
Perle du Tassili N’ajjer, la région de Djanet, connue pour sa beauté ensorcelante et son riche patrimoine culturel millénaire, est au cœur d’une exposition mixte, signée par la photographe Amal Dekar et le sculpteur Benotsmane, à la galerie de la fondation culturelle Asselah-Ahmed-et-Rabah.
Havre de paix des touristes désireux de se ressourcer, Djanet a de très grands potentiels touristiques où chaque visiteur garde de très bons souvenirs et jure de la revisiter à nouveau. C’était le cas d’Amal Dekar, photographe professionnelle, qui s’est offert avec un groupe d’amis le voyage pour Djanet afin de se reposer, avant d’y tomber amoureuse. « Je suis arrivée la nuit à Djanet et j’étais extrêmement fatiguée, j’ai donc préféré prendre une chambre d’hôtel et ne pas faire de bivouac avec mes amis. J’ai été ébahie et agréablement surprise le lendemain matin par la beauté féerique de cette région. C’était un coup de foudre et une sensation d’être dans une autre dimension temporo-spatiale », note-t-elle lors du vernissage de l’exposition samedi après-midi. Elle propose au visiteur pas moins de 45 photos de plusieurs formats qui traduisent le grand potentiel naturel de cette région d’exception. Pour sa visite d’une semaine où elle a fait uniquement le nord de Djanet, Amal Dekar promet d’y retourner le plus tôt possible pour explorer toute cette région et pour faire aussi d’autres rencontres comme elle les a si bien faites à travers une série de clichés sur les nomades touaregs. « J’ai pris en photo les paysages au premier jour avant de me lancer dans le reportage des nomades au deuxième jour. Rencontrer les touaregs est un événement qui m’a beaucoup marquée, j’ai apprécié leur gentillesse, leur hospitalité, leur sagesse et leur sérénité », souligne-t-elle. La photographe a accompagné chaque œuvre d’une légende qui appelle à une lecture spirituelle et métaphysique de la beauté de l’univers, comme c’est le cas à travers « Ephémère », « Douceur », « Mémoire », « Profondeur », « La vie », « Merveille », « L’empreinte », « Spirituel », « Mystère » et « Silence » ainsi qu’une citation ou un adage populaire. Elle dit avoir opté pour le noir et blanc à la série des nomades afin d’extraire toutes les émotions du regard des habitants de Djanet. Elle immortalise des scènes de vie à travers des clichés poignants à l’exemple de « Ramassage de bois », « Fierté » à travers le fameux chèche blanc porté par les habitants du désert, « Le partage », « décision » et « convivialité et accueil » qui démontrent la chaleur sociale de la communauté nomade ou encore « Rahla » et « douleur ».
De son côté, Benotsmane, sculpteur et concepteur participe à l’exposition à travers une authentique sculpture sur bois où le patrimoine culturel de la région du Tassili N’ajjer est mis à l’honneur. Présentant des services de table, table console, panneaux muraux, encadrements et une œuvre original inspiré d’un fossile, l’artiste déclame toute sa passion pour le bois, une matière noble qu’il privilégie même s’il s’exprime sur d’autres supports comme le cuivre et l’argent. Qualifiant Djanet de « petit paradis », l’artiste dit avoir répondu favorablement sans hésiter pour ce travail en duo avec la photographe Amal Dekar. « Djanet est une région que j’aime beaucoup, je conseille aux gens de visiter leur pays, notamment le Sud qui ne cesse de nous émerveiller. Visiter Djanet est une thérapie, c’est aussi l’endroit idéal pour les passionnés d’aventure et d’évasion qu’on ne trouve nulle part ailleurs », estime-t-il. Une exposition qui vaut le détour afin de découvrir toute la beauté de la région du Tassili N’ajjer. Elle se poursuit jusqu’au 2 mars, ça se passe au 29 boulevard Zighout Youcef au cœur d’Alger.
Kader Bentounes