, le colon marocain veut, avec ses alliés maléfiques, imposer le fait accompli colonial», a-t-il conclu.
De son côté le président de la commission des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la communauté nationale à l’étranger au Conseil de la nation, Omar Dadi Adoun a assuré que la diplomatie parlementaire algérienne accompagne la diplomatie classique nationale. «Nos parlementaires participent au renforcement des liens entre les peuples et à lutter contre les crises. Et ce, en participant à des sommets régionaux et internationaux, à la création de groupes d'amitié, aux échanges de visite, signature d'accords, etc.» Dadi Adoun a, par la suite, rappelé que les deux chambres du Parlement algérien sont membres de plusieurs Parlements à l'échelle régionale et internationale. Ces espaces constituent, selon lui, des plateformes judicieuses d’échanges d'opinion. «Le Parlement algérien participe activement à chaque edition de la Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco) et à la 4e commission de décolonisation des Nations unies», a-t-il souligné, avant de déclarer, avec émotion, à l’adresse de l'ambassadeur sahraoui : «L'Algérie est aux côtés du combat libérateur du peuple sahraoui. Votre cause est la nôtre et votre indépendance est notre objectif». Pour sa part, le directeur de relations extérieures de l'Assemblée populaire nationale (APN), Chaker Mahfoudi, a mis en exergue le fait que la diplomatie parlementaire est un nouvel instrument de soft power qui a été consacrée par la Constitution de 2020, adoptée par voie référendaire.
«A contrario de la diplomatie classique, la diplomatie parlementaire se singularise par son ouverture et son aspect multilatérale transpartisan», a-t-il expliqué, avant d'ajouter que durant la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954, nos vaillants moudjahidine avaient exercé une forme de diplomatie parlementaire pour faire connaître au monde le noble combat libérateur algérien». La diplomatie parlementaire algérienne joue, a-t-il affirmé, un rôle central dans l'incarnation de cet engagement en faveur des causes justes, à l'instar de la cause sahraouie, en adoptant ce combat et la défense des droits légitimes de son peuple via des plaidoiries dans divers forums régionaux et internationaux. «Le Parlement algérien, représenté par l’Assemblée populaire nationale, continue d’affirmer son engagement ferme et de principe à soutenir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, en organisant et en soutenant des activités de solidarité.
Cet engagement se matérialise à travers un ensemble de mécanismes et d’activités, dont les plus marquants sont : le groupe parlementaire de fraternité et d'amitié algéro-sahraoui, qui regroupe des représentants de divers groupes parlementaires au sein de l'APN», constituant, ainsi, selon lui, le cadre institutionnel permanent et régulateur de la coopération parlementaire bilatérale. Dans ce sillage, a relevé le même intervenant, un protocole de coopération entre l'APN et l'Assemblée sahraouie a été signé et vise à assurer une coordination continue entre les deux organes, à différents niveaux et à contribuer aux échanges de délégations parlementaires avec les sahraouis sur une base permanente et régulière. L'Assemblée populaire nationale a, d'ailleurs, organisé, dans ce même registre, plusieurs séminaires et forums internationaux sur le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. «Les multiples délégations parlementaires algériennes ont tenu à ce que la question sahraouie soit une priorité absolue et ont, par conséquent, toujours tenu à expliquer les dimensions de la cause sahraouie, à clarifier sa nature juridique et politique et à souligner qu’il s’agit d’une question de décolonisation, celle d’un peuple en quête de liberté».
L’importance de l’intégration de la cause sahraouie dans la diplomatie parlementaire algérienne réside, a poursuivi l'orateur, dans le renforcement de sa dimension populaire et l’information de l’opinion publique internationale à son sujet, compte tenu de la représentation populaire dont bénéficie le Parlement. «Cela fait de cette affaire une expression vivante de la solidarité de la nation algérienne, avec toutes ses composantes : gouvernement, peuple et société civile, et lui confère une force symbolique et un soutien diplomatique tangible sur la scène internationale».
L’ambassadeur a affirmé que la position historique de l’Algérie contre l’oppresseur est une position de principe qui répond à la politique de bon voisinage et à la défense des victimes de l’injustice.
S. K.
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Ils ont dit :
Saddek Bougattaya, Ex-président des relations extérieures au sein de l’APN : « La diplomatie Algérienne a toujours joué un rôle clé »
«La diplomatie algérienne a toujours joué un rôle clé dans la politique de non-ingérence et a défendu les causes justes. Il faut dire que la diplomatie algérienne n'est pas fondée sur des privilèges ou des convoitises, mais sur des principes et des objectifs. L'Algérie a joué un rôle important au sein de l'organisation des Nations unies (ONU). Elle est restée fidèle à ses principes et soutient les causes justes à travers le monde, à leur tête les causes palestinienne et sahraouie».
Mahrez Lamari, militant des droits de l’homme : « L’Algérie toujours fidèle à ses principes »
«La diplomatie algérienne renforce sa présence internationale. Fidèle à ses principes de paix, de dialogue et de non-ingérence, l’Algérie joue un rôle actif au sein du Conseil de sécurité de l’ONU et s’engage résolument en faveur des causes justes. En parallèle, elle accorde une attention croissante à la nouvelle génération des diplomates, en l’intégrant pleinement sur la scène internationale.
La diplomatie algérienne poursuit son expansion et affirme sa voix dans les différents forums internationaux. Elle reste fidèle à ses valeurs fondamentales de dialogue, de paix et de non-ingérence, tout en réitérant son engagement à défendre les causes justes, notamment celles de la Palestine et du Sahara occidental. En tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, l'Algérie a contribué activement au traitement des questions soulevées, en défendant les règles du droit international et les résolutions respectueuses de la légalité internationale et en s'appuyant sur les instructions claires du président de la République, qui ont constitué la feuille de route du mandat de l'Algérie au sein de l'organe onusien.»
Djamel Eddine Benabdessalam, président du parti l’Algérie nouvelle : « Le pays s’est distingué par son engagement »
«Depuis l'arrivée du Président Tebboune à la tête de l'État, l’Algérie a brillé sur la scène internationale, en se distinguant par son engagement constant à défendre les principes du droit international et les résolutions de la légalité internationale. La diplomatie algérienne poursuit son expansion et affirme sa voix dans les différents fora internationaux. L’Algérie a veillé, ces dernières années, à marquer sa présence. Sa voix est désormais écoutée et respectée, d’autant qu’elle porte les aspirations des sans voix.»
Propos recueillis par : Zine Eddine Gharbi