
L’artiste plasticien, Omar Saâd expose, à la galerie Mohamed-Racim, à Alger, une soixantaine de ses œuvres, sous l’intitulé «Inspiration». Une immersion dans l’univers féerique de l’artiste, qui propose une dizaine de thèmes exprimant son inspiration débordante et sa sensibilité envers des questions touchantes.
Organisée par l'établissement Arts et culture de la wilaya d’Alger, l’exposition invite le visiteur par une toile de grande qualité esthétique et d’une technique très réussie, son sujet est «al-Qods, capitale éternelle de la Palestine». Comme chaque artiste sensible et engagé, il a dédié une série de tableaux à la cause palestinienne, avec des hommages au patrimoine palestinien, mais aussi son intégrité territoriale et son emblème national. «j’étais en train de préparer cette exposition quand les bombardements des forces de l’occupation sionistes ont commencé à endeuiller Ghaza le 07 octobre. Ça m’a gravement perturbé et je ne pouvais plus rien peindre. J’ai fait une pause de plusieurs semaines avant de reprendre le pinceau et dédier cette série à la Palestine. Il s’agit d’un modeste hommage en guise de solidarité, fraternité, paix et prières de triomphe», a-t-il noté lors de sa rencontre à la galerie sise au cœur d’Alger, et qui accueille beaucoup de visiteurs où personne n’en sort indifférent.
Autodidacte, passionné de peinture depuis son jeune âge, Omar Saâd touche à tous les mouvements et goûte à toutes les écoles de peinture. Il s’interdit de s’adonner uniquement à un style et dit être un électron libre qui illustre tout ce qui lui plait. «Se spécialiser dans un style est une entrave à la liberté de l’artiste. Je peins tout ce qui me plait, m’inspire et me passe par la tête... j’ai certaines préférences, mais jamais de spécialité...», a-t-il souligné.
La nature morte et les paysages naturels occupent une place de choix chez l’artiste. Réalisées en acrylique, huile ou pastel en différents formats, les toiles de la nature éblouissent par un éclat de lumière et un sens de détail qui ne laisse personne indifférent. L’artiste puise cette inspiration de son enfance, sur les hauteurs d’Alger, dans une époque où les constructions de masse n’avaient pas encore enlaidit la capitale : «Je suis né du côté de Bouzaréah où autrefois, il y avait beaucoup de verdure, de coquelicots et de fleurs sauvages, des prairies et des fermes ainsi qu’une imprenable vue sur la mer.»
Digne ambassadeur de son patrimoine, l’artiste propose des tableaux de la Casbah d’Alger, de l’amirauté, de l’architecture méditerranéenne mais aussi du Sahara dans toute sa splendeur. «Le patrimoine c’est notre identité, c’est aussi le vécu et les images qui remontent en surface... Les plages de Bologhine et l’architecture d’Alger-centre sont, par exemple, des parties de la jeunesse. Le Sud du pays est mon plus grand amour que j’ai déjà sillonné... j’y vais au moins deux fois par an. Mes coups de cœur sont Timimoun, Taghit et El Menia», a-t-il ajouté. Une exposition qui vaut un détour en ces vacances de fin d’années pour découvrir des toiles de qualité avec certaines thématiques inédites, à l’exemple d’une sélection sur l’espace. «Je voulais faire un tableau en abstrait, avec un fond bleuté et violet... quand je me suis retiré pour voir la toile, j’ai constaté que ça ressemblait à une galaxie, j’ai ajouté une planète et ça m’a plu... c’est comme ça que j’ai continué ce style qui nous donne une idée de la petitesse de l'être humain par rapport à l’immensité de l’univers», a-t-il conclu.
Kader Bentounes