
Le porte-parole de l'Association nationale pour la protection des consommateurs, Fadi Tamim, a appelé les producteurs et les importateurs à réagir positivement face à la reprise de la valeur du dinar algérien, en procédant à la baisse des prix des produits, notamment de large consommation.
«La reprise du dinar algérien, ainsi que l'augmentation attendue des salaires des employés, permettront d'améliorer le pouvoir d'achat du citoyen. Les opérateurs, producteurs et importateurs doivent répondre positivement à ces indicateurs en approuvant des réductions des prix des différents produits», a-t-il indiqué dans une déclaration à El Moudjahid. Il a expliqué que les consommateurs ont fait preuve de compréhension face à la situation économique difficile résultant de la crise du Covid-19 et son impact sur les producteurs et les importateurs, en raison de l'augmentation des coûts du transport et des prix des produits au niveau mondial, contre une dévaluation continue de la monnaie nationale. «Aujourd'hui, après la reprise du dinar face à l'euro et au dollars, nous attendons des producteurs et des importateurs de prendre des mesures positives afin d'améliorer le pouvoir d'achat des Algériens», a-t-il ajouté. Fadi Tamim estime que les arguments présentés par les opérateurs économiques pour justifier l'augmentation effrénée des prix de nombreux produits, en particulier ceux importés de l'étranger, ou dont la fabrication dépend de matières premières non locales, ne sont plus valable aujourd'hui après le changement des données du marché mondial. Le représentant de l'association nationale pour la protection des consommateurs a souhaité que les commerçants procèdent à des ajustements de prix conformément à la valeur actuelle du dinar, car, explique-t-il, ce qu'ils dépensent aujourd'hui dans les opérations d'importation est inférieur à ce qu'il était auparavant, refusant fermement que les importateurs continuent d'adopter d'anciens prix afin de réaliser des profits au détriment du consommateur, dont le pouvoir d'achat est déjà dérisoire. Il prévoit aussi une baisse des prix qui se fera de manière progressive, si le dinar algérien continue sa reprise à de meilleurs niveaux, estimant que les matières agricoles seront directement affectées par la valorisation du dinar, du fait du faible coût de production, notamment ceux relatifs aux semences, machines et engins. Fadi Tamim a évoqué, par ailleurs, le problème des prix élevés du lait pour nourrissons au cours des quatre dernières années. Il prévoit que ce produit connaîtra une certaine baisse dans les prochains jours, et sera disponible à des prix accessibles à toutes les familles, en attendant le lancement d'unités de production locales dans le cadre de la nouvelle loi sur les investissements, qui comprend de nombreuses mesures incitatives. Il est également prévu, selon l'intervention, que les prix des vêtements, du matériel pharmaceutique et parapharmaceutiques, des articles scolaires et d’autres produits de grande consommation connaissent des baisses qui oscilleront entre 10 à 15%, pour augmenter progressivement à des taux plus élevés avec la poursuite de la reprise de la monnaie nationale. Le représentant de l'association nationale pour la protection des consommateurs estime que la reprise de la dynamique et de la compétitivité du marché local, tel qu'il était avant la crise du Coronavirus, nécessite des opérateurs économiques de doubler la production et injecter des quantités importantes de consommables dans les différents espaces commerciaux, tout en adoptant des coupes raisonnables pour inciter les citoyens à consommer utile et avec rationalité afin de lutter contre la stagnation et booster la machine productive. Dans le même contexte, il a souligné que la détermination des niveaux de l'offre par les producteurs ou les revendeurs et leur accord sur des prix fixes, constituent une forme de spéculation qui a épuisé le pouvoir d'achat des Algériens.
Salima Ettouahria