
Dans le cadre de son engagement constant en faveur de l’amélioration de la prise en charge des patients atteints de cancer, le ministère de la Santé a organisé, hier à Alger, une journée d’étude dédiée aux meilleures stratégies pour optimiser les soins oncologiques. Lors de cette rencontre, l’accent a été mis sur la nécessité de renforcer la coordination et d’unifier les efforts dans la lutte contre cette maladie. Dans une allocution prononcée à cette occasion, le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, a souligné que cette rencontre s’inscrit dans une approche globale adoptée par le ministère, visant à assurer une prise en charge intégrale et équitable de tous les patients. L’objectif principal de cette journée est d’évaluer les activités liées à la lutte contre le cancer, d’en tirer les enseignements nécessaires pour réajuster les structures organisationnelles et opérationnelles de soutien, et d’examiner les possibilités d’amélioration en matière de performance et de traitement. Le ministre a également mis en lumière la part significative des médicaments, notamment les traitements innovants. Le budget alloué à la Pharmacie centrale des hôpitaux est de plus de 48 %, soit environ 88 milliards de dinars, a-t-il révélé. Concernant les équipements médicaux, il a précisé que le pays dispose actuellement de 62 accélérateurs pour la radiothérapie (45 dans le secteur public et 13 dans le privé), avec l’objectif d’atteindre 86 unités d’ici fin 2025. Pour les scanners et tomodensitomètres utilisés dans les centres de lutte contre le cancer, le nombre s’élève à 22 dans le secteur public et 6 dans le privé. Au total, 377 216 patients ont été pris en charge, bien que certains centres situés dans les régions du Sud, comme Béchar, El Oued et Adrar, enregistrent une faible activité, n’ayant pas dépassé les 5 000 actes. Le ministre a souligné les défis spécifiques de ces zones, notamment la rareté des spécialistes et la nécessité d’uniformiser les protocoles de traitement. Il a indiqué, par ailleurs, que le nombre de centres de chimiothérapie est en augmentation, atteignant aujourd’hui 133 établissements. L’objectif est d’en créer davantage, notamment dans les communes éloignées, afin d’assurer un accès équitable aux soins. L'État mobilise actuellement plus de 11 635 professionnels de santé pour prendre en charge les patients atteints de cancer. Cependant, le ministre a insisté sur l’importance de la coordination pour éviter des problèmes liés à la prise de rendez-vous, au traitement et à l’orientation des malades. Il a également évoqué la nécessité d'une nouvelle vision pour améliorer la qualité du service, notamment à travers un plan de maintenance des équipements. Il a regretté que certains équipements restent inutilisés pendant de longues périodes faute de maintenance préventive, insistant sur la nécessité d’un véritable programme structuré, capable d’assurer une intervention rapide en cas de panne. L’entretien préventif doit devenir une priorité, en parallèle à l’ajustement des plateformes numériques, qui présentent encore des irrégularités et un manque d’interaction avec les patients. La stratégie d’implantation de centres de chimiothérapie dans des zones éloignées des centres de cancérologie progresse bien et suscite une forte satisfaction chez les patients. Toutefois, le ministre a rappelé la nécessité de renforcer la coordination dans le transfert des malades, l’installation des nouveaux équipements, et la mise en place d’un système d’alerte efficace en cas de pénurie de médicaments ou de défaillance technique. Enfin, il a appelé les responsables concernés à prendre leurs responsabilités dans la gestion des alertes, rappelant que les mécanismes juridiques et réglementaires permettent de réagir rapidement en cas d’urgence. Pour sa part, le directeur de la santé et de l’action sociale à la Caisse nationale de prévoyance sociale des travailleurs salariés (CNAS), Mohamed Chekir Boussahma, a annoncé que les organismes de sécurité sociale s'engagent, conformément aux directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à instaurer les cadres juridiques nécessaires pour permettre la prise en charge des frais de radiothérapie dans des cliniques privées, en tiers payant, au profit des enfants atteints de cancer. Il a précisé que cette prise en charge englobe l’ensemble du parcours thérapeutique : la phase préparatoire (examens, planification et positionnement pour les séances), les séances de radiothérapie elles-mêmes, conformes à des protocoles validés par des spécialistes, ainsi que les services complémentaires tels que l’hébergement, la restauration, le transport et l’assistance médicale pour l’enfant et son accompagnant. M. Boussahma a également annoncé la mise en place prochaine d’un portail numérique national destiné à assurer une meilleure coordination entre les services de la CNAS, les cliniques conventionnées et les patients. Ce système vise à garantir des soins de qualité, une meilleure gestion et une transparence accrue. Il a par ailleurs indiqué que, pour l’année 2024, 11 124 patients ont bénéficié d’une prise en charge totale (à 100 %) de leurs frais médicaux, dont 4 544 nouveaux cas. En outre, 6 047 personnes ont bénéficié d’une pension d’invalidité, dont 821 nouveaux bénéficiaires.
R. B.