Affirmation de l’unité nationale, Bouazza Boudersaïa, enseignant universitaire d’histoire : «échec aux tentatives de diviser les Algériens»

Entretien réalisé par Neila Benrahal

Dans cet entretien, le Pr Bouazza Bouderssaïa, enseignant universitaire d’histoire à l’université Alger-2, chercheur et auteur, a souligné que l’offensive du Nord-Constantinois et le Congrès de la Soummam ont mis en échec les tentatives de la France coloniale visant à diviser  le peuple et à faire une rupture entre le FLN et le peuple.

El Moudjahid : Les Algériens célèbrent le double anniversaire du 20 août 1955-1956, dans un contexte difficile marqué par des tentatives de désunion...
Pr Bouazza Boudersaïa : Il faut savoir que ces deux événements ont marqué l’histoire de l’Algérie. Ce sont deux dates hautement symboliques qui ont constitué un tournant dans la victoire du peuple contre le colonialisme français. Je dis la victoire du peuple, parce que ces deux événements ont donné un caractère populaire à la révolution à savoir unificateur.
L’offensive du Nord Constantinois et le congrès du Soumam ont mis en échec les tentatives de la France coloniale de diviser le peuple à travers, notamment par une rupture entre le FLN et le peuple mais elles ont été déjouées grâce à l’engagement des Algériens issus de toutes les couches pour l’indépendance et la liberté de l’Algérie.
C’est une journée de commémoration mais aussi une halte pour les générations de l’indépendance car nous devons nous rappeler des sacrifices des hommes pour la libération du pays et du peuple, en dépit des moyens.

Justement comment œuvrer avec les générations de l’indépendance pour préserver ces acquis ?
Il faut revenir aux valeurs et principes de la déclaration du 1er Novembre qui a consacré le principe de l’unité nationale. Les sacrifices consentis par le peuple algérien dont les sacrifices héroïques ont prouvé l’unité nationale. Nos martyrs ont sacrifié leur vie afin de restaurer la souveraineté et l’indépendance nationales dans toute l’Algérie. le Congrès de la Soumam a restauré la souveraineté nationale.

Mais notre jeunesse, malheureusement, n’accorde pas un grand intérêt à notre histoire…
Les jeunes doivent plus que jamais s’intéresser aujourd’hui à ce qui a trait à notre histoire et avoir conscience de la nécessité de préserver le message du martyr de préserver l’indépendance et la sécurité, ainsi que le rôle pivot de la jeunesse algérienne dans la lutte pour la libération de son pays. Certes, c’est malheureux de trouver des jeunes qui connaissent des sportifs que des martyrs de la Révolution, ni rien du passé de notre pays, si ce n'est les grands événements. Mais on peut espérer lorsqu’on voit le dernier élan de la solidarité populaire avec les victimes des incendies de forêts, notamment à Tizi-Ouzou. C’est une affirmation de l’unité nationale et de la cohésion de la société dans les épreuves les plus difficiles, c’est un message à ceux qui misent sur la division.
Il est temps que l'Etat se penche sur la promotion de l’histoire. Ces actions de solidarité ont démontré l’existence du sens de patriotisme, d’attachement à la patrie et du sentiment de l’union. Le plus important, les tentatives de division et de rupture entre le peuple, son armée et son Etat et de faire de la Kabylie un foyer de conflit et de discorde et de désunion. La révolution était nationale. Le Congrès de la Soummam a constitué une plateforme de la révolution. Il y avait une fusion entre le peuple et l’ALN. Aujourd’hui, les générations de l’indépendance font face à de nouveaux défis. Ils trouveront dans notre histoire les mécanismes efficaces contre les tentatives de désunion et de déstabilisation.
N. B.

Sur le même thème

Multimedia