Patrimoine, mosquée Hassan Pacha d’Oran : En attente de réhabilitation

Important lieu de prière et de méditation d'Oran, à travers les siècles, la mosquée Hassan Pacha de Sidi El Houari est toujours debout, défiant le temps et les événements, malgré sa dégradation avancée, marquée par le délabrement des façades, la multiplication des fissures dans ses murs, les dommages subis dans la salle de prière, dans ses structures... Bref, une vraie restauration des lieux s'impose aujourd'hui, sans attendre. Construite en 1796, durant le règne du bey Mohamed El Kebir — le libérateur d'Oran de l'occupation espagnole — sur ordre du Pacha Baba Hassan d'Alger, qui a participé à sa réalisation grâce à l'argent du rachat de nombreux captifs, la mosquée a connu un grand rayonnement culturel et religieux, dans le sillage de nombreux savants et imams qui y ont officié, comme cheikh sidi Mohamed Essani el Mehadji, le mufti Hassan Boulahbal et autres. Principale mosquée de la ville, durant la période coloniale, elle a été occupée par les troupes françaises jusqu'en 1833, où elle a été rendue au culte musulman, sur ordre du général Desmichels. Restaurée une première fois sous Napoléon III, la mosquée "Djamaâ Tourk", chère aux Oranais, notamment les habitants de Sidi El Houari, attend toujours une sérieuse restauration, synonyme de réhabilitation. A ce propos, on peut évoquer le projet de restauration de la mosquée du Pacha Hassan, en 2007, d'un montant de 100.000 dollars, initié en partenariat avec le gouvernement américain. Mais l'espoir de la population réside surtout dans l'engagement pris par le ministère de la Culture, en juillet 2020, de restaurer ce monument historique, après la signature d'une convention de partenariat avec l'agence turque TIKA, spécialisée dans la préservation des édifices et sites historiques. Classée monument historique d'Oran en 1952, la mosquée Hassan Pacha se distingue par son architecture sacrée maghrébine, avec son classique minaret de forme octogonale, orné de raies en relief imitant le joint de pierres de taille et entouré, à chacun de ses trois étages, de zones émaillées et quadrillées comme des mosaïques. Avec son dôme central entouré de petits dômes, la salle de prière constitue un lieu privilégié pour la prière et le recueillement. Ornée de ciselures sous forme de rosaces, palmettes et versets coraniques, la porte d'entrée permet d'accéder à la cour intérieure de la mosquée, en forme de croissant, où trône un vasque en marbre blanc pour les ablutions. Question récurrente : cette mosquée, ce joyau architectural mérite-t-il de mourir ?

Amel Saher

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«Allah interdit le Paradis à quiconque met un terme à sa vie»
Jundub ibn Abdullah rapporte que le Messager d’Allah ﷺ  a dit : «Il y avait dans les nations qui vous ont précédé un homme souffrant de blessures. Puis, pris de panique, il se saisit d’un couteau et se coupa le bras, provoquant ainsi une hémorragie qui le tua. Allah dit alors : Mon serviteur m’a devancé en mettant un terme à sa vie. Je lui interdis le Paradis.» [Al-Boukhari]

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