
Le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit exhorte les jeunes d’aujourd’hui à s’inspirer des valeurs et des principes nobles légués par nos glorieux martyrs et valeureux moudjahidine et à puiser dans l’héritage moral de nos martyrs et de nos éminents érudits pour servir la nation, contribuer à son essor et à sa prospérité.
S’exprimant lors d’un colloque historique organisé, hier à Alger, dans le cadre de la célébration de la journée du Savoir coïncidant avec le 85e anniversaire du décès de Cheikh Abdelhamid Ibn Badis, Laid Rebiga assure qu’il n’existe pas d’autres voies que celle de la science et du savoir, seuls leviers permettant à cette génération prometteuse de concrétiser la transformation espérée et de bâtir l’avenir comme souhaité par nos martyrs. «Le président de la République l’a d’ailleurs souligné à plusieurs reprises», a-t-il précisé avant d’appeler la jeunesse à jouer un rôle actif dans la promotion de la culture et de la communication. De même qu’il a mis l’accent sur l’importance d’adhérer pleinement à un patriotisme vigilant, capable de faire face aux mutations rapides du monde contemporain. Et d’insister : «Nous devons absolument éviter l’effondrement de la pensée. Il est essentiel de nous ouvrir positivement aux langues et aux civilisations, tout en maîtrisant les outils technologiques et en adoptant les mécanismes de notre époque. Avançons avec énergie, réflexion critique et maturité vers une créativité élevée et une découverte continue, en phase avec les exigences du développement de notre nation». Le ministre a, par ailleurs, souligné que la date du 16 avril constitue un moment de recueillement et de mémoire qui symbolise ce grand homme qu’était Ibn Badis. «Il a éclairé la voie de la vérité, du savoir et de l’apprentissage. Enseignant, orateur, juriste, penseur, militant, homme de foi et de politique, il fut un véritable pilier de l’identité nationale. Il a choisi de porter l’arme du savoir pour lutter contre les effets dévastateurs du colonialisme, œuvrant inlassablement à transmettre aux jeunes générations ce dont elles avaient été privées. Honorer sa mémoire, c’est lui rendre justice, c’est reconnaître l’influence profonde qu’il a eu sur la nation algérienne, et saluer ses efforts inlassables pour défendre la véritable religion, la langue arabe et l’identité nationale’’. Rebiga a également rappelé que Cheikh Ibn Badis avait fondé des écoles pour instruire les jeunes dans la religion, la morale, la langue arabe et l’histoire de leur pays. Comme il a, aussi, mis en place des clubs de jeunesse afin de canaliser leur énergie, structurer leurs pensées et nourrir leurs aspirations pour le bien de la nation. «Il a su ramener les fidèles vers les mosquées pour élever les âmes, corriger les croyances erronées et rectifier les comportements. Cette approche, fondée sur trois piliers l’éducation, la spiritualité et l’éthique, fut la base de sa lutte réformiste, poursuivie avec détermination jusqu’à la fin de sa vie», a-t-il rapporté. De son côté, l’écrivaine, moudjahida et ancienne ministre Zhour Ounissi a livré un témoignage sur les écoles fondées par l’Association des oulémas musulmans algérien et souligné que ce dernier s’appuyait, notamment sur les médias et l’éducation comme leviers majeurs de son mouvement réformateur. «À chaque fois qu’il lançait un journal, celui-ci était rapidement fermé par l’administration coloniale française. Mais cela ne l’arrêtait pas». L’écrivaine a révélé avoir elle-même publié ses premiers textes à l’âge de 16 ans dans le journal El Bassair, marquant ainsi les débuts de la littérature féminine en Algérie. Ces écrits, précieux témoignages de cette époque, sont aujourd’hui conservés dans les archives de la Bibliothèque nationale.
R. B.