Le Forum de la mémoire d’El Moudjahid, en collaboration avec l’association Machaâl Echahid, a organisé, mercredi à Alger, une conférence en hommage au chahid Larbi Ben M’hidi, intitulée par sa citation : «Jetez la révolution dans la rue et elle sera portée à bras-le-corps par tout le peuple».
L’historien, Mohamed Lahcen Zghidi est revenu sur la reconnaissance par le président français, Emmanuel Macron, de la responsabilité de la France dans la torture et l’assassinat, en 1957, du chahid Ali Boumendjel. «Cette date n’est pas un hasard. Le 3 mars, Ben M’hidi a été kidnappé avant d’être lâchement assassiné le lendemain», a-t-il affirmé. Zeghidi a indiqué que Larbi Ben M’hidi est né en 1923 non loin de la commune d’Ain M’ Lila (Oum El Bouaghi). «C’est à Biskra qu’il a forgé sa personnalité et ses convictions en rejoignant les rangs des Scouts musulmans algériens», a-t-il affirmé. «Le chahid organisait des activités théâtrales pour sensibiliser la frange juvénile sur l’importance de la lutte pour recouvrer l’indépendance et, lors des manifestations du 8 mai 1945, il était à la tête des manifestations à Biskra, ce qui lui a valu d’être emprisonné pendant 3 semaines». Larbi Ben M’hidi a été, dès 1947, l’un des plus importants responsables de l’organisation spéciale (OS) avant d’être affecté à Ain Temouchent dans l’Oranie, sur recommandation d’Abdelhafid Boussouf. Il a aussi souligné que le chahid est un véritable génie qui s’est fait remarquer lors de la création du comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA). «Il avait une parfaite maitrise des langues», a-t-il soutenu avant de noter que le chahid s’est déplacé au Caire pour demander à la délégation extérieure d’envoyer des armes pour le déclenchement de la glorieuse Révolution de 1954.
Zeghidi a révélé que la grève des 8 jours était une idée de Ben M’hidi. Il conclut son intervention en affirmant que le mois de mars a une portée symbolique dans la mesure où beaucoup de chouhada sont tombés en ce mois au champ d’honneur.
De même qu’il a rappelé la confession du militaire français Marcel Bigeard, ayant conduit la Bataille d’Alger, lorsqu’il dira de ce dirigeant de la Révolution algérienne qu’«il ne vit que pour l’indépendance de son pays», avant de soutenir que son exécution avait été «expressément ordonnée, via un courrier secret, parvenu à l’administration coloniale en Algérie depuis Paris».
Né en 1923 à Ain M’lila (Oum El Bouaghi), Larbi Ben M’Hidi a été membre de l’Organisation spéciale (OS), du Parti du Peuple algérien (PPA), puis du Mouvement du Triomphe des Libertés démocratiques (MTLD). Figurant parmi les fondateurs du Front de libération nationale (FLN), il fut arrêté en février 1957 par l'armée française durant la Bataille d’Alger, avant d’être exécuté sans bénéficier de jugement, dans la nuit du 3 au 4 mars de la même année.
Sami Kaidi
