Cette réunion qui vise à élaborer un projet d’action en matière de lutte antiterroriste s’est tenue à Alger, les 15 et 16 décembre.
L’Algérie, qui a lutté seule durant près d’une décennie contre l’hydre terroriste, est à la pointe du combat contre ce fléau transnational. Ses actions multiples au niveau régional, continental et international confirment son engagement constant dans la lutte contre ce fléau qui déstabilise toute la région sahélienne. La réunion consultative des experts sur le projet de plan stratégique d’action en matière de lutte antiterroriste, qui s’est tenue à Alger du 15 au 16 décembre, vient confirmer le rôle décisif de l’Algérie dans ce domaine dont elle jouit d’une longue expérience qu’elle a acquise dans la douleur.
Ce n’est nullement le fruit du hasard si le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a été consacré par le Conseil de sécurité des Nations unies comme champion de la lutte contre le terrorisme, en sa qualité de Coordonnateur de l’Union africaine (UA) et de porte-voix du continent africain sur cette question stratégique. Cette consécration est une reconnaissance internationale de son engagement constant et de sa vision claire en matière de sécurité collective africaine. Durant sa présidence du Conseil de sécurité en janvier 2025, l’Algérie a convoqué une réunion de haut niveau, destinée à alerter la communauté internationale sur la situation alarmante engendrée par la propagation rapide et inquiétante du terrorisme en Afrique, notamment dans la région du Sahel central, devenue l’un des principaux foyers de l’extrémisme violent à l’échelle mondiale.
Cette rencontre a permis de recentrer le débat sur la nécessité d’une réponse africaine coordonnée et durable face à une menace transnationale aux ramifications multiples. Les participants ont mis en avant l’importance de l’architecture institutionnelle africaine de lutte contre le terrorisme, dont l’inspiration et les fondements sont profondément ancrés dans l’expérience algérienne. Cette architecture repose sur plusieurs mécanismes continentaux dédiés à la prévention et à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational, tels que le Mécanisme africain de coopération policière (AFRIPOL) et le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), deux structures majeures dont les sièges sont établis à Alger.
L’engagement de l’Algérie s’est également manifesté sur le plan multilatéral, notamment au sein des Nations unies, où l’Algérie a mené un combat de premier plan pour l’assèchement des sources de financement du terrorisme, en plaidant avec force pour la criminalisation du paiement de rançons, considéré comme l’un des principaux leviers de financement des groupes terroristes. Parallèlement, l’Algérie n’a cessé de défendre une approche globale, inclusive et intégrée de la lutte contre le terrorisme, estimant que la réponse strictement sécuritaire, à elle seule, demeure insuffisante. Cette vision prône un traitement en profondeur des causes structurelles de l’extrémisme violent, telles que la pauvreté, les inégalités, l’exclusion sociale, le déficit de gouvernance et l’absence de perspectives économiques.
Fidèle à ses principes de souveraineté et de non-ingérence, l’Algérie a, en outre, fermement rejeté les interventions et les présences militaires étrangères en Afrique et particulièrement au niveau du Sahel, sous couvert de la lutte contre le terrorisme. Dans cette optique, elle a pris l’initiative, dès 2010, de créer le premier mécanisme régional de coordination opérationnelle en matière de lutte antiterroriste, appelé le Comité d’État-major opérationnel conjoint (CEMOC).
En sa qualité de Coordonnateur de l’Union africaine (UA) et de porte-voix du continent africain sur cette question stratégique, le Président Tebboune, a été consacré par le Conseil de sécurité des Nations unies comme champion de la lutte contre le terrorisme.
M. A. O.
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Les experts africains en conclave à Alger
La lutte contre le terrorisme, qui affecte grandement l’Afrique et plus particulièrement le Sahel central, exige une stratégie continentale globale et intégrée. C’est ce qu’ont affirmé, le 16 décembre, les participants à la réunion consultative des experts sur le projet de plan stratégique d’action en matière de lutte antiterroriste. À l’issue des travaux de cette réunion, les experts africains ont, en effet, souligné l’impérieuse nécessité de développer un plan continental global, cohérent et intégré, afin de lutter efficacement contre ce fléau transnational. Dans son discours de clôture, Idriss Mounir Lallali, directeur par intérim du Centre de l’Union africaine pour la lutte contre le terrorisme (CAUCT), a mis en avant le fait que les débats ont permis de souligner une large unanimité autour du plan stratégique global proposé pour la lutte contre le terrorisme.
Ce plan repose sur une approche équilibrée, qui englobe non seulement la prévention et le renforcement de la résilience, mais aussi la sécurité, la coopération juridique et judiciaire, la lutte contre le financement du terrorisme, ainsi qu’une gouvernance institutionnelle renforcée. Les experts ont également insisté sur la nécessité de clarifier les rôles et les responsabilités au sein de l’Architecture de paix et de sécurité africaine (APSA), notamment par un renforcement de la supervision politique par le Conseil de paix et de sécurité (CPS), ainsi que de sa sous-commission chargée de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.
Par ailleurs, un accent particulier a été mis sur la nécessité de renforcer le rôle de coordination et de suivi du CAUCT. Lallali a souligné que le travail accompli lors de cette réunion à Alger constitue une «étape cruciale» dans la mise en œuvre de ce projet ambitieux. Les orientations stratégiques, les améliorations et les perspectives formulées durant cette rencontre serviront de base solide pour finaliser le plan stratégique d’action. Il a, en outre, relevé que le leadership de l’Algérie dans la conduite des efforts africains pour lutter contre le terrorisme reste «incontestable», soulignant que ses actions ont un impact tangible et déterminant dans cette lutte essentielle pour la sécurité du continent.
M. A. O.