La CPI interpellée sur le génocide de Ghaza

La Cour pénale Internationale (CPI) a de nouveau été épinglée sur la lenteur intrigante de ses procédures concernant l’affaire intentée contre les dirigeants sionistes pour crimes de guerre à Ghaza. Le parquet de l’institution judicaire internationale a déposé une demande d’émission de mandats d’arrêts internationaux auprès des juges de la Cour, en mai 2024, contre Benjamin Netanyahou et son ministre de la défense d’alors, Yoav Gallant.
Le 9 septembre dernier, Karim Khan, le procureur de la CPI, a relancé la demande, pressant les juges de « réagir en toute urgence ». Six mois après donc, les mandats d’arrêts ne sont toujours pas délivrés. Mardi, M. Karim Khan a présenté son vingt-huitième rapport sur les activités de son Bureau en Libye, et a demandé l’aide du Conseil de sécurité pour l’arrestation des six « suspects » qui auraient un lien avec « le charnier de Tarhouna », dans l’ouest du pays.
« La CPI n’a rien fait pour trouver les coupables de l’assassinat de M. Kadhafi ni pour punir les militaires occidentaux responsables de la mort de nombreux civils libyens » a dénoncé le représentant de la Fédération de Russie, lors de la même séance, selon le site ONU info, avant de relever que la juridiction empiète sur la souveraineté des Etats. La délégation russe se souvient sans doute que 17 jours ont suffi aux juges du tribunal international pour leur faire délivrer un mandat d’arrêt international contre Vladimir Poutine en mars 2023.
Le représentant de la Libye a de son côté insisté sur le « rôle complémentaire » de la CPI et la nécessaire prééminence des juridictions de son pays sur le dossier. Dans le même élan, il a également décroché des flèches à la juridiction internationale dénonçant le retard mis par la Cour et son procureur à prendre des mesures concrètes à l’encontre des criminels de guerre s’agissant du « crime de génocide » dans la bande de Ghaza. Ce point a également été soulevé par le représentant de l’Algérie. Selon la même source, le représentant de la Chine a, pour sa part, appelé à concevoir la démarche de la CPI selon le principe complémentarité avec les juridictions libyennes.

M. S.

Sur le même thème

Multimedia