
- Attaf reçoit les ministres des Affaires étrangères du Nigeria et d’Afrique du Sud
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, jeudi dernier, les ministres des Affaires étrangères du G4 de l’Union africaine, soit le groupe comportant l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Éthiopie.
Créé à l’initiative de l’Algérie, en février 2022 à Bruxelles, en marge du Sommet Union européenne (UE)-Afrique, ce groupe de concertation est destiné à entreprendre des actions et des consultations pour régler les problèmes interafricains et renforcer la paix sur le continent.
L’audience s’est déroulée en présence du ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, du directeur du cabinet de la Présidence, Boualem Boualem, et du conseiller auprès du président de la République chargé des affaires diplomatiques, Amar Abba.
Il est question vraisemblablement de relancer le G4, dont la pertinence est on ne peut plus claire au regard de la conjoncture géostratégique mondiale en général et continentale en particulier. Une pertinence qui ressort déjà de par la composante de ce groupe.
Il s’agit, en effet, de quatre puissances économiques régionales, occupant 4 des 5 premières places au classement des pays africains en termes de Produit intérieur brut (PIB), ce qui en fait une force économique appréciable puisque la somme de leurs PIB représente plus d’un tiers de la somme des PIB des pays africains.
Idem sur le plan militaire, ces quatre pays figurent dans le top 5 africain. Même si l’objectif du G4 est de répandre et consolider la paix sur le continent, posséder une force militaire conséquente constitue un atout dissuasif au service justement de cette paix.
Autre particularité du G4 : les pays le composant sont situés dans les quatre points cardinaux de l’Afrique, le nord (Algérie), le sud (Afrique du Sud), l’est (Éthiopie) et l’ouest (Nigeria). Leur répartition est donc non seulement harmonieuse, mais également stratégique, surtout que presque chacun des quatre pays donne sur une voie maritime importante : la Méditerranée pour l’Algérie, l’océan Indien (et même Atlantique par son extrémité ouest) pour l’Afrique du Sud, l’océan Atlantique pour le Nigeria alors que l’Éthiopie n’est pas loin de la mer Rouge, même si elle ne possède pas de littoral. À tout cela, il faut ajouter que les quatre pays partagent beaucoup de convictions en matière de politique internationale, notamment la décolonisation totale de l’Afrique et la nécessité d’une interaction intra-africaine pour faire face aux dangers de la mondialisation.
Ce sont autant de paramètres qui font de ce groupe une force de concertation et proposition crédible. Sa relance attendue serait assurément bénéfique pour l’Afrique. Au-delà de l’Union africaine qui est, et restera, le cadre global de décision à l’échelle continentale, les entités basées sur des considérations géographiques (à l’exemple de l’Union du Maghreb arabe) ou de convergence de points de vue et d’objectifs (à l’instar du G4) sont une valeur ajoutée qu’il ne faut pas négliger.
F. A.