
C'est sans nul doute l'édition de toutes les controverses. Jamais, de toute son histoire, la prestigieuse compétition continentale n'a connu autant d'événements aussi regrettables les que les autres et une organisation pour le moins défectueuse. Tenue en dépit de toutes les contestations et les rapports défavorables des différentes commissions de contrôles, la CAN 2022 continue de faire parler d'elle. Cependant, les médias internationaux ne relatent pas seulement les résultats techniques, les prouesses des joueurs et les exploits des sélections participantes. Depuis l'entame de la compétition se sont surtout les nombreux scandales vécus au Cameroun qui sont mis en exergue. Les défaillances enregistrées sur les plans sanitaire, sécuritaire, organisationnel et infrastructurel, montrent que rien n'a été fait dans le respect du cahier des charges et renforcent par là même la position des opposants. La veille de la cérémonie d'ouverture, le laboratoire retenu pour les tests PCR est d'abord contesté par le Burkina Faso et le Sénégal pour des résultats positifs douteux. Plusieurs autres sélections leurs emboîtent le pas par la suite, au moment où le protocole sanitaire adopté fait lui aussitôt l'objet de polémique. Par ailleurs, certaines délégations, à l'image de la Gambie, contestent des conditions d'hébergement jugées indignes. Dans un autre registre, l'agression à l'arme blanche des journalistes Algériens à Douala, la bousculade meurtrière du stade de Yaoundé (8 décès), les tirs aux fusils d'assauts dans différentes villes du pays où encore l'explosion dans une discothèque qui a fait plusieurs victimes, sont les preuves irréfutables du danger autour de cette manifestation sportive. D'autre part, plus on avance dans cette compétition, plus on se rend compte que le président de la Fecafoot, qui a réussi à organiser cette 33éme édition contre vents et marées, veut à présent s'adjuger le titre coûte que coûte. À l'image de l'Algérie et du Sénégal, les favoris sont mis dans les pires conditions de compétition, avec notamment des horaires de matchs défavorables et des pelouses délabrées. Par ailleurs, les bourdes d'arbitrage font désormais légende dans cette compétition, aussi. La panne de la VAR lors des matchs des Verts, le but du Gabon injustement annulé face au Burkina Faso, le match de la Tunisie sifflé avant terme ou encore l'expulsion sévère du joueur Comorien Abdou après sept minutes de jeu seulement face aux Lions indomptables, suscitent fortement les interrogations des puristes. Décidément, le Cameroun tient absolument à se distinguer dans cette CAN.
M.S.N.