
Par Nadia Kerraz
La cause palestinienne ne pourra pas avancer sans le soutien de la communauté internationale. C’est un fait admis. Mais la communauté internationale ne se sentira vraiment responsable du destin du peuple palestinien que si sa cause est portée par le monde arabe dans sa totalité. Il n'est un secret pour personne qu'Israël a su tirer profit du déclassement par les pays arabes de la question palestinienne, notamment durant cette dernière décennie. «Les crises que traverse le monde arabe ne doivent pas nous détourner de notre première et principale cause, ni la placer à un niveau en deçà des sacrifices et des souffrances du peuple palestinien et des autres peuples arabes, voire aussi son combat inlassable pour établir un Etat indépendant avec El Qods pour capitale», avait dit le chef de la diplomatie algérienne à l’occasion des travaux de la session ordinaire du Conseil de la Ligue arabe au niveau ministériel. Car si pour l’Algérie, la sacralité de la cause palestinienne ne souffre aucune ambiguïté ou doute, force est de reconnaître qu’il en est autrement pour certains pays arabes. Une vérité à laquelle l’Algérie espère remédier à l’occasion du prochain Sommet arabe qui sera organisé à Alger. Car «outre la consolidation des valeurs communes», cette rencontre devrait «consacrer le caractère central de la cause palestinienne et la mise à jour de l’Initiative arabe de paix de 2002 qui demeure une chance, pour l’ensemble des pays de la région, de vivre ensemble dans une paix globale assurant l’établissement de l’Etat national palestinien avec El-Qods pour capitale». L’Afrique veut aussi apporter sa pierre à l’édifice et témoigner son soutien à une cause qu’elle sait juste. Outre le refus opposé par un grand nombre de pays du continent à la décision administrative du président de la Commission de l’Union africaine, d’octroyer le statut d’observateur à l’entité sioniste, la parole est jointe à l'acte. Le président de l’Afrique du Sud n’a pas manqué, jeudi dernier à New York, de soulever la question devant les participants à la 76e AG des Nations unies. «Nous avons la responsabilité, en tant que nations du monde, de ne ménager aucun effort pour trouver une solution juste, durable et pacifique fondée sur des paramètres convenus à l'échelle internationale et inscrits dans les résolutions pertinentes de l’ONU», a déclaré Cyril Ramaphosa. Et de souligner qu’il est pour le moins inconcevable que la communauté internationale ne soit pas parvenue, alors que le dossier remonte à plusieurs décennies, à imposer une solution qui octroie aux Palestiniens leurs droits élémentaires. «Le droit du peuple palestinien à l’autodétermination a été évoqué dans cette Assemblée générale depuis presque aussi longtemps que cet organe existe. Nous le soulevons à nouveau aujourd’hui, non pas parce que la pratique nous y oblige, mais parce que nous croyons fermement qu’il n’y aura pas de paix et de justice tant que le peuple palestinien n’aura pas été libéré de l’occupation et n’aura pas exercé les droits que les Nations unies défendent», a-t-il affirmé. Une évidence qui, si elle n’est pas niée par les grandes puissances, force aussi est de souligner qu'elles ne font rien pour la mettre en œuvre.
N. K.
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