Hydrocarbures avec les américains, Mines avec les saoudiens, panneaux solaires avec les chinois…: L’Algérie capte les énergies

Mohamed Arkab est au four et au moulin. Le ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables a, en effet, reçu du beau monde au siège de son ministère : de l’ambassadrice des États-Unis à Alger à des hommes d’affaires chinois, en passant par un groupe spécialisé chinois. Des interlocuteurs plus qu’intéressants. Le secteur des énergies est décidément en plein déploiement.

Le plus marquant dans ces audiences, par ailleurs riches par leur teneur, est qu’elles dénotent une diversification tous azimuts, longtemps recherchée et désignée, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, comme un objectif stratégique. Il y a d’abord les nationalités des personnes que M. Arkab a reçues : l’Arabie saoudite, les Etats-Unis d’Amérique et la Chine, soit des pays à la croissance économique soutenue, des puissances économiques régionales, sinon mondiales, qui ne rechignent pas à investir là où la rentabilité est garantie. Pour les Américains, et a fortiori pour des compagnies pétrolières internationales très puissantes comme ExxonMobil et Chevron, «Business is business», qu’on peut sommairement traduire par «les affaires avant tout», est plus qu’un slogan. C’est un dogme de vie. Si ces deux compagnies ont décidé d’investir en Algérie, c’est qu’elles sont conscientes que c’est un marché fiable et rentable, ce qui constitue un signal fort envoyé à tous ceux qui hésitent encore à venir investir en Algérie. Idem pour les compagnies saoudiennes, au pragmatisme avéré. Elles n’auraient pas daigné déléguer des représentants jusqu’en Algérie pour de simples salamalecs protocolaires. Si elles le font, c’est qu’elles sont conscientes du potentiel économique de l’Algérie et des perspectives prometteuses de l’investissement dans le pays. Quant aux Chinois, ils connaissent déjà la maison pour y avoir noué, depuis plusieurs années, des partenariats fructueux dans divers domaines. En sus d’être issus de pays au poids économique indéniable, les invités de M. Arkab viennent de pays de trois entités régionales différentes : l’Amérique du Nord, le monde arabe et l’Asie de l’Est. C’est une diversité géographique loin d’être anodine puisqu’elle confirme l’attractivité du marché algérien pour des pays issus de tous les coins du monde. La nouvelle loi sur l’investissement a levé bon nombre d’entraves bureaucratiques tout en simplifiant le processus d’agrément des dossiers d’investissement. Le lancement prochain du guichet unique va simplifier encore plus les procédures, pour le plus grand bonheur des investisseurs intéressés (et ils sont nombreux).

Hydrocarbures, énergies renouvelables, stations de dessalement

L’autre diversité que révèlent les audiences accordées par le ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables est celle des secteurs d’activités. Les Etats-Unis sont fortement intéressés par les hydrocarbures, le pétrole en premier lieu et accessoirement le gaz et les produits pétrochimiques, mais aussi par l’électricité. C’est un créneau où l’Algérie et les Etats-Unis entretiennent une relation historique, amenée à se poursuivre, sinon à se renforcer. Les Saoudiens, eux, sont intéressés par tous les créneaux, mais plus particulièrement par les équipements destinés aux stations de dessalement de l’eau de mer et par les mines des métaux stratégiques. La multiplication des stations de dessalement de l’eau de mer étant une option stratégique pour vaincre le stress hydrique, il est évident que des investissements dans ce secteur ne pourraient qu’augmenter le taux d’intégration du processus de réalisation des stations. Quant aux richesses minières, la nouvelle loi sur les mines est susceptible d’attirer des investissements intéressants suivant le principe gagnant-gagnant. La Chine, pour sa part, compte investir à fond dans les énergies renouvelables, en l’occurrence dans l’énergie photovoltaïque, plus connue sous le vocale d’énergie solaire. Lorsqu’on sait que l’Algérie est le dixième pays le plus vaste sur Terre et que son taux d’ensoleillement est parmi les plus élevés au monde, il est clair qu’elle constitue l’une des sources les plus prometteuses en matière d’énergie photovoltaïque. En somme, les perspectives d’investissement dans les hydrocarbures, les mines et les énergies, qu’elles soient conventionnelles ou renouvelables, s’annoncent fructueuses. La diversité des clients et des fournisseurs l’atteste, tout comme la diversité des créneaux concernés. Une autre preuve de l’attractivité désormais avérée du marché algérien.

