
Projet à caractère stratégique national par excellence, dont les portées socio-économiques sont «considérables», le barrage vert a fait l’objet d’étude, lors du dernier Conseil des ministres, et fait dire au Président Abdelmadjid Tebboune qu’il doit inclure, dans ses étapes de réhabilitation et de développement, l’implication des jeunes compétences.
Le président de la République a insisté sur l'importance d’associer les start-up à cet ouvrage, en ouvrant la voie au recrutement des jeunes des wilayas que traverse le barrage vert, dans des opérations de reboisement.
Pour l’ingénieur agronome, spécialiste en protection de l’environnement, de la nature et de la biodiversité, Khaled Aïssani, les orientations de Tebboune entrent dans le cadre de cette nouvelle approche, qui consiste à associer tous les intervenants, y compris la société civile, la femme rurale, les jeunes, les investisseurs privés, les agriculteurs et les éleveurs, outre les secteurs de l'environnement et des énergies renouvelables, et aussi des start-up, en vue de faire réussir ce programme à tous les niveaux. Il signale que l’intérêt socioéconomique de cette démarche est «très important», du fait que les citoyens seront associés à la protection des pâturages et des régions forestières, le reboisement des zones dégradées, outre la plantation des arbres fruitiers. «Par les nombreuses mesures de facilitation, l’État encourage désormais les agriculteurs, les femmes et les jeunes à s’impliquer dans ce programme ambitieux, à travers, notamment, le soutien apporté par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, qui propose des formations gratuites, des facilitations administratives et des aides financières accordées par le crédit «Rfig», ainsi que les prêts octroyés aux jeunes via le dispositif de l’Anade (ex Ansej)», a-t-il rappelé.
Un budget de 75 milliards de DA a été mobilisé par les pouvoirs publics, dans le cadre du programme de réhabilitation du Barrage vert pour la période 2023-2030. Ce programme prévoit des opérations de reboisement d'une superficie de 17.000 hectares sur 7 ans et impliquera les populations de 183 communes réparties sur 13 wilayas sur plusieurs étapes, la première devant s'étaler de 2023 à 2026 pour un budget de 10 mds de DA. Dans le cadre de ce budget, 13% des opérations de réhabilitation seront financées, ce qui permettra la création de plus de 10.000 postes d'emploi.
Évoquant l’importance agro- écologique de ce reboisement, l’ingénieur agronome rappelle que «l’ossature du barrage vert est déjà bien là», puisque si l’on se réfère aux chiffres donnés par le ministère de l’Agriculture, ce projet s’étend sur une superficie de 3,7 millions d’hectares, traverse le territoire national d’Est en Ouest, sur une longueur de 1.500 km et une largeur de 20 km, «ce qui est important, mais pas encore suffisant au vu de l’immensité de notre territoire». L’ingénieur agronome considère que le fait de relancer le projet «permet d’avancer sur le terrain, de faire reculer le désert et de gagner des surfaces agricoles». «Il n’y a qu’à voir le bilan de la campagne de reboisement qui fait état de 26 millions d’arbres plantés en l’espace de trois années».
La réhabilitation de ce projet bénéfique pour plus de 7 millions de riverains
Et on peut faire plus, souligne l’expert, qui indique que ces résultats ont été obtenus, grâce et conformément à un plan «scientifique et moderne», puisqu’il comprend la plantation de toutes les espèces végétales de valeur ayant une rentabilité économique, à l'instar de l'arganier, du caroubier, des pistachiers, des figues de barbarie, en sus de différentes herbes médicinales et aromatiques. «Ce qui n’était pas le cas auparavant», a-t-il dit, précisant que la nouvelle politique de relance «va être plus efficace et plus efficiente pour la viabilité du barrage vert».
Couvrant près de 28 wilayas, le barrage vert sera élargi, à moyen terme, avec 1 million d'arbres, pour atteindre les 4 millions d'hectares, selon les données de la direction générale des forêts, qui précisent que cette mesure est à même de permettre la réalisation de son objectif principal, à savoir la lutte contre la désertification.
