
Les participants au 3e colloque international sur le chahid Larbi Ben M’hidi ont affirmé, jeudi à l’université d’Oum El-Bouaghi, au terme de leurs travaux, que ce héros de la guerre de Libération nationale représente «un artisan de la conscience révolutionnaire et un inspirateur des générations actuelles et futures». «Le chahid a contribué à engendrer une conscience révolutionnaire à travers les diverses étapes de son parcours militant», a souligné Youcef Gacemi, de l’université de Guelma, dans une intervention, lors de la clôture de cette rencontre sur le thème «Mémoire et histoire, identité et appartenance», ouverte mercredi et présidée par le secrétaire général du ministère des Moudjahidine et Ayants droit, Laïd Rebika, dans le cadre de la commémoration du 64e anniversaire de la mort du martyr. Considérant que tout le parcours combattant du chahid est parsemé de «leçons d’engagement nationaliste», l’intervenant, qui a intitulé sa communication «Larbi Ben M’hidi, un insurgé face à ses tortionnaires», a indiqué que le chahid «a commencé son parcours militant dès l’âge de 16 ans, en intégrant les rangs des Scouts musulmans algériens (SMA) à Biskra, puis au Parti du peuple, avant de participer aux manifestations du 8 mai 1945 dans la région de Biskra, à la fondation de l’Organisation secrète, la préparation de la révolution libératrice, son déclenchement, puis la préparation du congrès de la Soummam, et poursuivi le combat jusqu’à sa mort». «Parmi les leçons à retenir des martyrs de l’Algérie, dont Ben M’hidi, c’est de s’en inspirer pour les relancer au travers de l’engagement de nouvelles révolutions du savoir et de l’édification», a ajouté l'universitaire Youcef Gacemi.
De son côté, l’écrivain et chercheur en histoire, Mohamed Arezki Ferad, a évoqué, dans sa communication sur «Le rôle de l’histoire dans les rapports entre les générations», l’importance de l’histoire en tant que «soupape de sécurité du nationalisme», affirmant qu’«il ne peut y avoir de nationalisme ni d’identité sans mémoire historique».
Il a également considéré qu’en jetant un pont entre la jeunesse et l’histoire, on ressuscite chez eux le nationalisme, estimant que «l’attachement à nos traditions, nos coutumes et nos gloires s’inscrit dans le cadre de la résistance intellectuelle».
Cette rencontre de deux jours a donné lieu à plusieurs communications d’universitaires sur la vie du chahid Ben M’hidi, ses positions, son parcours politique et ses actions militaires durant la guerre de Libération.
La première journée du colloque a été consacrée aux communications de chercheurs en dehors du pays qui sont intervenus par visioconférence, dont la Libanaise Djihane Hussein Fakih et le Tunisien Lahcène El-Laouleb, président du Centre de recherches et d’études de l’Union du Maghreb arabe, dont les communications ont été consacrées respectivement au «Rôle de la presse libanaise dans le soutien à la Révolution algérienne et ses dirigeants, Ben M’hidi exemple» et «Les élites tunisiennes et la Révolution algérienne (1954/1962)».
La rencontre a été clôturée par l’adoption de recommandations préconisant, notamment, l’élargissement de la participation aux éditions futures à des compagnons du chahid, la réservation de la prochaine édition «aux études historiques algériennes, arabes et européennes» et «l’éloignement de l’histoire algérienne de l’exploitation politicienne nuisible à l’unité nationale et à sa cohésion».