
La galerie Baya du palais de la Culture Moufdi-Zakaria abrite une exposition de photographies et de calligraphies. Une immersion dans l’ingéniosité architecturale du patrimoine islamique des quatre coins du pays.
Une centaine d’œuvres constituent cette exposition intitulée Takamol (complémentarité), tenue à l’occasion de la 17e conférence de l’union des conseils des pays membres de l’organisation de la coopération islamique (UPCI). Le visiteur de l’exposition confirme la dimension continentale de l’Algérie par l’histoire millénaire de chaque région ainsi que par l’authenticité et la beauté de la conception architecturale et le sens du détail ornant chaque mosquée. Un voyage dans le temps sur les traces des civilisations d’autrefois, à commencer par les Sanhadja, Almoravides, Almohades, Zianides ou encore des sites de l’époque ottomane.
Entre clichés en noir et blanc pour mieux extraire l’âme d’une œuvre ou en couleur pour plus de gaieté et de symbolisme, les œuvres placardées à la galerie sont d’une rare beauté et témoigne l’authenticité du patrimoine culturel algérien.
Abritant environ 70% du patrimoine archéologique islamique de l’Algérie, Tlemcen occupe la première place d’œuvres représentées à travers entre autres la mosquée d’El Mechouar, Sidi Boumediène, l’école khaldounienne, l’école tachfinienne, la mosquée d’Abi el Hassan Etenessi, la mosquée de Bab Ziri, la mosquée de Sidi El Haloui ou encore Al-Mansourah. La ville du vieux rocher trouve place dans l’exposition à travers la mosquée l’Emir Abdelkader ouverte en 1994. Ses ornements raffinés ont été l’œuvre de Samia Filali tandis que Djamel Ghezal a immortalisé Djamaa El Kbir de Constantine, construit au XIIe siècle à l’époque des Sanhadja et restauré en 2005. La Casbah d’Alger est représentée par des clichés de Abdelkader Asloune qui expose des vues des mosquées Sidi Ramdane, Ketchaoua, Djamaâ El Kebir Al athari et Djamaâ Jdid, alors que l'objectif de Ghizlane Missoum est allé immortaliser les lieux de culte de la ville d'Oran particulièrement la mosquée Mohamed El Bey Othmane El Kebir. Dans la même démarche artistique, des photographies de vieilles mosquées à Boussaâda, Biskra, Médéa, Bouira, Dellys ou encore dans le vieux ksar de Bousemghoune sont également présentées aux visiteurs par des artistes comme Khaled Mami, Karim Bouchtata, Imadeddine Bekkis ou encore Samah Souhila Elaimeche. Il y a lieu de déplorer l’absence de clichés de la plus ancienne mosquée d’Algérie, en l’occurrence celle de Sidi Ghanem à Mila, construite à la fin du VIIe siècle par la dynastie arabe des Omeyyades. On y trouve également des œuvres de calligraphies, patrimoine immatériel inscrit à l’UNESCO en 2021, par 16 pays dont l’Algérie.
Porteuses de versets coraniques, de hadiths prophétiques ou encore les noms d’Allah, les œuvres en question invitent à la méditation sur un fond de couleurs diverses et chatoyantes.
Élaborée par le Centre des arts et des expositions de Tlemcen et présentée en mars 2022 à l'occasion du Salon national de la photographie d'art, l’exposition est une invitation à la découverte de la richesse et la particularité des mosquées algériennes.
Kader Bentounes