
Le président de l’université d’été a tenu à adresser une salutation sincère au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, «pour ses positions solides», et à l’Algérie pour «le pays des principes et des valeurs solides».
À l’occasion de l’ouverture des travaux de l’université d’été de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), hier à Boumerdès, une atmosphère empreinte à la fois de gravité et d’espérance a marqué cette cérémonie d’envergure.
Dans un «décor militant» empreint de symbolisme, les drapeaux sahraoui et algérien flottaient dans la salle des conférences de l’université M’hamed-Bouguerra, tandis que des chants révolutionnaires rappelaient les cinquante ans de lutte du Front Polisario.
Cet événement, piloté en partenariat avec le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) et l’ambassade de la RASD en Algérie, témoigne d’une volonté de renforcer les capacités des cadres sahraouis de mieux défendre leur cause sur la scène internationale. Les participants, venus des camps de réfugiés de Tindouf, de la diaspora et de plusieurs pays, ont affiché une unité sans faille, scandant des slogans pour l’indépendance du Sahara occidental.
Ce rendez-vous annuel, qui se veut un lieu d’échange intellectuel et politique, placé cette année sous le slogan «Lutte, sacrifice pour l’indépendance et la liberté», a rassemblé une constellation d’invités de haut rang, notamment des représentants des autorités publiques, des chefs de partis politiques, acteurs de la société civile, ainsi que des personnalités éminentes du monde diplomatique et militant.
La convergence de ces acteurs démontre l’importance stratégique et symbolique attribuée à cet événement, dans un contexte où la question sahraouie demeure au cœur de débats géopolitiques majeurs.
S’inspirer de l’héritage révolutionnaire de l’Algérie
L’université d’été incarne une dynamique essentielle pour le développement du mouvement de libération sahraoui. La cérémonie d’ouverture s’est révélée être un moment à forte intensité politique, avec une série de déclarations marquées par un ton solennel et engagé. Les discours ont insisté sur la nécessité incontournable de la mobilisation collective pour la reconnaissance des droits légitimes du peuple sahraoui, notamment le droit à l’autodétermination.
Mriba El Mami Dey, président de l’université d’été, et responsable de la commission de formation politique au Polisario, a souligné «l’urgence d’une consolidation des efforts diplomatiques et politiques», appelant la communauté internationale à dépasser les clivages «pour garantir la tenue d’un référendum libre, juste et transparent, condition sine qua non à la résolution durable du conflit au Sahara occidental».
El Mami a précisé que ce rendez-vous s’impose comme «un moment fort d’échanges et de formation» autour des dernières évolutions politico-sociales relatives au Sahara occidental, mais aussi de «réflexion sur les enjeux régionaux et internationaux influençant ce conflit».
Il s’agit de former plus de 400 militants sahraouis, et de «s’inspirer de l’héritage révolutionnaire de l’Algérie et de son expérience qui lui a permis d’imposer le respect au sein des nations, et de s’imposer comme la Mecque des révolutionnaires».
La RASD est un facteur de stabilité dans la région
Le contexte géopolitique demeure tendu et complexe. Le Sahara occidental reste une des dernières colonies non décolonisées d’Afrique, une situation qui provoque des tensions entre la RASD et le Maroc, qui «fébrile et fragile, recourt aux alliances contre nature, en se jetant dans les bras du sionisme international pour infliger aux Sahraouis les pires tourments, tout comme le fait la machine guerrière sioniste à Ghaza» a-t-il ajouté.
La lutte diplomatique, comme militaire, fait rage dans la région, la question sahraouie étant encore loin d’une résolution, pousse le président de l’université d’été à affirmer que «le slogan de cette édition se veut un message fort, d’une lutte de plus de 50 ans, jusqu’à la libération des terres sahraouies et la proclamation de la RASD», comme «facteur de stabilité dans la région».
Au cœur de cette dynamique, le rôle d’appui de l’Algérie s’est imposé comme un pivot fondamental. En tant que voisin immédiat et allié historique de la RASD, l’Algérie a réaffirmé, à travers ses représentants officiels, son soutien constant et multidimensionnel.
Cette assistance s’exprime notamment par un renforcement continu de la coopération dans les domaines politique, éducatif et humanitaire, soulignant une volonté partagée de pérenniser la cause sahraouie dans un cadre régional marqué par des antagonismes complexes.
El Mami a tenu à adresser une salutation sincère au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, «pour ses positions solides», et à l’Algérie pour «le pays des principes et des valeurs solides».
L’Algérie soutient la liberté du Sahara occidental
Par ailleurs, cet appui s’inscrit dans un contexte géopolitique plus large où l’Algérie exerce une diplomatie proactive et souvent déterminante dans la sphère maghrébine, régionale et internationale, cherchant à promouvoir stabilité, justice et solidarité face aux différentes menaces et rivalités qui agitent la région.
Le contexte international, quant à lui, demeure complexe et en évolution constante. La question sahraouie, loin d’être marginalisée, continue d’attirer l’attention de nombreux acteurs mondiaux, qui oscillent entre intérêts géopolitiques divergents et exigences normatives liées au droit international et aux droits humains.
Les récents développements diplomatiques ont illustré une remise en lumière du dossier sahraoui sur la scène internationale, avec notamment une intensification des discussions au sein des instances onusiennes, ainsi que l’intervention accrue des puissances régionales et mondiales.
Dans cet environnement mouvant, l’Université d’été se présente comme un laboratoire intellectuel et politique essentiel, où s’élaborent les stratégies futures des jeunes élites sahraouies, formées à mener un combat adapté aux exigences de la diplomatie contemporaine et à l’évolution des rapports de force internationaux.
T. K.