Abdelmalek Serrai, expert en économie à EL MOUDJAHID : «Une année 2022 prometteuse»

El Moudjahid
El Moudjahid
 
 
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a rappelé que l'année 2022 sera celle du décollage économique dans une Algérie ouverte à la coopération avec tous les partenaires et attachée à s'acquitter de son rôle à garantir la sécurité et la stabilité dans la région. Dans ce contexte et pour faire un état des lieux de la situation économique du pays, El Moudjahida sollicité l'expert en économie, Abdelmalek Serrai, pour nous donner des éléments d'information et d'analyse. 
 
Entretien réalisé par Sami Kaidi
 
El Moudjahid : le baril de pétrole a franchi les 90 dollars. Quel impact aura cette nouvelle hausse sur l'économie nationale ?
Abdelmalek Serrai : Outre l'augmentation du prix du pétrole, il ne faut pas oublier celui du Gaz. Dans ce sillage, le prix du Gaz a été multiplié par 6 en seulement quelques mois. Cela a et aura, pour répondre à votre question, plusieurs impacts positifs sur l'économie nationale. En effet, l'augmentation des prix des hydrocarbures mets davantage en confiance nos partenaires étrangers. D'autant plus, que plusieurs ministres, entre autre, européens ont souligné la régularité et la fiabilité de leur partenariat énergétique avec l'Algérie. Par ailleurs, nous constatons un phénomène visible de reprise économique renforcé par une stabilité politique du pays. Nous sommes sur une bonne dynamique et le programme présidentiel d'allégements de la lourdeur bureaucratique sur les unités industrielles permettra d'améliorer notre classement «doing business» et encourager, par voie de conséquence, les multinationales à s'installer, davantage, en Algérie. Sur un autre registre, il y a une opération, en cours, d'assainissement des créances vis à vis de certaines entreprises étrangères. Cette opération, que je salue, permettra de régler définitivement des contentieux antérieurs notamment en ce qui concerne les impayés. Et aura pour impact d'attirer, de plus en plus, d'investissements et de capitaux étrangers. D'autant plus, qu'il existe des surplus d'épargnes libellé en dollars de certaines compagnies financières internationales en attente d'être placés en investissement et notre pays est en pole position pour les accueillir.

Dans ce sillage, quelles sont vos prévisions de croissance pour l'année 2022 ?
Contrairement au rapport trouble de la banque mondiale, je pense que le taux de croissance pour 2022 tournera autour de 3,8 à 4% compte tenu des perspectives positives qui s'offrent à nous. Les voyants sont au vert et les chiffres macroéconomiques seront, semble-t-il, bien meilleure que ceux de 2021. Cependant, je me permets de rappeler aux lecteurs que la condition sine qua non pour la diminution du taux de chômage n'est autre qu'un taux de croissance élevé. Ainsi, il faut rappeler que les orientations édictées par les plus hautes autorités du pays sont bonnes et doivent être appliquées rigoureusement par les responsables locaux.

L'Algérie est-elle en train de reprendre sa place d'économie leader en  afrique ?
Oui, clairement. L'Algérie reprend sur le plan économique la place qui lui est sied. Cette politique honorable doit rester constante et s'intensifier. Les prochaines étapes sont, entre autre, l'ouverture de lignes aériennes et maritimes à destination de plusieurs villes sur le continent. En sus, de l'ouverture de plusieurs banques algériennes dans ces mêmes villes. In fine, Tamanrasset aura vocation à devenir un, véritable, hub pour l'Afrique notamment avec la réalisation d'un aéroport international dans cette wilaya centrale de notre grand sud.
S. K

Sur le même thème

Multimedia