Amel Zemouri
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Les orientations du Président saluées
Des experts agricoles et économiques ont salué les orientations du président de la République de réhabiliter et de développer le Barrage vert. À ce titre, l’expert Saâd Salami a révélé que le projet comporte deux aspects, écologique et économique. S’agissant de l’aspect écologique, le Barrage vert humidifie le climat, en provoquant la pluie dans la région, et apporte de nouvelles couvertures animales et végétales. Cela permettra de créer de nombreuses activités liées aux domaines naturel et environnemental, notamment en ce qui concerne la préparation des zones à planter, le suivi des opérations de reboisement, l’aménagement, l’implantation et le développement des pépinières pour arbres adaptées à ces zones. Ainsi de nombreuses start-up activant dans ces domaines seront créées, ce qui permettra de créer des postes de travail et de réduire le chômage dans ces zones.
Quant à l’aspect économique, la région steppique abrite désormais de grands investissements dans le domaine de l’agriculture et de la transformation agricole, qui nécessitent la création d’un rempart contre la désertification et la sécheresse qui menacent la région. La stratégie du gouvernement, visant à atteindre l’autosuffisance alimentaire à la fin 2025, nécessite l’implication des jeunes compétences porteuses d’idées créatives en matière de développement agricole, au regard des potentialités naturelles et de tous les atouts permettant de moderniser le secteur. De son côté, l’expert agricole Laâla Boukhalfa a souligné l’importance accordée par le président de la République au projet de réhabilitation du Barrage vert, expliquant que le principal objectif est de faire rempart à l’avancée du désert vers le nord, sans oublier les avantages économiques qu’il peut engendrer. Il a également mis en avant l’aspect environnemental du projet, notamment les opérations de reboisement, d’autant plus que la couverture forestière en Algérie ne représente que 4% de la superficie totale, ce qui est loin du taux mondial estimé à 11%. L’expert estime qu’il est possible de remédier à la situation actuelle marquée par la désertification, le réchauffement climatique, les fortes chaleurs et le manque de pluies, par les opérations de reboisement et de renforcement de la ceinture verte susceptibles de modérer le climat et d’attirer la pluie. Il a également appelé à choisir les arbres en fonction du climat et du sol adaptés à chaque région abritant le Barrage vert. Pour la région saharienne, il a suggéré d’y planter des arganiers, tandis que pour les Hauts-Plateaux, il devrait être planté de pistachiers de l’Atlantique. Quant aux régions du nord, il suggère la plantation d’arbres fruitiers, comme les figuiers, les oliviers, les abricotiers, les pêchers et les pommiers. Tous ces arbres sont productifs, adaptés aux conditions climatiques de chaque région, exploitables et destinés à la consommation.
Quant à l’aspect économique, la région steppique abrite désormais de grands investissements dans le domaine de l’agriculture et de la transformation agricole, qui nécessitent la création d’un rempart contre la désertification et la sécheresse qui menacent la région. La stratégie du gouvernement, visant à atteindre l’autosuffisance alimentaire à la fin 2025, nécessite l’implication des jeunes compétences porteuses d’idées créatives en matière de développement agricole, au regard des potentialités naturelles et de tous les atouts permettant de moderniser le secteur. De son côté, l’expert agricole Laâla Boukhalfa a souligné l’importance accordée par le président de la République au projet de réhabilitation du Barrage vert, expliquant que le principal objectif est de faire rempart à l’avancée du désert vers le nord, sans oublier les avantages économiques qu’il peut engendrer. Il a également mis en avant l’aspect environnemental du projet, notamment les opérations de reboisement, d’autant plus que la couverture forestière en Algérie ne représente que 4% de la superficie totale, ce qui est loin du taux mondial estimé à 11%. L’expert estime qu’il est possible de remédier à la situation actuelle marquée par la désertification, le réchauffement climatique, les fortes chaleurs et le manque de pluies, par les opérations de reboisement et de renforcement de la ceinture verte susceptibles de modérer le climat et d’attirer la pluie. Il a également appelé à choisir les arbres en fonction du climat et du sol adaptés à chaque région abritant le Barrage vert. Pour la région saharienne, il a suggéré d’y planter des arganiers, tandis que pour les Hauts-Plateaux, il devrait être planté de pistachiers de l’Atlantique. Quant aux régions du nord, il suggère la plantation d’arbres fruitiers, comme les figuiers, les oliviers, les abricotiers, les pêchers et les pommiers. Tous ces arbres sont productifs, adaptés aux conditions climatiques de chaque région, exploitables et destinés à la consommation.
Salima Ettouahria