
Mourad Slimani
Parallèlement aux tueries aveugles et aux charges criminelles sur les hôpitaux, les Ghazaouis, entassés dans des camps de fortune, restent toujours privés d’aides alimentaires essentielles, d’eau et de moyens de chauffage, alors que leurs tentes cèdent une à une, après plusieurs jours de pluies et de vents violents.
Les tueries à grande échelle perpétrées par les forces sionistes sur la population de Ghaza se poursuivent avec une cadence qui confirme sans appel qu’un plan funeste d’extermination est en marche.
Entre jeudi et vendredi, les informations recoupées indiquent que près de 150 personnes sont tombées en martyres dans différents raids sionistes à travers le territoire de l’enclave palestinienne, avec une prédilection criminelle pour les camps de réfugiés, les hôpitaux et leurs environs.
Les attaques ne font aucune distinction. Les forces sionistes bombardent dans le tas, avec l’intention manifeste de vaincre les dernières résistances des déplacés à demeurer au nord de Ghaza.
Lequel nord est destiné, selon le fameux «plan des généraux», à être vidé de tous ses habitants palestiniens, pour servir de zone d’exclusion militaire, dans un premier temps, avant de lui consacrer un plan de colonisation et d’annexion.
Non assumé officiellement par les autorités sionistes, ledit plan semble, en tout cas, en phase d’application, compte tenu des rapports quotidiens des atrocités qui se commettent sur place. La dernière phase du nettoyage ethnique se concentre, depuis près de deux semaines, sur le démantèlement systématique de ce qui résiste encore du réseau d’hôpitaux, après des mois de siège sur les camps de réfugiés et d’obstruction des voies d’acheminement des aides humanitaires.
Le nord de Ghaza, territoire fantôme
Selon les responsables de la défense civile palestinienne, il ne reste désormais que près de 10.000 personnes dans le nord de la bande de Ghaza, alors qu’il y vivait près de 200.000. Coincés, hier, dans l’hôpital El- Awda, des témoins ont pu contacter les médias, pour faire part de leur terreur face aux menaces d’assauts des chars sionistes. Le danger ne s’arrête pas là, puisque toute tentative de fuite expose son auteur aux tirs de snipers. Ce scénario s’est déjà joué à l’hôpital Kamal-Adwan, la semaine dernière. Après un siège de plusieurs jours et des attaques aux alentours par des robots explosifs, l’hôpital a été envahi par les forces sionistes, ses patients et personnels évacués de force et le feu mis à ses installations. Nombreux médecins et soignants ont été, par ailleurs, arrêtés, dont le directeur de l’hôpital, le docteur Hossam Abu Safiya.
Le sort de ce dernier reste toujours inconnu, même si plusieurs comptes-rendus médiatiques le donnent comme détenu et toujours interrogé.
L’hôpital indonésien, dans le nord de Ghaza, est, pour sa part, concerné par l’acharnement sioniste.
Une opération «militaire» le vise, depuis hier, avec ordre d’évacuation immédiat de ses occupants.
Parallèlement aux tueries aveugles et aux charges criminelles sur les hôpitaux, les Ghazaouis, entassés dans les camps de fortune, restent toujours privés d’aides alimentaires essentielles, d’eau et de moyens de chauffage, alors que leurs tentes cèdent une à une, après plusieurs jours de pluies et de vents violents.
Un lot de sacs de couchage adaptés à l’hiver et devant être acheminé, pour soulager la souffrance de quelque centaines de réfugiés, a été récemment bloqué par les autorités sionistes, assumant de tourner le dos aux appels de la communauté internationale et de pousser encore plus loin les limites de la barbarie.
M. S.