F. A.

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Arkab reçoit l’ambassadeur des états-unis : focus sur les mines et les hydrocarbures

A la faveur de la rencontre qu’il a eue avec l’ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique en Algérie, Elizabeth Moore Aubin, le ministre de l’Energie et des Mines, M. Arkab, a évoqué les moyens de renforcer la coopération bilatérale, notamment dans le secteur des hydrocarbures, a indiqué un communiqué du ministère. Tenue au siège du ministère en présence de ses cadres centraux, ainsi qu’en présence du président directeur-général (PDG) de Sonatrach, Rachid Hachichi, cette rencontre a été l’occasion de «passer en revue l’état des relations bilatérales et les perspectives de leur développement, et de poursuivre le débat constructif dans les domaines de l’industrie du pétrole et du gaz, des énergies renouvelables et de la valorisation des ressources minérales», précise le communiqué. Les deux parties ont également discuté des voies et moyens à même de consolider la coopération bilatérale à travers notamment «l’exploration de nouvelles opportunités dans le domaine des hydrocarbures, notamment dans les secteurs en amont et en aval, du transport et du transfert d’électricité et de l’innovation énergétique, y compris les technologies de capture, de stockage et de réduction des émissions de carbone», ajoute la même source. A cette occasion, M. Arkab a souligné l’importance des relations grandissantes avec les grandes sociétés américaines, notamment ExxonMobil et Chevron, dans le cadre de la coopération établie en matière d’exploration et d’augmentation des capacités de production. Le ministre d’Etat a, par là-même, appelé à élargir cette coopération pour inclure d’autres domaines d’importance stratégique, note le communiqué. Dans ce sillage, il a insisté sur l’importance de la coopération dans l’exploitation des ressources minérales et métaux stratégiques, et de l’intensification des études géologiques, rappelant les nombreuses opportunités de partenariat dans ce domaine vital, notamment au regard de l’existence d’un potentiel minier prometteur et d’une forte volonté politique en vue de renforcer la contribution du secteur au développement national. Il a été également question des perspectives de coopération pour le renforcement et la modernisation des réseaux électriques, notamment à travers la mise à disposition de transformateurs à très haute tension et l’établissement d’une industrie locale des équipements électriques, en phase avec la vision de l’Algérie visant à développer une base industrielle nationale intégrée, selon le communiqué. En matière d’énergies renouvelables, les deux parties ont mis en avant l’importance de développer la coopération dans les domaines de la recherche, du développement et de l’innovation en matière de solutions technologiques durables, à même de contribuer au renforcement de la transition énergétique et à la préservation de l’environnement. Pour sa part, l’ambassadrice américaine s’est félicitée de la «qualité des relations bilatérales et l’intérêt croissant affiché par les entreprises de son pays pour investir en Algérie, à la faveur d’un climat économique propice et d’un cadre législatif incitatif, ainsi que des facilitations et des mesures incitatives attractives pour développer des partenariats à long terme», conclut le communiqué. La coopération avec les Etats-Unis bénéficie d’un environnement propice à l’élargissement de sa portée, voire offre de nouvelles perspectives. Les partenariats réalisés entre les deux parties s’insèrent dans cette volonté de consolider davantage cette coopération.

F. B.

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Un partenariat élargi avec les saoudiens

Ces dernières années, Alger et Riyad ont multiplié les cadres de dialogue économique, sécuritaire et diplomatique, explorant de nouveaux leviers de coopération. Le ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Mohamed Arkab, a reçu, une délégation de haut niveau d’hommes d’affaires du Royaume d’Arabie saoudite avec laquelle il a examiné les opportunités d’investissement en Algérie dans les différents domaines du secteur, a indiqué un communiqué du ministère. La rencontre avec la délégation saoudienne, conduite par le président du conseil d’affaires algéro-saoudien, Raed Al-Mazroua, s’est déroulée en présence de la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Energie, chargée des Mines, Karima Tafer, et de l’ambassadeur du Royaume d’Arabie saoudite en Algérie, Abdullah Bin Nasser Al-Bussairi. A cette occasion, les deux parties ont affiché «leur volonté commune d’élargir la coopération dans les domaines du pétrole et du gaz, notamment en matière de développement des industries pétrochimiques, de fabrication d’équipements et d’exploitation des ressources minérales et des métaux stratégiques». La relation entre l’Algérie et l’Arabie saoudite connaît une avancée remarquable, portée par une vision commune en matière de développement, d’intégration régionale et de stabilité. Des rencontres périodiques sont programmées, en vue de promouvoir et de dynamiser les relations économiques entre deux pays influents sur la scène régionale arabe, africaine et internationale. Cette rencontre a permis aux deux parties d’examiner les opportunités de partenariat et d’investissement, notamment dans les secteurs de l’énergie et des mines. Des échanges réguliers, qui ont permis une montée en puissance de la coopération par des projets concrets et une volonté politique affirmée, contribuent à faire de ce partenariat l’un des plus solides et prometteurs de la région arabe et africaine. L’Algérie et l’Arabie saoudite affichent une volonté claire de renforcer leurs échanges dans les domaines de la technologie, des industries créatives et de l’innovation entrepreneuriale, en favorisant les liens directs entre jeunes entreprises, institutions d’appui et fonds d’investissement à la faveur des nouvelles mesures favorisant l’investissement. La coopération économique entre l’Algérie et l’Arabie saoudite s’inscrit dans une vision géo-économique partagée, fondée sur la complémentarité et l’accès aux marchés régionaux.

F. B.

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