Relance économique : Les 62 propositions de la CAPC

Les répercussions de la crise sanitaire de la Covid-19 sur l’entreprise sont toujours à l’ordre du jour au niveau du débat économique, tant au niveau décisionnel qu’au sein des organisations patronales, qui revendiquent davantage de mesures et de soutien pour sauvegarder l’outil de production et préserver l’emploi.
La Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) œuvre, dans ce sens, pour l’amélioration des conditions de prise en charge des entreprises les plus vulnérables et les plus impactées par cette crise inédite, ainsi qu’en faveur d’un climat des affaires mieux pensé et réfléchi, pour amorcer la relance de la croissance économique du pays sur des bases solides. La CAPC plaide également pour des réformes globales, à court, moyen et long terme, une démarche jugée prioritaire par le président de CAPC, pour asseoir une vision économique durable dans le sillage des recommandations de la conférence nationale sur le plan du gouvernement pour la relance économique, tenue en août dernier sous la présidence du chef de l’État. Dans cette optique, le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen a animé, hier au siège de son organisation, une conférence de presse consacrée à la présentation d’une synthèse des 62 propositions contenues dans un document de 32 pages, intitulé «De l’indispensable réussite du plan de relance économique : Soixante-deux propositions de la Confédération algérienne du patronat citoyen pour un nouveau modèle économique». Les mesures préconisées s’articulent autour de quatre axes, à savoir des «Mesures de relance et de soutien à l’investissement», des «Mesures destinées à réduire l’informel», des «Mesures visant la simplification de l’environnement de l’entreprise et l’amélioration du climat des affaires» et des «Mesures d’organisation économique et d’ordre institutionnel», tel qu’expliqué par le président de la CAPC. Après avoir rendu hommage à la femme algérienne, à l’occasion du 8 mars, M. Mohamed Sami Agli a une fois de plus souligné l’urgence d’accélérer les réformes annoncées par les pouvoirs publics, notamment dans le domaine bancaire et monétaire, mais aussi celui de la fiscalité, en matière d’impositions, ce qui suppose aussi la lutte contre les pratiques bureaucratiques au niveau des établissements financiers, afin de soutenir et d’accompagner les entreprises. Un aspect classé parmi les priorités de la CAPC, fait savoir le conférencier. L’autre point soulevé par l’intervenant a trait à la problématique du marché informel qui «constitue, a-t-il souligné, le plus grand obstacle» pour l’économie nationale. À ce titre, il a insisté sur l’impératif de lutter contre ce phénomène qui représente l’un des «principaux dangers qui menacent notre économie», et la nécessité de trouver les mécanismes qui permettent de canaliser la masse monétaire circulant au niveau de cette sphère, car, a-t-il prévenu, «si cette situation perdure, l’informel se développera davantage». Lors de la présentation de l’étude de la CAPC, devant être transmise aux décideurs, dans le cadre de la contribution à la mise en œuvre du plan national de relance de la croissance socio-économique, M. Sami Agli a également mis en avant le «besoin d’une stabilité juridique, pour protéger les opérateurs économiques». Sur un autre registre, M. Mohamed Sami Agli plaidera en faveur de «l’accompagnement des exportateurs», par des mesures adéquates et concrètes. Il a évoqué, dans le sillage de son intervention, l’importance à accorder à la «sécurité alimentaire du pays», parmi les points retenus dans le document de la CAPC. Le président de la CAPC, qui a fait part d’une «réelle volonté pour le changement», détectée dans le discours du président de la République, a également affirmé que le chef de l’État a une «une vision économique claire». À ce propos, il a insisté sur la restauration de la confiance entre l’État et les opérateurs économiques, «en termes juridiques», pour rassurer ces derniers, à travers la «levée de l’ensemble des contraintes à l’investissement», et en commençant par «acter l’acte d’investir». Par la même occasion, il a mis l’accent sur l’impératif d’associer le patronat dans la réflexion économique, entre autres dans les instances et institutions impliquées dans cette démarche, à l’instar du Conseil de la concurrence. Et de rappeler que «le plan de relance de la croissance constitue l’ultime chance pour la relance de l’économie» du pays, à mettre en œuvre dans les meilleurs délais, «au risque d’hypothéquer plusieurs années de travail». Une démarche qui reste «subordonnée à la mise en œuvre d’une politique déterminée, centrée sur l’entreprise» et qui «postule résolument que c’est l’entreprise qui est la source de la richesse, qui crée des emplois productifs et permanents, et qui contribue à la croissance économique». Ainsi, la CAPC «milite pour cette démarche nouvelle visant un retour à la croissance à des niveaux entre 8 à 10%» à même de «résorber définitivement le chômage et d’endiguer la précarité dans notre pays». La vision de la CAPC souligne l’urgence de situer notre politique économique dans une perspective claire en termes de diversification de l’économie nationale et d’encouragement des exportations. Il s’agit, a affirmé le conférencier, «de savoir comment traduire tout ce potentiel algérien en réels investissements», pour souligner qu’«en dehors des hydrocarbures, on peut investir dans tous les secteurs», citant, entre autres, la pétrochimie.

D. Akila

Sur le même thème

Multimedia