Lancement de la 5G, généralisation de la fibre optique, Dorsale transsaharienne : La révolution intelligente

L’Algérie met résolument le cap sur les technologies, toutes les technologies. Cela s’apparente à une doctrine économique assumée par l’État en vue d’être au diapason de notre époque, marquée par une numérisation internationale de bon nombre de services et d’activités.

En sus de dédier tout un ministère aux start-up, mettre sur pied un haut-commissariat pour la numérisation, réformer les instituts et écoles chargés de prodiguer des formations en lien avec la technologie et d’ouvrir une école spécialisée dans l’intelligence artificielle, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de lancer la cinquième génération de téléphonie mobile, plus connue sous l’abréviation 5G, la plus évoluée et la plus innovante de toutes les technologies grand public liées aux transferts mobiles des données. Cette décision est même assortie d’une condition : qu’il y ait «un approfondissement global des études relatives à ce type de services mobiles afin que l’opération soit intégrée et efficace selon tous les critères technologiques et financiers, pour entraîner des effets positifs sur le développement et l’accompagnement du système économique national et offrir aux citoyens les meilleurs services technologiques», selon le communiqué rendant compte du Conseil des ministres, réuni dernièrement. En d’autres termes, le Président insiste sur la nécessité de ne pas bâcler l’opération afin qu’elle atteigne les objectifs qui lui sont assignés : un service de qualité à l’adresse du citoyen ainsi que le développement et l’accompagnement du système économique national. Il ne s’agit pas, en effet, de lancer la 5G juste pour le prestige de la lancer, mais de faire en sorte qu’elle soit aux normes internationales et, surtout, d’une fiabilité exemplaire et égale dans tous les coins de l’Algérie.
Cette condition n’a pas été posée juste pour la forme. On se rappelle, en effet, les désagréments qui avaient accompagné le lancement des autres générations de téléphonie mobile, notamment la 3G qui avait lancé le web mobile. En dépit des engagements pris par les opérateurs de téléphonie mobile en matière d’investissements et de couverture entière des wilayas du pays, plusieurs régions n’ont été couvertes que plusieurs années plus tard alors que même des quartiers dans de grandes villes souffraient d’une couverture approximative. Il est hors de question, alors que l’Etat prône la fiabilité et l’efficacité, que le lancement de la 5G se fasse sur de mauvaises bases, surtout que l’Algérie s’est lancée dans un processus d’industrialisation ambitieux, basé, entre autres, sur des investissements étrangers, qui ne saurait souffrir de lacunes technologiques, à plus forte raison lorsqu’elles ont trait au transfert mobile des données. L’Algérie se dirige résolument vers la numérisation des opérations financières, à travers notamment le e-commerce, le e-paiement, les liquidités numériques et l’inclusion financière, d’où l’impératif de se doter de technologies de transferts numérisés modernes et fiables.
C’est qu’il n’y a pas que la 5G qui est mise en valeur par l’Etat algérien. Lancée timidement en 2015, la dotation des foyers, entreprises et administrations en internet par fibre optique (FTTH pour les foyers, FTTO pour les administrations et entreprises) a connu une accélération remarquée ces dernières années. Dans toutes les wilayas, y compris dans les zones montagneuses ou reculées, le creusement de longues et étroites tranchées, de la taille d’un sillon, se multiplient afin d’acheminer les câbles de fibre optique partout. Alors que seuls quelques nouveaux lotissements d’habitation avaient été dotés, à titre expérimental, au début de l’opération, le processus est généralisé dans le but de faire bénéficier le plus grand nombre de citoyens, d’entreprises et d’administrations de cette technologie d’internet fixe. D’ailleurs, Algérie Télécom, opérateur en charge de cette technologie, a multiplié les offres promotionnelles ces derniers temps, allant même jusqu’à offrir des augmentations de débit sans augmentation des tarifs.
Plus même : l’Algérie a initié le projet de la Dorsale transsaharienne à fibre optique, dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), qui consiste à faire parvenir la fibre optique à cinq pays africains à partir de l’Algérie. A ce jour, elle a achevé l’installation de plus de 2.600 km de câbles, en attendant que ses partenaires africains achèvent leur part de l’opération. Dans sa stratégie de contribuer à l’intégration intra-africaine, avec notamment des prestations et investissements économiques initiés dans plusieurs pays du continent, elle considère que la fiabilité des transferts financiers et des données est une condition sine qua non, non seulement pour la fluidité des opérations et le succès de la coopération, mais aussi pour introduire les technologies innovantes dans ces pays et renforcer leur statut de partenaires internationaux crédibles dans la perspective d’attirer des investisseurs étrangers. En somme, la généralisation des technologies numériques est un vrai défi stratégique qui, une fois relevé, confortera davantage l’Algérie sur la voie de la modernité économique et financière.

F. A.

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