Relance économique : Le coût de la transition

Entrée dans une phase de précarité depuis 2009, suite au choc pétrolier de cette période, soit un peu plus d’une décennie, l’économie nationale n’est pas sortie de ce contexte de fragilité, la croissance étant négativement impactée par la dégradation de ses principaux indicateurs.

Une situation qui a amené les pouvoirs publics à adopter une politique de rationalisation des dépenses publiques sur fond de rigueur budgétaire. «La situation économique, déjà délicate en 2018, s'est accentuée au cours de l'année du Hirak en 2019, réduisant ainsi les marges de manœuvre pour faire face à la crise de la Covid-19»,
lit-on dans le préambule du plan national de relance socio-économique 2020-2024. Le schéma n’a pas évolué dans le sens souhaité pour les années suivantes d’où les actions entérinées lors de la conférence des 18 et 19 août 2020 dans le but de mettre en place les instruments et conditions de la transition vers un nouveau modèle économique.
Le constat est que «notre économie souffre notamment de lourdeurs administratives, de carences en termes de gestion, de difficultés d’accès au financement ou encore de l’absence d’une vision intersectorielle de long terme cohérente, pouvant guider et encadrer la mise en œuvre des politiques publiques», avoue le Premier ministre, M. Abdelaziz Djerad. En conséquence, on retient du mot du Premier ministre à l’occasion de la publication du plan de relance économique que la mise sur rails du «processus d’un développement économique national résilient, inclusif et solidaire» implique des «défis majeurs» en termes de réformes financières, d’adaptation des réglementations, notamment le dispositif inhérent à l’environnement des affaires, de diversification de la production, d’amélioration de la gouvernance à tous les niveaux de la sphère décisionnelle, notamment les administrations, d’équilibre financier du système de protection sociale, de transition énergétique, de rigueur budgétaire et de protection du pouvoir d’achat. Il faut retenir aussi que la mutation vers une nouvelle structure économique exige une transformation progressive car le secteur des hydrocarbures qui assure encore plus de 90% de nos exportations représente près de 40% des recettes de l’Etat, une manne qui ne peut être substituée ou du moins consolidée qu’à travers une diversification significative de notre économie. En fait, ce qui constitue la force de notre économie constitue également sa plus grande vulnérabilité» tel que l’a souligné le Premier ministre. En effet, «le poids écrasant du secteur des hydrocarbures a empêché toute diversification de l’économie, favorisé les importations par rapport aux exportations (hors hydrocarbures) et a fini par limiter le poids du secteur industriel à seulement 6 à 7% du PIB». La transition projetée dans le plan du gouvernement a aussi un coût. Le Premier ministre a, dans cette optique, évoqué la problématique liée au financement de la démarche économique du gouvernement en avouant que «la problématique de la mobilisation des ressources financières nécessaires au développement des infrastructures publiques et des investissements des entreprises économiques se pose de plus en plus avec acuité» du fait de «la persistance de la baisse drastique des ressources provenant des hydrocarbures et des effets de la crise sanitaire sur les activités économiques». Face à cette situation complexe, les pouvoirs publics vont devoir «trouver les solutions nécessaires à l’élargissement et à la diversification des sources de financement». A l’évidence, les formules résident, entre autres, dans l’optimisation des instruments de recouvrement de la fiscalité et l’appel à la légalisation de «la sphère informelle, la plus apte à renouer avec l’inclusion financière et économique» de par son importance. L’accent est particulièrement mis sur une diversification des sources de financement, en particulier dans les infrastructures, de par leur caractère prioritaire, mais aussi de la consistance de leur coût dans le souci de «préserver les ressources budgétaires limitées pour les situations sans autre alternative». A ce titre, l’option pour les partenariats public-privé (PPP) est soulignée comme étant «un potentiel prometteur» et une «approche à privilégier dans le financement des infrastructures et services publics».

D. Akila

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