L’artiste peintre Ahmed Yacine Maghnadji expose jusqu’au 20 novembre à la galerie Mohamed-Racim une trentaine de ses œuvres sous l’intitulé «Mosaïques d’Algérie».
L’événement porte bien son nom et propose aux amoureux des arts plastiques une immersion dans l’univers de l’artiste qui illustre merveilleusement le patrimoine culturel algérien, matériel et immatériel, dans toute sa dimension. Ayant utilisé deux techniques, à savoir la peinture à l’huile et crayons de couleur sur papier, Ahmed Yacine Maghnadji partage une panoplie de sujets qui ne laisse personne indifférent. Originaire de la capitale des Zibans, à savoir Biskra, l’artiste met en avant avec beaucoup de sensibilité sa région natale à travers une dizaine d’œuvres aux couleurs écarlates, avec une prédominance de l’ocre, spécificité de la région qui se trouve aux portes du désert. On trouve entre autres des toiles comme «Zafzafa», «Seriana», «El Kantra», «Lichana», «Paysage Mchouneche» ou encore une œuvre intitulée «Vieux Biskra» où toutes les composantes socioculturelles de la région y trouvent place. Avec un détour par Khanchla, le patrimoine chaoui est mis en exergue par le peintre, comme c’est le cas avec «Vue panoramique Djalel Khenchla». En effet, Ahmed Yacine Maghnadji excelle dans le paysage et les vues panoramiques avec un florilège d’œuvres qui mettent à l’honneur Oran, à partir du fort Santa Cruz, Alger à partir d’El Biar et du large de la méditerranée, sans oublier le festival de couleurs qu’offrent les montagnes de la Kabylie. En plus d’une dizaine de toiles de nature morte, le peintre porte, à l’exemple de tous les artistes, une affection particulière pour Alger qu’il immortalise avec beaucoup de dextérité. Il reproduit entre autres la Casbah, l’Amirauté, la mythique placette émir Abdelkader ou encore le port de Sidi Fredj. Passionné du portrait, Ahmed Yacine Maghnadji réalise des portraits d’une dizaine de personnes anonymes ainsi que que d’autres de personnalités culturelles et historiques. On peut apercevoir Fatiha Berber, Salah Ougrout, d’illustres interprètes comme Amar Ezzahi, Idir et cheb Hasni ainsi que des martyrs et moudjahidine comme Youcef El Amoudi, Bachir Chihani et Achour Ziane. Deux grands portraits embellissent le vestibule de la galerie, en l’occurrence ceux du sélectionneur national de football Djamel Belmadi de l’Emir Abdelkader, chef politique, militaire et spirituel de l’une des premières révoltes populaires du XIXe siècle.
Kader Bentounes
